Usine de tabac
Dite Manufacture des Tabacs de la Compagnie des Indes, puismanufacture impériale, actuellementmanufacture royale
Manufacture des tabacs de la Compagnie des Indes
Normandie ; Seine-Maritime (76) ; Le Havre ; 37 ancienne rue Grand Croissant puis Bretagne ; ancienne rue du Galet
Anciennement quartier de : Saint-François
Le Havre agglomération
Centre intra muros ; Saint-François (quartier)
Bretagne (ancienne rue de) 37 ; Jérôme Bellarmato (ancienne rue) ; Casimir Delavigne (ancien quai)
1826 C 2 ; 1896 H2 92 à 102
En ville
Bassin de Port
Atelier de fabrication ; entrepôt industriel ; bureau ; aqueduc ; fontaine ; cour
2e quart 18e siècle (détruit) ; 3e quart 18e siècle (détruit) ; 1er quart 19e siècle (détruit) ; 2e quart 19e siècle (détruit) ; 3e quart 19e siècle (détruit)
1726 ; 1728 ; 1730 ; 1745 ; 1765 ; 1822 ; 1825 ; 1830 ; 1856 ; 1857
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Compagnie des Indes orientales (commanditaire)
La manufacture des tabacs du Havre est créée en 1724 par la Compagnie des Indes fondée 80 ans auparavant par Colbert pour développer le commerce avec les Indes orientales qui obtient en 1719 de la concession de la ferme du tabac et se retrouve à la tête des manufactures de Dieppe et de Morlaix, toutes deux en état de vétusté.La conception de la manufacture du Havre est confiée à l'ingénieur du roi Jean-Jacques Martinet et au premier ingénieur des Ponts et Chaussée Jacques Jules Gabriel. Les travaux sont lancés en 1826, les bâtiments sont établis rue du Grand-Croissant, sur un terrain appartenant au couvent des Capucins. En attendant l’achèvement des travaux, la fabrication du tabac (il s’agit alors exclusivement de tabac à priser et à chiquer) est effectuée dans l'ancien Grand Jeu de Paume, rue de la Crique, transformé en atelier. Il assurera cette fonction jusqu'en 1728.Le directeur de la manufacture, M. d'Epremesnil, son receveur, M. Dartaguette et son contrôleur, M. Nicolas, participent au projet et insistent pour que les bâtiments soient de faible hauteur pour mieux résister aux vents maritimes, contrairement au modèle en vigueur. L’ingénieur Jule Gabriel apporte quant à lui des corrections sur les plans dessinés par Martinet : il modifie tout à la fois, la distribution des bâtiments et les façades. Ainsi sur l'avant-corps et la porte principale il demande une décoration plus simple pour mettre l'inscription et les armes de la Compagnie.Le premier bâtiment, rue de Galet, forme un quadrilatère autour d'une cour et comprend des magasins au rez-de-chaussée et à l'étage les ateliers où sont réalisées les différentes opérations de transformation des feuilles de tabac, telles que le mouillage, le hachage, le râpage, l’écôtage, le roulage et le séchage. Certaines étapes nécessitant beaucoup d’eau, un aqueduc est mis en place entre la manufacture et la fontaine Saint-François.Un deuxième bâtiment est construit à partir de 1728 sur la rue du Grand-Croissant. Il s’organise autour d'une cour d'honneur et arbore sur son portail les armes de la Compagnie des Indes et des attributs du Commerce. Pour alimenter en eau les ateliers, une fontaine recevant l'eau de l'aqueduc est élevée en 1730. En 1745, un grand magasin au tabac est construit rue Percanville. En 1765, les Capucins cèdent un nouveau terrain pour élever un troisième bâtiment de même hauteur que les précédents. La fabrication du tabac sur ces trois sites occupe alors près de 500 ouvriers, homme, femmes et enfants.La fin du monopole du tabac en 1791 entraine la fermeture de la manufacture et la liquidation des stocks. L’activité est reprise par une société en commandite constituée par MM. Delafraye, Clarisse et Delonguemare jusqu’en 1811, date à laquelle le monopole de fabrication et de la vente du tabac est attribuée à la Régie des Droits réunis, renommée en 1814 Régie des Contributions indirectes. La manufacture reprend alors son statut de manufacture d’état, impériale puis royale. En 1822, un quatrième site de production composé de bâtiments organisés autour d'une cour centrale est construit sur le quai Lamblardie qui longe le bassin du Commerce. En 1826, l'architecte de la ville Jean-Marin Lemarcis fait refaire les toitures et des murs sur la rue du Galet (actuellement rue Jérôme Bellarmato). En 1827, sur 380 ouvriers employés à la fabrication du tabac, on compte 80 vieillards et 60 enfants de 12 à 16 ans.En 1830, la manufacture de tabac du Havre reçoit sa première machine à vapeur. Elle est installée par l'ingénieur de l'administration centrale des tabacs, Holcroft. A la même période, l'architecte de la même administration, Lacornée fait édifier le bâtiment dit des moulins. En 1856, l'établissement rachète à la Ville l'Entrepôt Réel voisin pour en faire un magasin. Avec le succès du cigare dont la fabrication s’ajoute alors à celle du tabac à priser et chiquer, le personnel se féminise et les ateliers de fabrication se mécanise. En 1857, l'ingénieur François Mazeline installe une machine à vapeur horizontale de 30 CV, l'ingénieur Demondésir fournit des torréfacteurs et hachoirs en 1862, deux machines horizontales en 1865 et un mouilleur mécanique en 1876. Entre 1872 et 1874, l'atelier des cigares fait l’objet de diverses réparations et est équipé de l'éclairage au gaz. En 1885, l’activité occupe 650 personnes et en 1912, 754, dont 500 femmes.Au début de la Seconde Guerre mondiale, l’activité de la manufacture de tabac du Havre est transférée à Morlaix. Ses bâtiments sont en grande partie détruits par les bombardements de septembre 1944. Les vestiges sont classés au titre des monuments historiques en 1946, mais sont finalement abattus en 1960. Seule la porte monumentale est conservée, démontée pierre par pierre dans le but de les remonter à terme contre le mur du futur musée de l'Ancien Havre. Les éléments ayant été perdus, le projet ne verra jamais le jour de sorte qu’aucun témoignage bâti ne subsiste aujourd’hui.
Calcaire ; pierre de taille ; brique ; enduit
Ardoise
Plan rectangulaire régulier
1 étage carré ; étage de comble
Élévation ordonnancée
Toit à longs pans pignon couvert ; toit à longs pans brisés croupe brisée
Escalier dans-oeuvre
Énergie thermique ; produite sur place
La manufacture de tabac du quai de Lamblardie était constituée de bâtiments en brique enduite avec chaînage en pierre de taille calcaire à bossage s’élevant sur un étage plus un comble, et couvert d'ardoise. L’entrée s’effectuait par un passage ouvrant par une porte cochère cintrée flanquée de deux pilastres ornés de tables, surmonté par un fronton triangulaire interrompu abritant deux allégories du Commerce. La façade du bâtiment construit en 1822, couvert était flanquée de deux travées à fronton triangulaire imitant un pavillon, et son passage d'entrée ouvrait par une porte cintrée.
Sculpture
Armoiries
Sujet : armes de la Compagnie des Indes
Détruit
1946/12/02 : classé MH partiellement
Les ruines de la manufacture de tabacs, les plus important édifice du centre intra-muros sont classées en 1946. L'impossibilité de la reconstruire entraîne la destruction en 1960. La porte principale est démontée pour être conservée et remontée, mais là encore, aucun site n'étant trouvé pour se faire, les éléments ont disparu à une date indéterminée.
À signaler
Porte
1991
(c) Région Normandie - Inventaire général
1992 ; 2007
Etienne Claire ; Real Emmanuelle
Dossier individuel
Région Normandie – Service Inventaire du patrimoine