93.7.2492
Tympan de la Descente aux Enfers
1205, 1215
moyen âge
H. 268 ; l. 195 ; E. 40
Il s'agit d'une moitié de tympan du portail latéral nord de l'église abbatiale de Braine. Fondée en 1130 par Agnès et Guy de Beaudement, seigneurs de Braine, l'abbatiale prémontrée est reconstruite à l'initiative de leur petite-fille, Agnès II, et de son époux Robert Ier de Dreux, comtes de Braine, entre 1185 et 1208 environ. Saccagé en 1791, l'église fait l'objet de projets de restauration en 1825 qui se traduisent par la suppression de la façade et des quatre travées occidentales entre 1828 et 1832. Un nouveau portail est construit sur la nouvelle façade occidentale et orné des débris de la voussure et des coussinets du portail central. C'est à ce moment que les principaux éléments du décor sculpté ont été dispersés. Il est composé de plusieurs blocs assemblés à joints larges remplis de ciment. Il y a deux scènes sculptées sans rapport entre elles. La descente aux Limbes, scène dans laquelle le Christ se penche sur les êtres qui sont aux limbes. A leur tête, on reconnaît Adam barbu et Eve, la main droite sur la poitrine. Au premier plan, on reconnaît Satan dans les chaînes selon le modèle byzantin. L'autre scène illustre les damnés dans le chaudron léché par les flammes, placé dans la gueule ouverte de l'Enfer. L'avare avec son bonnet phrygien serre contre lui son sac d'or. La luxure a les cheveux défaits et une tortue qui lui ronge le sein. La perfidie est représentée en train de se faire arracher la langue. En haut, un diable furieux écrase deux victimes contre sa poitrine. On lui annonce l'arrivée de nouveaux damnés que l'on voit approcher à droite. Ce sont des clercs puisqu'ils portent une tonsure et l'habit religieux. Sur le bord supérieur gauche, une tête de diable aux joues gonflées avale une victime, symbolisant ainsi une monstruosité burlesque.
France ; Aisne ; Braine ; (église Saint-Yved de Braine, lieu de découverte)
propriété de la commune, don manuel, Soissons, musée de Soissons
1840 vers
BRUNETEAU (entrepreneur de maçonnerie à Braine) ; fonds ancien du musée. Note non datée du bibliothécaire de la ville de Soissons mentionne que Monsieur Gencourt, architecte de Soissons aurait racheté l'ensemble au profit de la ville de Soissons
SAUERLANDER, WILLIBALD, La sculpture gothique en France 1140 - 1270, Flammarion, Paris, 1972 ; Sélection de pages : p. 109