Voiture à voyageurs
Dite voiture-salon
Voiture-salon privée des établissements Menier
Île-de-France ; Val-d'Oise (95) ; Butry-sur-Oise ; gare de Valmondois (Musée des Tramways à vapeur et des chemins de fer secondaires français - musée des transports de la vallée du Sausseron)
95120
La Vallée-du-Sausseron
Gare de Valmondois (Musée des Tramways à vapeur et des chemins de fer secondaires français - musée des transports de la vallée du Sausseron)
Patrimoine ferroviaire
A l'intérieur : décoration en cuir estampé avec des motifs de style XVIIIe siècle et de marqueterie.
Manque
Panneaux de cuir démontés avant restauration. Les volutes entre les toitures et les plate-formes ont disparu. Toute la décoration, bien qu'abîmée, est encore présente en revanche le châssis a disparu, il ne reste que la caisse.
Menier Henri (commanditaire, propriétaire)
Oeuvre unique
4e quart 19e siècle ; 1er quart 20e siècle
Voiture-salon du baron Menier, célèbre industriel de l'agro-alimentaire, que l'on surnommait le Baron Cacao, propriétaire de la chocolaterie de Noisiel. Cet industriel, passionné de chemins de fer, s'était fait plaisir en se faisant construire une voiture-salon. Son usine se trouvait assez éloignée des voies ferrées d'intérêt général car elle était située au bord de la Marne pour être desservie par le transport fluvial, le transport par voie ferrée étant encore embryonnaire à l'époque. Lorsque la voie ferrée de la compagnie de l'Est est arrivée par la suite, le problème du raccordement à l'usine s'est rapidement posé. Le baron a opté pour la solution d'un raccordement en gare d'Emerainville, pour ne pas avoir à traverser la Marne et à se raccorder à Chelles, pourtant plus proche à vol d'oiseau. Par ce fait, le raccordement de l'usine Menier totalisait une longueur de six kilomètres. Le baron Menier s'en est servi comme d'un accès privilégié à l'usine et, à cette époque où beaucoup de gens se déplaçaient par chemin de fer, il offrait à ses visiteurs descendus à la gare d'Emerainville un trajet de six kilomètres en voiture de luxe. Pour ce faire, il a acheté, notamment, une ancienne voiture en teck de la compagnie internationale des wagons-lits (CIWL) puis, durant l'entre-deux-guerres, un autorail Micheline sur pneus qui représentait alors le comble de la modernité en matière de technologie ferroviaire. Cette voiture-salon a d'abord roulé en Amérique du Sud où elle servait dans les plantations de cacao du baron Menier au Nicaragua. Le baron se servait d'un chemin de fer à voie étroite pour visiter ses plantations, très étendues. A cette voiture était attelé en permanence un wagon-écurie qui permettait au baron et à ses visiteurs d'aller visiter les parties des plantations les plus éloignées de la voie ferrée. Par la suite, elle a été rapatriée en France où elle a servi sur l'embranchement Emerainville-Noisiel jusqu'à la fin des années 1950, date de fermeture de l'embranchement, en raison des coûts d'entretien de la voie. Lorsqu'elle roulait sur l'embranchement de la chocolaterie Menier, ses essieux étaient calés pour l'écartement à voie normale mais que quand elle circulait en Amérique du Sud, son roulement était réglé pour la voie métrique coloniale, au gabarit légèrement plus important que la voie métrique européenne. Cette voiture a été rachetée par le gérant des carrières de calcaire de Nucourt (95) où elle a servi de bureau. Lorsque l'exploitation des carrières a cessé, la voiture-salon a été revendue et a servi d'abri de jardin. Elle a été rachetée par le Musée des tramways à vapeur et des chemins de fer secondaires (MTVCFS) qui a réussi à récupérer le wagon-écurie, également rapatrié en France. La voiture-salon possède encore un certains nombre d'attributs qui témoignent de son passé de véhicule de luxe. Cette voiture est très rare car elle résulte de la volonté d'un industriel de s'offrir une voiture-salon à l'égal aujourd'hui d'un jet privé. Cette voiture est une des rares voitures-salons encore préservées, et constitue un témoignage à la fois sur le patrimoine ferroviaire et les modes de transport des industriels de l'époque. La voiture porte un décor assez exceptionnel de cuir et de marqueterie. Il s'agit d'une voiture appartenant à une catégorie rare, un témoignage de mode de vie et de représentation sociale des industriels du début du XXe siècle, en l'occurrence, celle de la fortune et de la puissance de la famille Menier. (Sources : Dominique Paris, Colette Aymard). Période d'âge d'or des voyages, le baron Menier était aussi propriétaire d'un grand yacht à vapeur, pas très différent de celui de Napoléon III. (Source : amiral Bellec).
Propriété d'une association
Classé au titre objet
2013/04/02 : classé au titre objet
Arrêté n° 019. Propriété du Musée des Tramways et des Chemins de fer secondaires (MTVS). La partie protégée de l'objet est la caisse de la voiture-salon, le châssis ayant disparu.
Dossier individuel