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Plateforme ouverte du patrimoine

statue : Saint Joseph et l'Enfant Jésus

Désignation

Dénomination de l'objet

Statue

Titre courant

Statue : Saint Joseph et l'Enfant Jésus

Localisation

Localisation

Île-de-France ; Essonne (91) ; Marolles-en-Hurepoix ; église Notre-Dame-de-l'Assomption

N° INSEE de la commune au moment de la protection

91376

Canton

Brétigny-sur-Orge

Nom de l'édifice

Église Notre-Dame-de-l'Assomption

Emplacement de l’œuvre dans l’édifice

Dans la nef de l'église, 3e pilier à gauche.

Description

Catégorie technique

Sculpture

Matériaux et techniques d'interventions

Bois : taillé, polychrome, doré

Description matérielle

Bois taillé et sculpté en ronde-bosse, peint en blanc et doré (visages, mains et lys polychromes), lamellé et collé. Les personnages forment un bel ensemble reposant sur un socle en bois peint arborant un cartel au nom du saint, le tout posé sur une console en bois aux belles volutes sculptées et peintes.

Indexation iconographique normalisée

Saint Joseph et l'Enfant Jésus

Description de l'iconographie

Représentation traditionnelle de saint Joseph portant sur le bras gauche l'Enfant et tenant dans la main droite une branche de lys : vêtu d'une dalmatique blanche ornée de galons dorés, le saint arbore un visage empreint d'une gravité sereine à l'expression relativement naturelle, à l'inverse de la posture assez raide de l'Enfant (jambes croisées comme assis dans un fauteuil),mais dont le bras droit se glisse affectueusement derrière le cou de son père, tandis que la main gauche s'ouvre calmement, dans un geste à la fois naïf et enfantin.

Dimensions normalisées

H = 135 ; la = 45 ; pr = 35

Historique

Siècle de création

19e siècle

Description historique

La représentation de saint Joseph est relativement peu fréquente en Essonne. Rappelons que saint Joseph est un saint incomparable : issu de la lignée de David et père nourricier de Jésus, sa figure connaît un engouement dès le Moyen Âge grâce notamment à l'action du chancelier de l'Université de Paris, Jean Gerson (1363-1429), qui se fait le promoteur des fêtes de saint Joseph : au concile de Constance, il supplie avec succès les pères d'établir et de diffuser un culte public de saint Joseph, qui sera étendu à l'Eglise Universelle en 1481 par le pape Sixte IV. Freiné par les guerres de religion, ce culte se développe pleinement au XVIIe siècle, grand siècle de saint Joseph en France : choisi comme saint protecteur de l'ordre du Carmel, sujet des entretiens rédigés par saint François de Sales et des sermons de Bossuet qui en vante les trois vertus (simplicité, détachement, amour de la vie cachée), il fait l'objet d'une apparition en 1660 à Cotignac (apparition reconnue par les autorités religieuses). Il est intégré au cycle marial sous l'influence des Jésuites. Oublié au XVIIIe siècle, cette dévotion renaît à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, bénéficiant en quelque sorte de l'affrontement entre partisans du gallicanisme (une Eglise de France soumise à l'autorité royale et indépendante vis-à-vis du Pape) et ultramontains (partisans de la suprématie pontificale sur l'Eglise), qui évolue progressivement en faveur de ce dernier courant, se traduisant notamment par la proclamation du dogme de l'Immaculée Conception (1854) et de l'infaillibilité pontificale (1870), et illustré en matière d'art sacré par la renaissance ou le développement d'une iconographie spécifique : voué à instruire les foules chrétiennes et à leur prêcher une dévotion en quelque sorte naturelle et sentimentale, ce vocabulaire religieux s'appuie sur les nouveaux cultes préconisés par Pie IX et Léon XIII : celui de saint Joseph en fait partie, étant l'un des saints les plus représentés notamment sur les vitraux, en tant que témoin direct de l'existence du Christ, continuateur de son oeuvre et donc, l'un des plus représentatifs de cette image très humainsée et sensible du Christ. A noter que la fête de saint Joseph - patron des artisans (en tant que charpentier) et ouvriers - se fête à deux moments dans l'année : le 19 mars et le 1er mai, fête du travail. L'iconographie retenue ici correspond à l'image officielle établie par Thérèse d'Avila : Joseph avec son fils et tenant un lys, symbole de l'incarnation et de la virginité de la Vierge. Le saint acquiert les privilèges réservés jusque là à la Vierge : sanctification dès la conception, et assomption après sa mort ; on assiste à une sorte de glissement de cette dévotion, trop calquée sur celle de la Vierge (qui sera condamnée en 1873, mais qui n'en est pas moins avérée), avant que n'apparaisse le culte de saint Joseph ouvrier, destiné à rallier la classe ouvrière à l'Eglise - dans un contexte de déchristianisation accélérée. L'évocation de saint Joseph sert donc un discours moral et religieux diffusé par ailleurs par les livres de piété, exploitant l'iconographie des Evangiles apocryphes. Le caractère à la fois sobre, grave et émouvant de la sculpture, qui fait pendant à la statue de saint Georges (PM91002841), lui confère, en dépit de sa datation moderne, une facture intéressante.

Statut juridique et protection

Statut juridique du propriétaire

Propriété de la commune

Typologie de la protection

Inscrit au titre objet

Date et typologie de la protection

2010/06/11 : inscrit au titre objet

Précisions sur la protection

Commission départementale des objets mobiliers : 21/05/2010.

Référence(s) de publication(s)

Finance de, Laurence, Un patrimoine de lumière, 1830-2000. Verrières des Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne, éditions du Patrimoine, 2003.

Sources d'archives et bases de données de référence

Documentation de la conservation des antiquités et objets d'art de l'Essonne : dossier de récolement, 2007 ; 2W68 (fiche de pré-inventaire n° 13)

Références documentaires

Cadre de l'étude

Dénomination du dossier

Dossier individuel