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statuette dite Vierge de Notre-Dame de Corbiach

Désignation

Dénomination de l'objet

Statue

Précision sur la typologie de l'objet - hors lexique

Statuette

Titre courant

Statuette dite Vierge de Notre-Dame de Corbiach

Localisation

Localisation

Occitanie ; Pyrénées-Orientales (66) ; Mosset ; église Saint-Julien et Sainte-Baselisse

N° INSEE de la commune au moment de la protection

66119

Précision sur la localisation

Anciennement région de : Languedoc-Roussillon

Nom de l'édifice

Église Saint-Julien et Sainte-Baselisse

Description

Catégorie technique

Sculpture

Matériaux et techniques d'interventions

Bois : doré, polychrome

Description matérielle

Bois doré polychrome, pièces de toile marouflées sur joints d'assemblage, clous, tenons carrés et circulaires. La sculpture est en peuplier et la planche d sol en résineux. La figure de la Vierge est taillée dans du bois de coeur et l'Enfant Jésus dans un bois proche du coeur. Le bras droite de l'Enfant (en deux morceaux) et les deux avant-bras de la Vierge sont assemblés par des tenons carrés et circulaires ; la planche de sol et les colonnettes du siège le sont par des chevilles en bois, l'Enfant et la couronne de la Vierge par des clous. Des pièces de toile assez grossières, marouflées sur le bois recouvrent les joints d'assemblage. La polychromie actuellement visible n'est pas d'origine. Elle pourrait dater des XIV ou XVe siècles, à l'exception des carnations et de repeints ponctuels plus récents. La polychromie originale sous-jacente est ruinée. La préparation est à base de sulfate de calcium dans un liant protéique, recouverte de résinate de cuivre), sous le bras gauche de la Vierge et sur une colonnette et de l'orangé avec un décor noir sous le bras de l'Enfant. Le repeint général (hors carnations) visible actuellement est composé d'une épaisse couche de préparation, sur laquelle sont appliquées à la détrempe, des feuilles d'argent recouvertes d'un vernis jaune donnant un aspect doré. Des motifs noirs ou rouges sont peints par dessus. Le rouge de la banquette présente un rouge mat suivi d'un rouge translucide. Les carnations originales sont recouvertes de trois repeints : un rose soutenu contemporain de la reprise générale suivi de deux repeints postérieurs.

Description de l'iconographie

Cette Vierge précieuse, de petite taille, est assise sur un trône à montants verticaux et ses pieds reposent sur un piédestal incliné. Elle frappe immédiatement par sa ressemblance avec la Vierge de Montserrat dont elle reproduit la position décrite mais aussi le large voile lisse autour de la tête et s'arrêtant au-dessus des épaules, le même détail du col marqué par une broche circulaire sur des plis de tissu fin, la même partie basse de la robe qui s'étale au sol en plis souples et symétriques. Le type d'Enfant qui vient nettement vers l'avant et surtout le visage de la Vierge est en tous points comparable à celui de MOntserrat avec les mêmes joues pleines, les yeux étirés et bombés et le long nez pointu. Toutefois, elle apparaît ici comme modernisée comme mise au goût du jour, par plusieurs traits : la couronne de la Vierge n'a plus ses fleurons écrasés qui caractérisent le début du XIIIe siècle mais porte au contraire des fleurons développés qui s'élèvent haut au dessus du bandeau orfèvré de la base de la couronne. En cela, elle se rapproche de la couronne de la Vierge d'All en Cerdagne espagnole et d'un type de couronne que l'on trouve dans le domaine français vers 1230-1240. De même, le cabochon rond qui retient les deux pans du manteau est un trait qui n'apparaît absolument pas dans les Vierges locales même si la Vierge de Sant Cugat del Vallès semble avoir eu un cabochon en matière rapportée, cristal de roche ou autre - peut-être postérieur - inclus à cet emplacement. Ainsi cette Vierge qui s'ancre fortement dans une tradition locale, prend-elle, comme la Vierge de Corneilla, des distances vis-à-vis d'un modèle qui fut sans doute proche de la Vierge de montserrat, pour l'interpréter de manière gothique sans doute quelques décennies plus tard qu'à Corneilla, c'est-à-dire dans le second quart du XIIIe s. En proposant cette datation nous nous éloignons des conclusions de M; Delcor qui situe cette oeuvre à la fin du XIIe siècle ou dans les premières années du XIIIe et la compare à plusieurs Vierges du musée Marès de Barcelone que nous n'avons pu précisément identifier. Peut-être cette Vierge a-t-elle été réalisée à la même époque que le prieuré de Corbiach auquel elle est rattachée, mais elle demeure avant tout une oeuvre précieuse, d'assez petites dimensions, donc facilement transportable et dont l'aspect devrait déjà évoquer une oeuvre d'orfèvrerie.

Dimensions normalisées

H = 55,5 ; la= 22,5 ; pr = 23,5 ; pds = 3,8 kg

État de conservation (normalisé)

Oeuvre restaurée

Précisions sur l'état de conservation

Restaurée en 2005

Historique

Lieu de provenance

Lieu de provenance : Languedoc-Roussillon, Pyrénées-Orientales, Corbiac

Siècle de création

4e quart 13e siècle

Description historique

La chapelle Sainte-Marie se situe à l'emplacement d'un ancien château appartenant à la famille de Corbiach dont il est fait mention au XIIe siècle jusqu'à sa disparition en 1376. Ce sanctuaire occupé par un ermite, inspire aux habitants de la vallée une certaine dévotion car en 1549, le seigneur de Mosset y fait construire un mausolée. En 1575 Don Garau de Cruylles y de Santa Pau, baron de Mosset et de Castell-Fullit établit une communauté de religieux de l'ordre des Trinitaires attachés à la Province d'Aragon. Dès 1610, une communauté d'Augustins occupent le prieuré jusqu'en 1791. Pendant la Révolution les bâtiments sont vendus à Joseph Prat, propriétaires à Mosset. Jacques Gaudérique Ruffiandis, né en 1823, propriétaire de l'ancien prieuré fait porter la Vierge à l'église paroissiale de Mosset. Le culte à Notre-Dame de Corbiach est attesté depuis le XIVe siècle, selon le récit de son vocable. Sa fête était célébrée par les habitants de Mosset en procession, le jour de la Nativité, le lundi de Pâques, de Pentecôte, le jour de l'Assomption et les habitants de Cattlar la visitaient le jour de la décollation de saint Jean-Baptiste. Deux bergers intrigués découvrent une sorte d'autel rustique formé par les branches de l'arbre et une petite Vierge en bois tenant l'Enfant Jésus. Ils la portent à la chapelle de Riquer près de Catllar mais quelques jours plus tard le corbeau indique la présence de la statue dans le même arbre. A cet endroit, les habitants construisent une chapelle. Les armes parlantes de la famille de Corbiach figurent un corbeau qui par extension est à l'origine de l'invention de la statue de la Vierge et de son vocable. Présentée dans la sacristie de l'église de Mosset jusqu'en 2009. Restaurée en 2005 par Isabelle Desperamont-Jubal (CCRP).

Statut juridique et protection

Statut juridique du propriétaire

Propriété de la commune

Typologie de la protection

Classé au titre objet

Date et typologie de la protection

2015/09/24 : classé au titre objet

Précisions sur la protection

Commission nationale des monuments historiques 27/11/2007 ; Commission départementale des objets mobiliers 30/11/2001

Référence(s) de publication(s)

Cazes, Albert (abbé), L'oeuvre de Luis Generes en Conflent, Conflent, 1966, n°36, p. 250-259 ; Hernadez, Laurent, Le patrimoine des communes de la Méridienne verte, Paris, ed. Flohic, 2000 ; Ouvr. coll. sous la dir. de J-B Mathon, Romanes et Gothiques Vierges à l'Enfant restaurées des Pyrénées-Orientales, Ed. Silvana, 2011 ; Ouvr. coll. Subes, Marie-Pasquine ; Mathon, J.B., Vierges à l'Enfant médiévales de Catalogne. Mises en perspectives suivi du Corpus des Vierges à l'Enfant (XIIe-XVe s.) des Pyrénées-Orientales, Presses Universitaires de Perpignan, 2013

Sources d'archives et bases de données de référence

Notice d'Hélène Palouzié et Jean-Bernard Mathon (1999)

Références documentaires

Cadre de l'étude

Dénomination du dossier

Dossier individuel

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statue dite Vierge de Notre-Dame de Corbiach
statue dite Vierge de Notre-Dame de Corbiach
© Ministère de la Culture (France), Centre de conservation et de restauration du patrimoine des Pyrénées-Orientales – Tous droits réservés
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statue dite Vierge de Notre-Dame de Corbiach, détail
statue dite Vierge de Notre-Dame de Corbiach, détail
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statuette dite Vierge de Notre-Dame de Corbiach
statuette dite Vierge de Notre-Dame de Corbiach
© Ministère de la Culture (France), Médiathèque du patrimoine et de la photographie, diffusion GrandPalaisRmn Photo
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