Peinture murale
11 fragments de closoirs de plafond peints de trois oiseaux, de six animaux fantastiques, d'un visage et d'un blason, de motifs décoratifs, de rinceaux et de petites palmettes
Occitanie ; Pyrénées-Orientales (66) ; Perpignan ; hôtel d'Ortaffa
66136
Anciennement région de : Languedoc-Roussillon
Hôtel d'Ortaffa
Peinture murale
Ces closoirs sont rescapés de la démolition de l'hôtel d'Ortaffa à Perpignan, où ils devaient faire partie d'un plafond peint dont le reste a dû se retrouver à la décharge. Dans l'attente d'une étude plus approfondie, la datation proposée est le 14e ou le 15e siècle. Ils ont tous un format d'environ 17 cm de hauteur sur 22,5 cm de largeur. Ils sont peints sur des planchettes en pin, taillées sur dosse, d'une épaisseur de 1,5 cm, biseautées à l'arrière. La peinture est appliquée sur une fine préparation blanche. Les couleurs utilisées sont le blanc, le rouge et le noir. Les fonds sont sombres (noirs) sauf celui représentant un blason qui est rouge. De l'ocre-jaune éclaire les carnations et l'arrière-plan du blason. Les contours des personnages et des créatures sont soulignés d'un trait sombre. Une analyse physico-chimique en vue d'identifier les lians et pigments a été réalisée en 2010 sur un des closoirs (animal fantastique) dans la couleur rouge. Sur une préparation blanc-crème, poreuse à base de sulfate de calcium, est appliquée une fine couche noire, sur laquelle est posée une couche intermédiaire, peu épaisse, claire, au blanc de plomb, puis la couche picturale rouge, composée de sulfure de mercure (vermillon naturel ou artificiel). Le lian identifié est de nature protéique (colle ou oeuf). Ces closoirs sont ornés de représentations figurées, différentes sur chacune des pièces ; ces sujets sont complétés en arrière plan, de motifs décoratifs de rinceaux, et de petites palmettes.
On peut retenir six catégories de représentations : une figure humaine : portrait d'homme, avec une barbichette et un capuchon rouge, de profil ; une figure anthropomorphe : tête humaine et corps de griffon ; trois closoirs avec des oiseaux : une oie (?), deux échassiers face à face, un oiseau avec long bec recourbé ; quatre animaux fantastiques hybridques, mi oiseaux mi mammifères ; un mammifère fantastique ; un blason. L'identification du blason pourrait nous conduire vers l'identification du propriétaire ou d'un personnage important en relation avec celui-ci. Cet écu est entouré sur sa totalité d'une bordure sombre assimilable à du noir (sable), très fréquente en Espagne. Le blason est coupé en deux parts égales verticalement (parti). Sur le côté dextre est appliqué un fond bleu (azur). Sur les bords ont été placés de petits créneaux de couleur jaune (or) formant une bordure interrompue. Six de ces créneaux sont visibles, les autres pouvant être recouverts par les poissons. Le côté senestre est constitué de six bandes verticales (pals) alternativement jaunes (or) et rouge (gueules). Ce blason comporte trois poissons peints par-dessus les deux parties précédemment décrites. Ils occupent une grande surface de l'écu. Ils sont uniformément rouges sur toutes les parties de leurs corps. Ils ont été disposés les uns au-dessus des autres, la vairation de leur taille étant due au fait que la largeur du blason se resserre vers le bas. La totalité du blasonnement doit se lire ains : parti ; au 1, d'azur denticulé d'or ; au 2, palé d'or et de gueules de trois pièces ; à trois poissons de gueules posés en fasce et rangés en pal brochant sur le tout, à la brodure de sable'. Il convient de souligner que l'écu est ancien et comporte une bordure courante en Espagne. La partition indique que le propriétaire devait se prévaloir de deux familles ayant possédé un blason ; enfin, les poissons brochant sur le tout et leur couleur montrent que cette figure devait désigner un personnage portant un nom de famille du type Peix ou Rouget, à moins qu'il s'agisse d'une allusion à un personnage biblique lié aux poissons (saint Pierre par exemple), ou encore à une réfrence à l'origine de la fortune du personnage (armateur de bateaux de pêche).
Longueur moyenne = 17 cm ; largeur moyenne = 22,5 cm ; profondeur moyenne = 1,5 cm
Lieu de provenance : Languedoc-Roussillon, Pyrénées-Orientales, Perpignan, Hôtel d'Ortaffa
15e siècle
Ces éléments proviennent d'un plafond décoré de l'ancien hôtel d'Ortaffa (Préfecture, côté rue Lazare Escarguel). Ils ont été récupérés lors des travaux réalisés à l'hôtel d'Ortaffa en 1970 par l'ancien conservateur des antiquités et objets d'art Pierre Ponsich, et déposés au Palais des rois de Majorque. Depuis 2005, ils sont conservés dans les réserves du CCRP à Perpignan. Ces panneaux ont été exposés en 2005 lors de l'exposition : Sur les Pas des Rois de Majorque, au Palais des Rois de Majorque à Perpignan, puis lors des journées d'étude sur les plafonds peints, à Perpignan en 2010. L'hôtel d'Ortaffa est propriété du conseil général es Pyrénées-Orientales.
Propriété du département
Classé au titre objet
2015/09/14 : classé au titre objet
Conservés au centre de conservation et de restauration du patrimoine à Perpignan.
Fiche d'oeuvre établie par Jean-Bernard Mathon en 2003. Arch. dep. 66 : 53 J 211 - Pré-inventaire : Palais des Rois de Majorque, Saint-Dominique, Saint-François, Carmes
Dossier individuel