Chariot de manutention
Chariot-élévateur pour sous-marins
Chariot-élévateur pour sous-marins
Bretagne ; Morbihan (56) ; Lorient ; base sous-marine de Keroman
56121
Lorient
Base sous-marine de Keroman
Patrimoine maritime
Acier
Le slipway sur rails est une sorte d'élévateur à bateaux placé sur une pente de 10 % qui permet de rentrer les sous-marins à l'intérieur des trois blocs en béton armé de la base. Cette technique d'origine britannique utilisée initialement pour les chalutiers de grande pêche, a été exportée sur le continent. Elle permet de hisser rapidement des navires pour des périodes d'entretien et de réparation rapides. Ce système a été transposé par les Allemands pour la base à l'attention de sous-marins qui ne sont guère plus gros qu'un chalutier de grande pêche. Les alvéoles des blocs Keroman I et II de la base sous-marine de Lorient ont été construits pour être à sec alors que ceux de Keroman III sont à flots. L'accès au slipway se fait par un tunnel et on trouve, ensuite, un plateau de translation qui est placé entre les deux blocs. Le plateau de translation est desservi par 8 rails parallèles, d'un écartement extrême de 80 mètres qui permet d'assurer la translation du sous-marin. A droite du plateau de translation se trouvent deux berceaux métalliques et, en -dessous, la locomotive qui permet de sortir et hisser le sous-marin pour le poser sur le plateau de translation, puis de le faire entrer dans l'une des alvéoles pour y être entretenu ou réparé. Le système de hissage associé au slipway est assez important. Il semble inspiré de celui des chevalets de mines. Au sommet du slipway, on trouve un ensemble de roues et de câbles qui passent sous la surface du sol et reviennent ensuite en arrière se brancher sur deux énormes tambours, de part et d'autre de l'ensemble. Sur un premier chariot en coin est installé un berceau sur lequel va venir se poser le sous-marin. Il y est stabilisé pour éviter tout incident durant la translation au moyen de bras articulés. Il entre ensuite dans le tunnel en plan incliné pour éviter les problèmes de corrosion et de déversement. Le tracteur de 38 tonnes constitué d'un moteur posé sur un chariot à roues fixes se déplace sur des rails et une roue dentée venant s'emboîter dans une crémaillère pour permettre la traction de charges extrêmement lourdes. Il fait partie intégrante du système de déplacement des sous-marins, composé d'un slipway et d'un plateau de translation, grâce à son rôle de traction. Le chariot-tracteur permettait de tirer les sous-marins, en se fixant au berceau, à la sortie du slipway. Une fois sur le plateau de translation, l'un des tracteurs venait se fixer à l'avant ou à l'arrière du berceau en fonction de l'alvéole choisie, de manière à le pousser à l'abri. Sur l'ossature de poutres en acier se trouve le moteur électrique, lui-même recouvert par un assemblage de plaques d'acier. La partie allemande est en bon état de conservation bien que toutefois amputé d'un de ces accroches de fixations, situés au centre de chaque côté de sa structure.
2e quart 20e siècle
1941
Le port de Lorient fut un des centres majeurs de l'armée allemande durant la seconde guerre mondiale avec l'implantation d'une grande base. La base des sous-marins constituée de trois blocs (Keroman I, II et III) a été construite à proximité du port de pêche industrielle développé à partir des années 1920. Les travaux sur les deux premiers blocs ont commencé à partir de 1941. Cette base a connu trois grandes périodes : celle de sa création et de son utilisation durant l'Occupation jusqu'au 8 mai 1945, celle de 52 ans d'emploi soutenu au bénéfice de la Marine nationale et à partir des années 1990, un désengagement progressif de la défense nationale cède la place aux collectivités territoriales qui mettent en place un pôle course au large et une économie consacrée au nautisme et à la plaisance. Une des toutes dernières utilisations de cet ascenseur a eu lieu le 12 juillet 1995 lors de l'installation au sec du sous-marin Flore de la classe Daphné pour en faire un musée, ouvert au public en mai 2010. (Source : René Estienne). Le chariot tracteur de la base sous-marine de Lorient constitue le dernier témoin d'un système unique de translation de sous-marins, permettant leur mise au sec dans les blocs I et II de la base de Keroman, le bloc III étant aménagé avec des alvéoles plus traditionnels, à flots. Rare objet conservé de la période allemande, ce qui lui confère une grande valeur historique, il témoigne également de 50 ans de travail sur la base française. Objet mémoriel, il est également intéressant comme élément de l'histoire industrielle et technique du site. De plus la conservation d'une documentation contemporaine de son existence (plans de construction, schéma de fonctionnement, description) à Lorient au service historique de la Défense, permet de contextualiser et de continuer à comprendre son fonctionnement et de transmettre son histoire.
Propriété de la commune
Classé au titre objet
2014/05/09 : classé au titre objet
Arrêté n° 024. CNMH du 04/04/2013. Label XXe EA56000005
Dossier individuel