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Plateforme ouverte du patrimoine

tableau : Entrée solennelle à Orléans de l'évêque Nicolas Joseph de Pâris

Désignation

Dénomination de l'objet

Tableau

Titre courant

Tableau : Entrée solennelle à Orléans de l'évêque Nicolas Joseph de Pâris

Localisation

Localisation

Centre-Val de Loire ; Loiret (45) ; Orléans ; bibliothèque municipale

N° INSEE de la commune au moment de la protection

45234

Précision sur la localisation

Anciennement région de : Centre

Canton

Orléans-La Source

Nom de l'édifice

Bibliothèque municipale

Description

Catégorie technique

Peinture

Matériaux et techniques d'interventions

Toile (support) : peinture à l'huile

Description de l'iconographie

Natoire a organisé sa vaste composition en une frise savamment équilibrée, où de subtils jeux de lumière et de couleurs contribuent à animer les différents groupes de personnages. L'arrière-plan lui servant de cadre s'apparente davantage à une architecture feinte, proche d'un décor de théâtre, qu'à une reproduction scrupuleuse des lieux tels qu'ils devaient exister à l'époque. Le peintre s'est néanmoins appliqué à évoquer 'instant précis où le cortège épiscopal, arrivé à l'ancienne porte de Bourgogne, fait halte afin l'accomplir les rites traditionnels de l'entrée. Protégé de l'ardeur du soleil par une ombrelle, l'évêque, dont la chaise portative est posée sur un luxueux tapis, occupe le centre de la scène. Il reçoit le serment de son official sur le livre des Évangiles, serment que prononceront à leur tour les juges royaux, vêtus de noir, parmi lesquels on a reconnu, à droite, les célèbres juristes orléanais Robert Joseph Pothier (1699-1772) et Daniel Jousse (1704­1781). L'un des juges, derrière l'official, s'apprête à demander la grâce des prisonniers. Encadrés, à gauche, par des gardes armés, ceux-ci se jettent aux pieds de l'évêque en implorant la miséricorde divine. La plupart des personnages, aux traits peu individualisés, sont de toute évidence des figures, et non de véritables portraits. L'un d'eux, vêtu de rouge, fait toutefois exception. Le seul à regarder le spectateur, il s'appuie sur le dossier de la chaise de l'évêque et tient une énigmatique cordelette. Il pourrait s'agir de Natoire lui-même.

Dimensions normalisées

Dimensions non prises.

État de conservation (normalisé)

Oeuvre restaurée

Précisions sur l'état de conservation

Oeuvre restaurée en2013 par Ariel bertrand et Hervé Giocanti (toile), Stéphane Roussel et Charles Boulnois (cadre) et l'atelier Arcoa pour la dépose et la repose du tableau.

Inscription

Signature ; date

Précisions sur l'inscription

Toile signée et datée en bas à droite : C. Natoire F. 1743.

Historique

Auteur de l'œuvre ou créateur de l'objet

Siècle de création

2e quart 18e siècle

Année de création

1745

Description historique

Evénement majeur de la vie religieuse orléanaise sous l'Ancien Régime, la traditionnelle entrée en ville, à laquelle tout nouvel évêque était tenu de se prêter, obéissait à un rituel réglé dans les moindres détails. Le prélat était porté en tête d'une procession qui durait plusieurs jours et qui empruntait un parcours immuable à partir de la banlieue. Le passage symbolique de l'ancienne porte de Bourgogne, établie sur l'un des deux principaux axes de la ville antique, en constituait l'étape essentielle. Parvenu à ce point, le nouvel évêque pouvait accorder sa grâce aux prisonniers condamnés ou accusés qui en avaient fait la demande par écrit au préalable, la mesure s'imposant à l'ensemble des corps judiciaires. Remis en question par la justice royale, ce privilège séculaire fut exercé pour la dernière fois en 1734, lors de l'entrée solennelle de Mgr Nicolas Joseph de Pâris (1680-1757) fut évêque d'Orléans de 1733 à 1753. Dix ans plus tard, celui-ci, désireux d'immortaliser l'événement, commanda un imposant tableau à Natoire, alors au faîte de sa carrière. Les circonstances précises de la commande sont inconnues. Le négociant et collectionneur d'art orléanais Aignan Thomas Desfriches (1715-1800.), qui suivit vers 1733 des cours de dessin dans l'atelier parisien de l'académicien et demeura longtemps en contact avec lui, servit peut-être d'intermédiaire. Sitôt achevée, l'oeuvre fut exposée au Salon du Louvre en 1745, avec sept autres tableaux de l'artiste ; ce dernier réalisa également, l'année suivante, le portrait du commanditaire, aujourd'hui au musée des beaux-arts d'Orléans. Natoire ne manqua pas de faire figurer les armoiries de Mgr de Pâris dans le grand tableau destiné à orner son palais : elles apparaissent, sur le sol, au premier plan à droite, en tête d'un long document, écrit en latin, se rapportant probablement au droit de grâce exercé par l'évêque le 2 mars 1734, lors de Son entrée solennelle. Celui-ci prit soin de les faire également reproduire dans le fronton du cadre rocaille en chêne sculpté et doré qui nous est parvenu, où elles apparaissent gravées à l'intérieur d'un cartouche entouré d'attributs épiscopaux : mitre, crosse, couronne, chapeau à larges bords et cordelière à six houppes. On a longtemps pensé que le tableau avait été exécuté pour le château de Meung-sur-Loire, résidence des évêques d'Orléans. Il aurait rejoint, par la suite, l'ancien évêché, pour être installé dans l'escalier d'honneur. On a ensuite remis en question cette hypothèse, en considérant, au vu de ses dimensions, qu'il avait été peint pour son emplacement actuel. De fait, un catalogue de vente de dessins publié en 1761 confirme qu'il se trouvait bien, à cette date, dans le palais épiscopal. Cependant, des recherches en archives ont aussi apporté la preuve que l'oeuvre de Natoire avait été transférée, en 1772, à Meung. L'initiative en revint à Mgr Jarente de La Bruyère, relégué au château après la disgrâce du duc de Choiseul, dont il était proche. On sait par un inventaire dressé en 1790 que le tableau était accroché « dans le grand salon donnant sur le parc », pièce parfois dénommée la salle des Gardes, qui occupait le rez-de-chaussée du pavillon est. Daté de la même année, un autre inventaire confirme sa présence à cet endroit, émettant, à son sujet, la remarque suivante « À l'égard du grand tableau représentant l'entrée de M. Paris, évêque, il appartient au siège épiscopal ; en conséquence, il doit être enlevé de Meung pour être transporté à Orléans, dans le palais épiscopal, où il a toujours été jusque 1772, qu'il a été porté à Meung ».Toutefois, le retour annoncé ne fut pas suivi d'effets dans l'immédiat. C'est en effet au financier Jacques Jean Le Couteulx du Molay (1740-1823), devenu, en 1791, propriétaire du château et de son mobilier, qu'il revint de restituer, en 1808, le tableau à l'évêché d'Orléans ; celui-ci regagna alors, une fois pour toutes, son emplacement initial. Demeuré propriété de l'État après la cession de l'ancien évêché à la Ville d'Orléans, il bénéficia d'un classement au titre des monuments historiques le 21 octobre 1903.

Statut juridique et protection

Statut juridique du propriétaire

Propriété de l'Etat

Typologie de la protection

Classé au titre objet

Date et typologie de la protection

1903/10/21 : classé au titre objet

Photographies liées au dossier de protection

ARCH. PHOT. (MH72536)

Références documentaires

Cadre de l'étude

Dénomination du dossier

Dossier individuel

Tableau : Entrée solennelle à Orléans de Monseigneur Nicolas Joseph de Pas, equisse du tableau conservé à l'évêché
Tableau : Entrée solennelle à Orléans de Monseigneur Nicolas Joseph de Pas, equisse du tableau conservé à l'évêché
© Ministère de la Culture (France), Médiathèque du patrimoine et de la photographie, diffusion GrandPalaisRmn Photo
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