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Plateforme ouverte du patrimoine

Tête féminine sculptée

Désignation

Dénomination de l'objet

Tête

Titre courant

Tête féminine sculptée

Localisation

Localisation

Occitanie ; Hérault (34) ; Saint-Guilhem-le-Désert ; dépôt lapidaire

N° INSEE de la commune au moment de la protection

34261

Précision sur la localisation

Anciennement région de : Languedoc-Roussillon

Nom de l'édifice

Dépôt lapidaire

Emplacement de l’œuvre dans l’édifice

Réfectoire

Description

Catégorie technique

Sculpture

Matériaux et techniques d'interventions

Marbre (blanc)

Description matérielle

Tête féminine sculptée dans un marbre de remploi (au dos feuillages antiques). Visage allongé aux traits réguliers, au modèle subtil. Les cheveux ondulés s'arrêtent à la naissance du cou. Les yeux et les narines sont marquées par de larges et profonds trous de trépan. Un collier ou col de robe est également orné de trous de trépan légèrement marqués.Pièce entrée au dépôt lapidaire en 1989 acquise grâce à l'association des amis de Saint-Guilhem le Désert pour 12 000 francs. Elle se trouvait à l'origine au-desus de la clef d'arc de la porte d'entrée de la maison Sainte-Elie à Saint-Guilhem.

Dimensions normalisées

H = 30 ; l = 12

Historique

Siècle de création

2e moitié 12e siècle

Description historique

Avant dêtre exposé dans le dépôt lapidaire de lancienne abbaye bénédictine de Gellone, ce beau visage féminin était en remploi au-dessus de la porte d'entrée de la maison St-Elie de la rue du Bout du Monde, à Saint-Guilhem-le-Désert. Dans les années 1980, sa dépose permit de découvrir au revers de la tête des éléments de décor antique qui, malgré lusure, montrent leur caractère végétal. Définir la provenance du bloc de marbre primitif reste impossible à lheure actuelle. Il pourrait tout aussi bien sagir dun édifice que dun monument funéraire romain dont la localisation na laissé aucune trace archéologique ou textuelle. La qualité du matériau, homogène dans sa blancheur et dans sa texture à grains très fins, le rapproche du fameux marbre de Luni-Carrare en Italie. Il pourrait également provenir de la région proche de Saint-Pons-de-Thomières (Hérault), où des blocs dun marbre blanc pur auraient été extraits dès lAntiquité.La pièce se compose aujourdhui de deux morceaux, victime dune fracture malheureuse mais peu visible, étant placée juste sous le menton. La présence dans la partie postérieure de traces du décor antique laisse à penser que cette tête devait être encastrée dans un angle ou dans un parement de mur, afin de nêtre vue que de manière frontale. Une sorte de tenon cylindrique faisant saillie à la base du cou, sous la bordure du col, semble indiquer quelle devait sinsérer dans un buste ou dans un corps de statue, peut-être comme sur les piliers du cloître Saint-Trophime dArles en Provence, comme la suggéré R. Saint-Jean (1990), ou dans un angle de portail. Mais les études récentes et très approfondies, dont celles de D. Labrosse (2002), ne permettent pas de proposer la présence sur les claires-voies du cloître de Gellone de statues dangle du type de celles de Saint-Trophime dArles, dans les corps desquelles la tête qui nous intéresse ici pourrait prendre place. Il est également impossible dans létat actuel des connaissances non seulement de proposer un emplacement dans lenceinte monastique, mais aussi dassurer que luvre en soit issue.Malgré quelques épaufrures, luvre a conservé toute la splendeur du visage féminin juvénile, aux traits fins et réguliers, aux modelés subtils, aux cheveux légèrement ondulants sagement répartis de part et dautre dune raie et tirés derrière les oreilles délicatement ourlées. La bouche et les arcades sourcilières sont parfaitement dessinées, ainsi que les yeux dont la pupille est mise en valeur par un trou de foret. Mais tous ces raffinements techniques sont mis à profit pour réaliser un portrait idéalisé, voire abstrait, sans grande expression, qui nest pas sans rappeler, comme la souligné R. Saint-Jean (1990), les visages des apôtres du pilier de la Traditio Legis, provenant de langle sud-est des galeries romanes du cloître de Gellone. Doit-on y voir des reliefs issus dun même atelier ? Dans ce cas, la datation de cette tête à lovale parfait se situerait dans la seconde moitié du XIIe siècle, voire à la fin de ce même siècle.De toute évidence luvre est inspirée des bustes et portraits romains, eux-mêmes empruntés à lart grec. Larc nord méditerranéen ne manquait pas dexemples qui pouvaient inspirer les sculpteurs du XIIe siècle. À Saint-Guilhem-le-Désert même, une tête romaine en marbre blanc avait été encastrée à droite du portail occidental de labbatiale. Elle a été remplacée par une copie en résine afin que la pièce originale, exposée dans le dépôt lapidaire, cesse de se dégrader. Cette tête antique a peut-être servi de modèle pour la figure romane : le visage est féminin, les formes sont rondes et pleines, le traitement naturaliste des yeux est similaire, la chevelure, ici plus épaisse, est également tirée en arrière, dégageant la partie inférieure des oreilles, et le cou est aussi long et dégagé. La figure féminine romane de Saint-Guilhem-le-Désert est un parfait exemple de limpact de lart antique sur la sculpture du XIIe siècle dans les régions méridionales.Géraldine Mallet

Statut juridique et protection

Statut juridique du propriétaire

Propriété de la commune

Typologie de la protection

Inscrit au titre objet

Date et typologie de la protection

2008/04/21 : inscrit au titre objet

Précisions sur la protection

L'inscription des 193 fragments fait suite au récolement de 2008, un arrêté de classement sera pris prochainement sur cet ensemble et remplacera pour ces collections lapidaires les arrêtés de classement antérieurs dont les fiches sont conservées dans la base de données et référencées dans l'abbatiale et non dans le dépôt lapidaire

Référence(s) de publication(s)

Saint-Jean, Robert. Un bas-relief roman : le Christ en gloire de Saint-Guilhem le désert. Travaux offerts à Marcel Durliat. De la création à la restauration. 1992, p. 246-253. Inventaire Mallet, 1992, fiche 679.SGD. Dossier CAOA 34 : récolement 2006. RICHTER, G., The Portraits of the Greeks, Londres, 3 vol., 1965. THIRION, J., Saint-Trophime dArles , Congrès archéologique de France, 134e session, 1976, Pays dArles, Paris, 1979, p. 360-479. RODA, I., Consideraciones sobre els retrats romans de Barcino , I Congrès dHistòria del Pla de Barcelona (Barcelona, 1982), 1984, p. 83-86. KERSAUZON, K. de, Catalogue des portraits romains (du Musée du Louvre), I. Portraits de la République et dépoque julio-claudienne, Paris, 1986. SAINT-JEAN, R., Saint-Guilhem-le-Désert. La sculpture du cloître de labbaye de Gellone, Montpellier, 1990, p. 66-67, fig. 61 et 63. LABROSSE, D., Le cloître de Saint-Guilhem-le-Désert et son évolution du XIe au XIVe siècle , Archéologie du Midi Médiéval, 2002, 20, p. 1-36. HARTMANN-VIRNICH, A., Les galeries romanes du cloître de Saint-Trophime dArles : études sur un chantier de prestige , KLEIN, P. (dir.), Der mittelalterliche Kreuzgang. Architektur, Funktion und Programm, Regensburg, 2003, p.285-316. Expositions Le regard de Rome (Tarragone, Merida, Toulouse), Barcelone, 1995. El romànic i la Mediterrània. MNAC - Museu Nacional d'Art de Catalunya, 2008.

Sources d'archives et bases de données de référence

Base In Situ 34 1OMSG189

Références documentaires

Cadre de l'étude

Dénomination du dossier

Dossier individuel

Date de l'enquête ou du récolement

2007

Date de rédaction de la notice

2007