Dans l'inventaire des biens de la fabrique paroissiale de Chanoz-Châtenay réalisé le 24 mars 1906, 8 tableaux ont été inventoriés (AD 8V25) - 4 tableaux (divers sujets religieux) et 4 tableaux dans le choeur - sans autres précisions, bien que l'église compte aujourd'hui 9 tableaux antérieurs à 1905. Les Ecce homo de Chanoz-Chatenay (1OM694) et de Pressiat (1OM1915) sont des copies d'une uvre de Pierre Mignard (peinture gravée par Nicolas Bazin en 1690) conservée au Musée des Augustins de Toulouse, qui est elle-même une version réduite d'une autre uvre de lui conservée au Musée des Beaux Arts de Rouen, qui comporte deux bourreaux (un de chaque côté). Une représentation du tableau de Toulouse est accompagnée du commentaire suivant : Pilate leur dit : Voilà l'homme (Ecce Homo)... Jean, 19, 5 : Commandé par Louis XIV en 1690 pour décorer les appartements de Versailles, ce tableau témoigne du retour en grâce de Pierre Mignard à la Cour, après la mort de Charles Le Brun. A l'inverse de la plupart de ses contemporains, l'artiste se refuse à dépeindre un Christ au corps meurtri. Selon les principes de l'école italienne, et de Guido Reni en particulier, il choisit au contraire de le représenter au début de sa passion, ceint de la couronne d'épines et drapé d'un manteau pourpre, tel que Ponce Pilate le présenta aux Juifs. Il privilégie ainsi, à travers l'expression pathétique du visage tendu vers l'Au-delà, l'image d'un Christ idéal, répondant à la nouvelle dévotion prônée par madame de Maintenon à la cour de Versailles. (source P. Cattin février 2011).