Tableau ; cadre
Tableau et cadre : La Chaste Suzanne
Hauts-de-France ; Aisne (02) ; Vervins ; 4 place du Général-de-Gaulle
02789
Vervins
Hôtel de ville ; Général-de-Gaulle (place du) 4
En ville
Au 1er étage ; dans la salle dite du conseil municipal
Peinture
Plan (rectangulaire vertical)
(en un seul lé) : peinture à l'huile, toile ; bois (en plusieurs éléments) : taillé, mouluré, décor en relief, décor dans la masse, décor rapporté, peint, sur apprêt, doré
La toile se compose d'un seul lé. Le cadre séparé, en bois, est doré, sur un apprêt de plâtre. Il est pourvu d'un décor en relief rapporté à palmettes et à motifs géométriques.
Scène biblique ; Daniel jugeant les deux vieillards ; Suzanne ; groupe de figures ; foule ; colère ; vue d'architecture ; temple ; Egypte ; ornement à forme géométrique
La scène se déroule dans une Babylone de fantaisie, devant un temple égyptien, avec à l'arrière-plan un paysage de palmiers et au loin le désert. Le jeune Daniel, figuré sous les traits d'un jeune garçon, vient de rendre, devant une assemblée de sages et une foule vêtues à l'orientale, le jugement qui innocente Suzanne, alors que les deux vieillards sont sur le point d'être menés au supplice.
H = 162 ; la = 128 ; Dimensions de la toile à l'ouverture du cadre. Dimensions avec le cadre : h = 189, la = 155,5. Cadre : pr = 9.
Mauvais état
L’œuvre présente quelques déchirures et petits accidents. Outre des réseaux de craquelures, elle paraît avoir fait l'objet de quelques restaurations sommaires.
Date (peint, sur l'oeuvre) ; signature (peint, sur l'oeuvre) ; inscription concernant l'auteur (manuscrit, sur étiquette)
Date (peinte, en bas à gauche, sur la marche) : 1824. Signature (peinte, en bas à gauche, sur la marche) : Lafond 1824. Inscription concernant l'auteur (sur étiquette) : Lafond CMR.
Ile-de-France, 75, Paris :
Dépôt du musée du Louvre : ;
1er quart 19e siècle
Ce tableau est l’œuvre du peintre parisien Charles-Nicolas-Raphaël Lafond (1774-1835). Élève des peintres d'histoire Barthélemy, Suvée puis Regnault, il expose au Salon de 1796 à 1834 des compositions mythologiques et historiques, ainsi que des portraits qui reflètent sa formation néo-classique auprès des grands rénovateurs de la peinture d'histoire que furent ses trois maîtres. Barthélemy et Suvée furent en effet parmi les premiers au cours du 4e quart du 18e siècle à adapter la grande peinture mythologique et historique aux goûts nouveaux du temps, marqués par un néo-classicisme teinté de pré-romantisme et un intérêt nouveau pour l'histoire nationale, anticipant le développement de ce courant particulier dit de la peinture troubadour au cours du 1er quart du 19e siècle. Charles-Nicolas-Raphaël Lafond en sera d'ailleurs un représentant habile avec plusieurs tableaux présentés aux Salons de 1814, 1819 ou de 1824. Il est l'un des peintres appréciés du roi Louis XVIII pour lequel il exécute de nombreuses commandes dont le décor mis en place à l'occasion de la venue du roi à Arras. Ce tableau a été présenté au Salon de 1824 sous le titre de La Chaste Suzanne et fut alors acquis par l'Etat. D'un néo-classicisme tempéré et aimable, affleuré par un exotisme et un pittoresque romantique, il est particulièrement représentatif de la peinture d'histoire des années 1820, traversée par les courants nouveaux issus du romantisme et de la peinture d'histoire napoléonienne, avec l'accent mis sur une égytptomanie plus proche d'un orientalisme de fantaisie que d'une évocation fidèle. La scène biblique du jugement à Babylone par le jeune prophète Daniel des deux vieillards ayant accusé Suzanne d'adultère, est en effet le prétexte à l'illustration d'un Orient rêvé où le décor du temple égyptien de Denderah, les palmiers propres à évoquer la terre des pharaons se mêlent à des vêtements orientalisant et des turbans rappelant les turqueries de la fin du 18e siècle. Lafond fait preuve d'une grande maîtrise dans le modelé, le choix d'une gamme chromatique adoucie, la mise en place des groupes, isolant au centre la chaste Suzanne, au yeux pudiquement baissés, dans l'axe du jeune Daniel qui ordonne le supplice des deux vieillards libidineux qui sont entraînés de part et d'autre par leurs bourreaux et une foule manifestant tant de la surprise que de la colère. Le tableau a conservé un très beau cadre, probablement d'origine, d'époque Restauration, au décor de palmettes discrètement néo-classique. L’œuvre, inscrite sous le numéro INV. 5546, sur l'inventaire du musée du Louvre, a été déposée à Vervins en 1876 après l'avoir été à Fontainebleau.
Propriété de l'Etat
À signaler
Dossier individuel
1999
2000
Conseil régional Hauts-de-France - Service de l'Inventaire du patrimoine culturel 21 mail Albert-Ier 80000 Amiens