Au 23 rue de Sévigné, l’hôtel des Ligneris (dit Carnavalet) est, avec la cour carrée du Louvre, l’un des rares témoins de l’architecture de l’époque Renaissance à Paris. Construit au milieu du XVIe siècle (1548-1560) pour Jacques des Ligneris, président au parlement de Paris, il s’agit de l’un des hôtels particuliers du Marais les plus anciens de Paris. L’hôtel est vendu en 1578 à Françoise de la Baume, épouse du chevalier Kernevenoy, surnommé « Monsieur de Carnavalet ». Ce nom déformé s’est imposé. À partir de 1660, le célèbre architecte François Mansart surélève le porche de l’hôtel sur l’actuelle rue de Sévigné et crée deux nouvelles ailes. L’écrivaine Madame de Sévigné s’y installe en 1677 jusqu’en 1694.
Au 29 rue de Sévigné, l’hôtel Le Peletier de Saint-Fargeau est construit entre 1688 et 1690, sur les plans de Pierre Bullet (1639-1716), architecte du Roi et de la Ville, pour le compte de Michel Le Peletier de Souzy (1640-1725). Son Orangerie est remarquable. Les bâtiments ont été annexés au musée en 1989. C’est alors que la bijouterie Fouquet par Alphonse Mucha, le salon du café de Paris par Henri Sauvage et la salle de bal de l’hôtel Wendel par José-Maria Sert ont été installés.
En octobre 2016, le musée a fermé au public pour engager un grand chantier de rénovation, mené par l’architecte en chef des Monuments historiques François Chatillon. Le site présente un intérêt patrimonial majeur qui a justifié sa protection au titre des Monuments historiques depuis 1846 et du Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur du Marais depuis 1965.
C’est dans un cadre historique exceptionnel, devenu accessible à tous, que le musée Carnavalet – Histoire de Paris ouvre aujourd’hui. L'agence Chatillon Architectes, associée à Snøhetta et à l’Agence NC (Nathalie Crinière), a mené durant 4 ans (2017 - 12021) d'importants travaux de restauration dans le musée et renouvelé l’expérience de visite, afin d’en faire lieu un incontournable du paysage culturel. La rénovation du musée a consisté notamment à restaurer ses façades, ses baies, ses cours et certains parquets, à redéfinir le parcours de visite et à l’adapter au XXIe siècle avec mise aux normes, création de circulations verticales et de nouveaux espaces. L’ensemble de ces travaux a permis de magnifier le monument et de redécouvrir son architecture tout en apportant un souffle nouveau avec ces grands escaliers qui font entrer le musée dans la modernité.