Ancien pavillon « Direction-dessins » de l’usine AFC de la SCAL

Dénomination de l'édifice

Établissement administratif d'entreprise

Titre courant

Ancien pavillon « Direction-dessins » de l’usine AFC de la SCAL

Localisation

Auvergne-Rhône-Alpes ; Puy-de-Dôme (63) ; Issoire ; 259 chemin de Peyrolles

Adresse de l'édifice

Peyrolles (chemin-de) 259

Références cadastrales

2024 ZD 255

Siècle de la campagne principale de construction

2e quart 20e siècle

Année(s) de(s) campagne(s) de construction

1939 ; 1940

Auteur de l'édifice

Description historique

Dans le contexte de déclaration de guerre de 1939, le gouvernement français engage une vaste politique de réarmement. À cet égard, le ministre de l'Armement Raoul Dautry (1880-1951) lance le 11 novembre 1939 le projet de construction d'une usine d'alliages légers à Issoire, avec l'objectif de doubler la production française de pièces en alliages d'aluminium à haute résistance, afin d'alimenter l'industrie de guerre et notamment aéronautique. La Société centrale d'alliages légers (SCAL) naît à la fin de l'année 1939. En 1939, Raoul Dautry confie la construction de l'usine de la SCAL aux frères Auguste et Gustave Perret. Le bureau d'étude de la SCAL prend l'attache de l'Agence Perret au début du mois de décembre 1939. L'usine devait comporter huit bâtiments principaux (trois vastes ateliers, un bâtiment d'entretien, un transformateur et son hall de décuvage, un bâtiment regroupant laboratoire et administration, et enfin un château d'eau). Au même moment, la SCAL, en réponse au manque d'équipements nécessaires pour accueillir les ingénieurs, les dessinateurs et une partie des ouvriers, entame un programme de construction de bâtiments destinés à les loger. Ces bâtiments devaient répondre à des critères précis : conçus dans des délais très brefs, préfabriqués et livrés prêts à monter, avec leurs équipements et leur mobilier. La commande des pavillons échoit aux Ateliers Jean Prouvé le 12 décembre 1939. Les pavillons sont conçus par Jean Prouvé et Pierre Jeanneret, en employant deux systèmes d'ossature métalliques : un système de portique axial breveté récemment par Prouvé (brevet demandé le 2 février 1939) et un système de structure extérieure (brevet demandé le 16 janvier 1940). Charlotte Perriand travaille à la création des éléments de mobilier, jusqu'à son départ pour le Japon à l'été 1940. Entre mars 1940 et juin 1941, 16 pavillons sont montés sur le site de l'usine de la SCAL à Issoire. Le premier lot, érigé de mars à juillet 1940, comprend le pavillon direction et dessin, le pavillon club, deux pavillons de logements des ingénieurs, ainsi que deux baraquements de type génie militaire. Le second lot, de 10 bâtiments, est monté de février à juin 1941. Il comprend l'infirmerie et son dispensaire, le pavillon des contremaîtres et sept pavillons des ouvriers. Le pavillon « direction et dessin » est le premier de la série à avoir été élaboré et monté à Issoire. Un dessin de Pierre Jeanneret du 13 décembre 1939, basé sur le principe de l'ossature à portique axial en V inversé, montre déjà les principales caractéristiques du futur pavillon.

Commentaire descriptif de l'édifice

Le montage du pavillon se déroule en mars 1940. Il est implanté à l'entrée de l'usine, à proximité des ateliers en construction. Dans son état originel, le pavillon s'élève sur un plan carré de 8 mètres de côté. Il s'appuie sur un portique intérieur, en V inversé, breveté par Prouvé en 1939. L'ossature est constituée d'une structure métallique, couverte par des tôles en acier plié. Les cloisons sont composées de panneaux de bois. Il possède deux niveaux, un rez-de-chaussée et un étage accessible par un escalier métallique placé en position quasi centrale. Le rez-de-chaussée accueille un vestibule, des toilettes, une réserve à charbon et une vaste salle de dessin. L'étage n'occupe que la moitié de la surface du deuxième niveau. Il abrite le bureau du directeur et la salle des dactylographes. La seconde moitié du pavillon est occupée sur toute la hauteur par la salle de dessin. Telle une tribune, la salle des dactylographes ouvre sur ce grand volume. De nombreuses fenêtres percent les façades. Vers 1941, afin d'agrandir la surface de l'étage, un plancher est posé. La double hauteur de la salle de dessin est coupée en deux et des fenêtres sont supprimées en façades est et ouest. En 1958, le pavillon « direction et dessin » est acquis par un salarié de la SCAL-Cégédur. Il le remonte en 1962 dans le jardin de sa propriété située à l'ouest d'Issoire, dans un quartier résidentiel. Afin de le transformer en maison d'habitation, il isole davantage le bâtiment en l'enveloppant notamment dans un bardage en tôles d'aluminium. Il remplace également les fenêtres, mais dépose et conserve à l'abri les menuiseries d'origine. Conscient de la valeur architecturale du pavillon, il prend soin de réaliser des modifications réversibles.

Nature de la protection de l'édifice

Inscrit MH partiellement

Date et niveau de protection de l'édifice

2024/12/27 : inscrit MH

Précision sur la protection de l'édifice

L’ancien pavillon « Direction-dessins » de l’usine AFC de la SCAL, en totalité, à l’exclusion de l’extension sur la façade sud-ouest, situé 259 chemin de Peyrolles sur la parcelle n° 255, figurant au cadastre section ZD, tel que délimité en rouge sur le plan annexé : inscription par arrêté du 27 décembre 2024

Nature de l'acte de protection

Arrêté

Intérêt de l'édifice

À signaler

Statut juridique du propriétaire

Propriété privée

Copyright de la notice

© Monuments historiques. Cette notice reprend intégralement les termes de l’arrêté de protection au titre des Monuments historiques. Elle répond à l’obligation réglementaire du ministère de la Culture d’établir la liste générale des édifices protégés (art. R. 621-80 du Code du patrimoine). Elle est donc opposable et fait foi juridiquement. Aucune copie numérique ou papier ne sera fournie par courrier ni courriel. Le dossier de protection complet et l’arrêté sont consultables uniquement sur place, dans la salle de lecture de la Médiathèque du patrimoine et de la photographie (MPP), à Charenton-le-Pont (Val-de-Marne).

Cadre de l'étude

Typologie du dossier

Dossier de protection