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Plateforme ouverte du patrimoine

Fort Saint-Charles puis Fort Mathilde puis Fort Richepance, actuellement Fort Delgrès

Désignation

Dénomination de l'édifice

Fort

Appellation d'usage

Fort Saint-Charles ; Fort Mathilde ; Fort Richepance ; Fort Delgrès

Titre courant

Fort Saint-Charles puis Fort Mathilde puis Fort Richepance, actuellement Fort Delgrès

Localisation

Localisation

Guadeloupe ; Guadeloupe (971) ; Basse-Terre ; rue du Gouverneur-Aubert

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Basse-Terre (commune)

Adresse de l'édifice

Gouverneur-Aubert (rue du)

Références cadastrales

2001 AH 183, 184, 185, 186, 229, 231, 232, 260, 282

Milieu d'implantation pour le domaine Inventaire

En ville

Partie constituante non étudiée

Citerne ; fontaine ; poudrière ; caserne ; cimetière

Nom de l'édifice

Fortification d'agglomération

Références de l'édifice de conservation

IA97100909

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

3e quart 18e siècle ; 2e quart 19e siècle ; milieu 19e siècle

Année(s) de(s) campagne(s) de construction

1765 ; 1776

Commentaires concernant la datation

Date portée

Auteur de l'édifice

Description historique

Le premier donjon de Charles Houël, seigneur-propriétaire de la Guadeloupe, a dû être construit après 1649. Dutertre le décrit dans son ouvrage publié en 1654. Houël renforce, dans un second temps, la tour carrée primitive, de 11 m de côté environ et de 3 étages, par des angles saillants afin de former un octogone. Puis il fait ajouter, à l'est et à l'ouest, deux cours entourées de murs. L'ingénieur-François Blondel reproche, dès 1666, au fort son exiguïté et son manque de solidité. En 1995, des sondages archéologiques ont permis de retrouver des vestiges de ces premières constructions. Un réseau de batteries, destiné à la défense avancée de la ville, est peu à peu mis en place sur la côte et sur les hauteurs environnantes. En 1691, pendant la guerre de la Ligue d'Augsbourg, le fort est bombardé pendant 35 jours par les Anglais ; ils sont chassés par des renforts arrivant de Martinique mais les dégâts sont importants. Le père Labat note dans son ouvrage les améliorations successives : creusement d'un fossé, construction d'un parapet et de fascine et d'une batterie pour défendre l'arrière du donjon, des baraques pour les hommes. Environ 60 hommes le défendent. De 1702 à 1703, le père Labat est chargé d'améliorer le fort : construction d'une enceinte, d'une demi-lune pour protéger l'entrée munie d'un pont-levis et d'une citerne ouverte entre le fort et la batterie qui en cas d'attaque pouvait servir de fossé. En mars 1703, Basse-Terre est une nouvelle fois prise par les Anglais et les Français font sauter le rez-de-chaussée du donjon, utilisé comme poudrière avant d'abandonner le fort. En 1712, les dégâts provoqués par l'attaque de 1703 n'ont toujours pas été réparés. Les rapports et les devis se succèdent mais le fort continue à se dégrader. Vers 1728, des travaux pour renforcer le cavalier et le flanc est débutent sous la direction de La Roulais : un bastion situé dans l'angle nord-est de l'enceinte, appelé bastion de la Basse-Terre ou du Roi, et un demi-bastion sont édifiés. Le 23 janvier 1759, durant la guerre de Sept Ans, le fort, bombardé durant toute une journée, est évacué par les troupes françaises et les Anglais s'en emparent facilement. Maître de l'île pendant 4 ans, les Anglais le rebaptisent Fort-Royal. La France récupère la Guadeloupe en 1763 et entreprend des travaux pour améliorer le système défensif de l'île. Les travaux durent environ 15 ans : création d'un glacis au-delà du nouveau mur d'enceinte et à l'intérieur, construction de casernes, d'ateliers et de magasins, d'une prison et de fontaines, transformation des réservoirs bâtis par le père Labat en citernes fortifiées contre les bombes. En 1769, l'édification des bastions A et B à l'ouest donne à l'enceinte son tracé définitif. Au cours des années 1770, on entreprend l'amélioration du front du Galion. La date de 1776 est inscrite sur la clé d'un baie percée sur la rampe d'accès au bastion du grand cavalier. En 1783, environ 1 000 hommes peuvent être cantonnés dans 7 casernes, dans l'ensemble mal entretenues. Une grande caserne de 750 hommes, en maçonnerie, sur 2 niveaux, d'environ 84 m de long, est édifiée en 1783. Durant la Révolution, le fort est le siège de combats : combats entre patriotes et royalistes, occupation par les Anglais du 19 avril au 11 décembre 1794, reprise par Victor Hugues. En 1802, des combats opposent les troupes du général Richepance, chargé de rétablir le pouvoir central et l'esclavage en Guadeloupe et le colonel Louis Delgrès, commandant des forces armées de Basse-Terre qui prend la tête de la rébellion contre le rétablissement de l'esclavage. Le 30 mars 1803, le fort est rebaptisé fort Richepance. Un rapport de 1838 précise que depuis le départ des Anglais aucune réparation n'a été faite au fort et qu'il est dans un état déplorable. Le plan de défense de l'île est modifié et le site de Basse-Terre est délaissé au profit des fortifications des Saintes et de Pointe-à-Pitre. Lors du c yclone de 1825, la plupart des toitures sont arrachées et certains édifices, les plus vétustes, sont même détruits. En 1830, un incendie détruit la grande caserne, déjà considérablement endommagée en 1825. Elle est rénovée. En 1872, le conseil privé considère le fort comme déclassé ou du moins abandonné. Mais il apparaît, avec la batterie Caroline, dans les plans de défense de la colonie jusqu'en 1892. Il est déclassé le 23 août 1904. Le 15 juillet 1912, la vente publique de tous les forts de la Guadeloupe est autorisée avec obligation de démantèlement. En janvier 1916, les recrues pour la guerre sont cantonnées dans le fort. Le 26 mai 1917, le gouverneur Merwart prend un arrêté de classement du fort Saint-Charles en tant que monument remarquable de la Guadeloupe mais des parcelles sont toutefois vendues à des particuliers tandis que d'autres sont squattées. A partir de 1924, il est utilisé comme hangar à bananes destinées à l'exportation par Maurice Fissier qui réalise quelques travaux : remplacement du pont-levis écroulé par un pont en madriers... La grande caserne a ensuite servi de logement à l'armée jusqu'en 1950, date à laquelle elle est ravagée par un nouvel incendie. En 1975, l'Etat le cède pour le franc symbolique au département. Le 21 novembre 1977, le fort est classé monument historique et a bénéficié à ce titre de plusieurs campagnes de restauration. La partie ouest de la grande caserne a été reconstruite à l'identique.

Description

Matériaux du gros-œuvre

Pierre ; pierre de taille ; moellon

Matériaux de la couverture

Tuile plate ; andésite en couverture

Description de l'élévation intérieure

1 étage carré

Typologie du couvrement

Voûte en berceau plein-cintre

Typologie de couverture

Toit à longs pans ; toit en pavillon

Emplacement, forme et structure de l’escalier

Escalier de distribution extérieur : escalier droit, en maçonnerie ; escalier de distribution extérieur : escalier droit, en maçonnerie

Commentaire descriptif de l'édifice

Situé sur la rive droite de la rivière du Galion. La rive escarpée devait servir de défense naturelle. Il domine la rade et la ville. Le fort fut amplement critiquée pour le choix de son emplacement.

Protection et label

Date et niveau de protection de l'édifice

1977/11/21 : classé MH

Précision sur la protection de l'édifice

En totalité (cad. AH 184) : classement par arrêté du 21 novembre 1977

Observations concernant la protection de l'édifice

Inscription 17 06 1975 (arrêté) annulée

Statut juridique

Statut juridique du propriétaire

Propriété du département

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2002

Date de rédaction de la notice

2002

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Desmoulins Marie-Emmanuelle

Cadre de l'étude

Typologie du dossier

Sous-dossier

Adresse du dossier Inventaire

Conseil régional de Guadeloupe - Service chargé de l'Inventaire 22, rue Perrinon 97100 Basse-Terre - 05.90.41.14.49

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