Le nom de Roquefeuil apparaît dans une charte non datée (11e siècle, dans les années 1060-1080, si l'on identifie le moine Ugo, qui reçut la donation, à son homonyme présent à Marseille et à Saint-Zacharie d'après d'autres actes ) du cartulaire de Saint-Victor de Marseille qui enregistre la donation de deux églises et de plusieurs terres "in Rocafolio". L'une des églises, dédiée à saint Pierre et siège de la paroisse, devait se trouver sur le rocher. L'autre, dite " inférieure " et placée sous le vocable de saint Barthélemy, était entourée de jardins en terrasses. L'abbaye reçut en 1223 de Rainaud de Pourrières d'autres terres situées "in castro Rocafolii". Le donateur était vassal de Borgonhon de Trets, de la famille vicomtale de Marseille, qui régnait en 1252 sur la majeure partie de la haute vallée de l'Arc. Guillem "de Rochafolio", témoin en 1236 d'une cession de terre à Marseille, descendait-il d'un châtelain du lieu - le donateur du 11e siècle, "Pontius cognomento Castellanus" ? - ou d'un rameau de la famille de Marseille ? Le lignage était encore représenté en 1383 par Isoarde de Roquefeuil, veuve du seigneur d'Ansouis Jean de Sabran, et par son frère Philippe, dont le fils, Reforciat de Castellane, vendit en 1438 sa part de la seigneurie de Puyloubier. Le village comptait 17 feux en 1303-1304, 20 feux en 1315-1316, qui n'étaient peut-être pas tous groupés sur le rocher. La fouille de la verrerie des 17e-18e siècles située au pied du castrum, à quelques centaines de mètres de l'église Saint-Barthélemy, a mis au jour les vestiges d'habitations que leur matériel a permis de dater du 14e siècle . La forteresse avait encore un rôle militaire dans la guerre de l'Union d'Aix. Mais les pouillés et les visites pastorales du 14e siècle ignorent les églises de Roquefeuil, peut-être considérées comme des annexes de la paroisse de Pourrières. Dans ces conditions, on peut se demander si les 2 foyers signalés en 1471 se trouvaient encore dans le village perché. Il est en revanche certain que les maisons dénombrées à partir du début du 16e siècle (11 en 1518, 6 en 1698, 13 en 1728) étaient des bastides dispersées dans la vallée. A la fin du 18e siècle, il ne restait de Roquefeuil qu'un vague souvenir.