Église paroissiale
Saint Sauveur
Église paroissiale Saint-Sauveur
Occitanie ; 81 ; Salles
Tarn
Monestiés
2013 A 89
En village
Limite 12e siècle 13e siècle ; 14e siècle ; 16e siècle
19e siècle
Une première église serait mentionnée dans le "codicille de Garcinde", comtesse de Toulouse qui la léguait aux abbayes de Castres et de Saint-Pons. Elle pourrait être la chapelle castrale et porte la trace de plusieurs campagnes de travaux. En 1290, une lettre royale de Philippe le Bel établit que la localité dépendait de la communauté de Cordes. L'église dépendait du chapitre cathédral d'Albi. L'édifice conserve de nombreux vestiges roman (chapiteaux) de même qu'une bonne partie de ses maçonneries en partie basse. Le style des chapiteaux et les bases griffues de certaines colonnes sont caractéristiques de la production romane albigeoise de la fin du 12e siècle ou du début du 13e siècle. Victor Allège (op. cit., p 162) envisage même qu'ils soient postérieurs au 13e siècle. L'édifice est vraisemblablement voûté dès cette époque et la sculpture fruste des culots qui soutiennent les nervures de la nef ne permettent pas d'envisager une datation plus ancienne. Le portail et sa sculpture élaborée indiquent une campagne de travaux au 14e siècle. Les voûtes du choeur sont flamboyantes. On peut envisager que le choeur roman de l'église est alors entièrement transformé. Le placard, aménagé dans l'épaisseur du mur sud du choeur confirme une reprise à la fin du Moyen Age ou au début de la Renaissance. Le contrefort qui étaie l'angle sud-est de l'église démontre la reprise en sous oeuvre du choeur, initialement éclairé par une lancette. La maçonnerie irrégulière des parties hautes de l'église confirment la surélévation de cette dernière à l'époque gothique (pour le choeur) et peut être plus tardivement pour la nef. L'église connait d'importantes transformations dans le dernier quart du 19e siècle. Le clocher, initialement couvert d'une toiture à quatre pentes, est surélevé en 1874 par la flèche actuelle. En 1877, la fenêtre de la sacristie est agrandie, en 1881, au moment de la translation du cimetière, le portail, initialement percé dans l'élévation nord est déplacé sur l'élévation occidentale. On peut supposer que le niveau du sanctuaire est abaissé au moment où l'intérieur de l'église est doté de peintures monumentales (1864) et les fenêtres équipée de vitraux (1899, pour la baie d'axe). En 1893, l'artisan Fiolles répare ou perce la baie supérieure au sud de la première travée. Les toitures semblent avoir été restaurées récemment.
Grès
Ardoise ; tuile
Plan en croix latine
1 vaisseau
Voûte en berceau brisé
Toit à longs pans ; toit à un pan ; toit polygonal
L'église est à nef unique, longue de trois travées, prolongée à l'est par un grand sanctuaire rectangulaire et bordée de quatre chapelles. L'appareil de grès rouge ou gris est régulier en partie basse. La porte d'entrée, percée dans le mur ouest, sous une fenêtre cintrée présente une archivolte en arc brisé ornée de trois têtes sculptées tandis que les chapiteaux qui flanquent l'entrée sont ornés de motifs végétaux naturalistes. L'ensemble est caractéristique de la production sculpté du 14e siècle. L'angle sud-ouest de l'église laisse voir des pierres d'attente dont la fonction reste indéterminée. Les baies inférieures de la travée la plus occidentale sont cintrées et semblent en place. Sur l'élévation nord, le contrefort nord, enserré dans une adjonction plus récente, voisine avec l'emplacement original du portail. La maçonnerie régulière de moellons se remarque jusqu'au niveau des fenêtres hautes où les moellons sont plus irréguliers. Cette différence d'appareil témoigne de la surélévation de l'édifice à l'époque moderne. Le mur ouest de la sacristie s'appuie sur le contrefort du clocher. Elle déborde vers le nord et sa maçonnerie de moellons irréguliers témoigne d'une construction moderne. On remarque des éléments en remploi (pierre gravée dans le chainage nord-ouest) et les piédroits d'une lancette. A l'angle sud-est, un contrefort massif reprend la maçonnerie en sous-oeuvre. Il témoigne des transformations modernes de l'église. Le mur oriental du choeur est plat. Il est renforcé par deux épais contreforts et était percé d'une lancette aujourd'hui musée. L'appareil de moellons réguliers s'observe jusqu'au niveau supérieur de la lancette gothique murée. Il devient plus grossier dans la partie supérieure de l'élévation. A l'intérieur, les travées sont séparées par des colonnes engagées qui soutiennent des chapiteaux. Leurs bases offrent une grande variété malgré un état de dégradation parfois avancé. Vers l'ouest, les bases sont simplement cylindriques tandis que vers le choeur, elles sont ornées de griffes d'angle (au sud), de têtes humaines et de tores à torsade (au nord). Les colonnes engagées situées à l'extrémité ouest de la nef et celles qui forment l'angle oriental du choeur sont dotées d'une base prismatique, caractéristique de la production gothique. Elles permettent de signaler une reprise en sous-oeuvre à cette époque. Il faut noter que celles qui figurent dans le choeur ne touchent plus le sol. Cela pourrait indiquer une modification du sanctuaire à une date ultérieure. Les colonnes de la nef soutiennent des chapiteaux sculptés de style roman. A la première travée de la nef, les larges corbeilles, situées entre l'astragale et le le tailloir nus sont ornées de feuilles posées côte à côte et de volutes. Les chapiteaux de la travée voisine sont historiés. Des culots sculptés se remarquent par endroits. Ils portent un décor assez fruste qui n'est pas antérieur à l'époque gothique. Dans le choeur, un placard-lavabo a été ménagé dans l'épaisseur du mur sud. Il se caractérise par l'emplacement réservé à une étagère et par la cuvette d'évacuation en forme de fleur godronnée. Les murs de la nef et du choeur sont recouverts de peintures monumentales
Sculpture ; peinture (étudiée dans la base Palissy) ; vitrail
Daniel dans la fosse aux lions (?) ; diable ; acanthe ; homme (debout) ; croix ; palmette ; ornement géométrique ; saint Pierre ; abbé ; tête humaine ; sainte Agnès ; sainte Julie
Le portail d'entrée présente une archivolte ornée de trois têtes humaines. Une tête de femme, coiffée d'un bonnet, au nord ; une tête masculine dont les cheveux sont maintenus par un bandeau, au sud et une tête d'évêque avec sa crosse au sommet de l'arc brisé.£Sur le flanc sud, dans le choeur, le chapiteau présente un démon cornu et barbu flanqué de deux personnages (orant et vieillard assis tenant un sceptre étoilé). Face à la chaire, deux groupes de lions adossés à tête unique enserrent entre leurs pates un homme debout. Les chapiteaux suivants sont ornés de palmettes médiocres et d'un décor de billettes.£Sur le flanc nord, dans le choeur, saintPierre, reconnaissable à sa clé, est flanqué de deux évêques ou abbés à qui deux autres personnages, debout, chuchotent à l'oreille. Les chapiteaux suivants sont ornés de palmettes médiocres et d'un décor de billettes.
1970/12/09 : inscrit MH
Inscription par arrêté du 9 décembre 1970
IM81002526
À signaler
Propriété de la commune
2012
(c) Inventaire général Région Occitanie
2013
Chabbert Roland
Dossier individuel
Conseil régional Occitanie - Direction de la Culture et du Patrimoine - Service Connaissance et Inventaire des Patrimoines 22, bd Maréchal Juin 31406 Toulouse cedex 9 - Espace Capdeville, 417 Rue Samuel Morse, 34000 Montpellier - 05.61.39.62.47