Le 18 septembre 1928, un incendie ravage une partie des bâtiments du terre-plein nord du Port d'Austerlitz formant presqu'île. La reconstruction est menée par le Port Autonome de Strasbourg, propriétaire des terrains et des installations, qui fait appel à l'architecte Gustave Umbdenstock (1866 - 1940). Le silo est édifié entre avril 1933 et octobre 1934, comme l'atteste la date portée sur l'élévation antérieure, par l'Entreprise de Génie Civil et Travaux Publics de Lens (62). Il est loué à l'Armement Seegmuller qui y fait réaliser, à ses frais, les installations de manutention mécanique et de nettoyage. Le titulaire du marché est une entreprise allemande, la société MIAG (Mühlenwerke und Industrie AG) de Braunschweig. Le cheminement du grain dans le silo se fait au moyen de conduites et de systèmes élévateurs : le grain qui arrive par bateau est transbordé à l'aide d'une grue à benne preneuse dans une trémie placée à l'extérieur du bâtiment, sur l'élévation méridionale, à hauteur du 2e étage. Il est alors pesé puis dirigé au sous-sol dans la fosse des élévateurs à godets. Le grain peut aussi arriver par wagons que l'on vide par le fond dans une fosse située à l'extérieur et munie d'une vis sans fin. De là il est acheminé jusqu'à la fosse des élévateurs au moyen d'un convoyeur à bande installé au sous-sol. L'ensemble des céréales dirigé vers le sous sol est ensuite acheminé jusqu'au sommet de l'édifice par les deux élévateurs à godets, d'où il est réparti dans les divers cellules et greniers à l'aide d'un répartiteur circulaire et d'un important système de tuyaux. Le grain stocké est ensuite récupéré dans la salle d'ensachage au rez-de-chaussée pour être mis en sacs, ou versé en vrac dans des containers (wagon, camion) au moyen d'une conduite externe. L'entreprise Seegmuller exploite l'entrepôt jusqu'à sa liquidation judiciaire en septembre 2000. Depuis lors, le bâtiment est désaffecté et en attente d'un projet de réaffectation.
Le silo est équipé d'une chaîne complète de nettoyage du grain installée en 1934 par la société MIAG et toujours en place. Elle se compose d'un nettoyeur-aspirateur (étudié IM67017356) , de deux trieurs à grand débit (étudié IM67017357) , de deux trieurs de reprise (étudié IM67017358) , d'un cylindre-diviseur à grand débit (étudié IM67017359) et de deux brosses à grains (étudié IM67017360).