Rigole
Rigole d'alimentation
Rigole de la Montagne
Rigole d'alimentation dite Rigole de la Montagne ; oeuvre sur plusieurs communes
Occitanie ; Haute-Garonne (31)
Oeuvre située en partie sur la région : Languedoc-Roussillon ; oeuvre située en partie sur le département : 11 ; oeuvre située en partie sur le département : 81 ; oeuvre située en partie sur la commune : Arfons ; oeuvre située en partie sur la commune : Saissac ; oeuvre située en partie sur la commune : Sorèze ; oeuvre située en partie sur la commune : Les Brunels ; oeuvre située en partie sur la commune : Vaudreuille ; oeuvre située en partie sur la commune : Revel
Haute-Garonne
Non cadastré ; domaine public
Isolé
Allée
2e moitié 17e siècle
1665 ; 1667 ; 1686 ; 1688
Daté par source
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L'ordre de procéder au creusement de la rigole d'essai est donné en mai 1665. Elle est commencée au début du mois de juillet et achevée dans la deuxième quinzaine du mois d'octobre de la même année. Riquet a opté pour le tracé qu'il avait prévu, différent de celui des experts. Elle avait deux pieds de large (65 cm) et deux de profondeur. Elle s'arrêtait au Conquet où elle se déversait dans un lit naturel pour rejoindre le Sor. A Pont Crouzet (entre Revel et Sorèze), elle était relayée par la rigole de la Plaine. Un essai concluant fut réalisé en 1665, permettant aux eaux de la Montagne Noire de couler depuis l'Alzeau jusqu'à Naurouze. En 1667, en même temps que débutent les travaux de Saint-Ferréol, Riquet modifie le tracé de la rigole de la Montagne (tracé actuel). En 1669, la rigole est toujours en travaux. Le tracé fut difficile, à travers un taillis et une forêt dense, la hêtraie de Ramondens, et dans un sol composé de roches granitiques. A la mort de Riquet, en 1680, le tronçon prévu entre le Conquet et les Cammazes pour rejoindre le Laudot (environ 1,5 km) n'est pas encore réalisé. En mars 1686, Vauban envisage de faire ce prolongement. Les travaux sont commencés en octobre 1686 et achevés en 1688. Sur cette portion, la rigole exige des aménagements spécifiques : un dallage à cause de la porosité du terrain schisteux, de nombreux ressauts à cause de la pente, la construction d'un tunnel (voûte des Cammazes) pour le passage d'un obstacle de terrain naturel. Dès la réalisation de ce prolongement, la rigole de la Montagne permet l'alimentation régulière du réservoir de Saint-Ferréol. Les travaux de percée de la Rigole de la Montagne furent relayés par les travaux d'entretien de la rigole elle-même, de ses berges avec leurs plantations et du chemin de service, chemin qu'il fallut élargir cent ans plus tard. La hêtraie naturelle fut progressivement remplacée par des alignements volontaires. Des semis de pins maritimes furent plantés dès l'année 1787 par le Comte de Caraman, et au tout début du 19e siècle (1806 à 1808). Mais l'hiver 1829-1830 leur fut fatal : 6.000 pins furent abattus, par suite du gel. Cette coupe a été rentabilisée dans le cadre de l'exploitation du bois par la Compagnie du Canal. A la fin du 19e siècle, on se contenta d'un entretien régulier des plantations existantes (hêtres, chênes, frênes et résineux) qui se renouvellent essentiellement par regénerescence naturelle. Cette option s'est poursuivie depuis.
Bosquet ; groupe d'arbres ; massif d'arbres ; quinconce
En contrebas de la Galaube, à quelques dizaines de mètres au-dessus de la rigole actuelle, on peut voir les vestiges d'un petit fossé taillé dans la roche, seul témoin de la rigole d'essai. La rigole de la Montagne se présente comme un canalet d'environ 2 à 3 m de large, d'une longueur de 25 km, dont 18,5 km entre la prise d'Alzeau et la station du Conquet où la rigole passe du versant méditerranéen au versant attlantique. La rigole prend naissance par une prise d'eau sur le torrent de l'Alzeau, sur la commune d'Arfons (81). Puis, le long d'un parcours sinueux qui suit un très faible dénivelé, elle reçoit les eaux de plusieurs autres rus et ruisseaux (parmi lesquels la Bergnassonne et le Lampy), dont la réception est contrôlée par des vannes de captage et de régulation de débit. Ce parcours s'effectue successivement dans le Tarn (commune d'Arfons), dans l'Aude (commune de Saissac), à nouveau dans le Tarn (commune des Cammazes, commune de Sorèze au niveau du Moulin de Versailles). Le parcours retrouve brièvement l'Aude à l'entrée dans le bassin de Saint-Ferréol, puis la Haute-Garonne (communes de Vaudreuille, de Revel) jusqu'à la station des Thoumazes où il rejoint la rigole de la Plaine. Suivant les sols traversés, le faciès de la rigole change. De la Galaube au Conquet, la rigole est irrégulière, soit taillée dans le rocher, soit empattée par les sédiments et l'humus. Le chemin sert de digue en prenant appui sur une assises en moellons ou, parfois, sur un chaos rocheux. Elle traverse une hêtraie naturelle serrée. En contrebas succèdent des alignements presque réguliers de hêtres et de chênes en mélange. Du Conquet aux Cammazes, la rigole, de taille parfaitement calibrée, est entièrement maçonnée, le fond est dallé en brique ou béton. Le chemin est planté d'alignements monumentaux de hêtres, lui donnant l'allure d'un parc classique. A sa fusion avec le Laudot, cours d'eau naturel qui prend naissance aux Cammazes, la rigole reprend un aspect de torrent (excepté aux abords du réservoir de Saint-Ferréol) jusqu'à Vaudreuille, où c'est un véritable canalet qui s'achemine vers la station des Thoumazes.
Site classé ; liste du patrimoine mondial
À signaler
Ensemble linéaire composant une entité paysagère autonome et en même temps parfaitement inscrite dans les différents paysages traversés.
Propriété de l'Etat
Propriété du ministère chargé de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de la Mer
Ouvert au public
2009
(c) Inventaire général Région Occitanie
2009
Fournier Claire
Dossier individuel
Conseil régional Occitanie - Direction de la Culture et du Patrimoine - Service Connaissance et Inventaire des Patrimoines 22, bd Maréchal Juin 31406 Toulouse cedex 9 - Espace Capdeville, 417 Rue Samuel Morse, 34000 Montpellier - 05.61.39.62.47