Tombeau
Tombeau d'Innocent VI
Tombeau du pape Innocent VI
Occitanie ; Gard (30) ; Villeneuve-lès-Avignon ; de la République (rue) 58
Villeneuve-lès-Avignon
De la République (rue) 58
2016 CD 21
En ville
3e quart 14e siècle
1361
Daté par source ; daté par travaux historiques
Innocent VI meurt le 12 septembre 1362. La cérémonie funèbre a lieu à la Chartreuse, en présence du roi Jean II, le 22 novembre suivant. Le pontife est enseveli dans le tombeau qu'il venait tout juste de se faire édifier dans la chapelle de la Sainte-Trinité à côté du chœur des religieux. Les premières mentions repérées de cette chapelle sépulcrale sont de 1360, date à laquelle le pape avait donné ordre au prieur Pierre de La Porte de procéder à sa construction, et de 1361, date à laquelle les comptes de la Chambre apostolique font état de divers paiements au maître de pierre, Bertrand Nogayrol, « directori operum domini nostri pape, pro certis operibus per ipsum factis et faciendis fieri isto mense [...] in monumento quod ædificavit in domo cartusiensi palacii Villenove pro sepultura domini nostri pape ». Suit le détail des versements aux exécutants de l'ouvrage : à un certain Thomas de Tournon, lapicide avec ses assistants, scieurs de pierre notamment et à Barthélemy Cavalier « qui facit monumentum domini nostri pape », recevant à lui seul soixante livres et en lequel on reconnaît le sculpteur du gisant. A la révolution le tombeau reste un certain temps à l'abandon. Puis quelques érudits s'étant émus de la situation précaire de l'oeuvre, le monument est déplacé, en 1835, grâce à la réaction scandalisée de Prosper Mérimée. Il trouve place pour plus d'un siècle dans la chapelle de l'hospice de Villeneuve. Le tombeau est remis à sa place initiale en 1959.
Calcaire
C'est le plus complet des monuments funéraires des papes français parvenus jusqu'à nous. Il développe un parti de tombeau détaché à sarcophage, avec gisant et dais. Le dais recouvrant le sarcophage repose sur huit piliers portant pinacles en amortissement. Les supports sont monolithes ainsi que les trois blocs composant le couvert du dais, en forme de voûtes d'ogives. Le gisant du pontife, allongé sur la cuve, a les pieds posés sur un lion couchant. Trois édicules, eux-mêmes chargés de hauts pinacles ou clochetons, amortissent le monument. Des statues habitaient les nombreuses niches de la cuve du sarcophage, des supports du dais et des édicules d'amortissement. De ces statues, trois seulement sont conservées : le Christ et les saints Pierre et Paul. Le gisant est de marbre ; les statues, d'albâtre et la structure monumentale, de pierre de Pernes, dans le Vaucluse. C'est un calcaire très fin et tendre propre à ce genre de sculpture dentelée et filiforme, donnant une jolie patine dorée rose.
Propriété d'une personne privée ; propriété de l'Etat ; propriété de la commune
1995
(c) Inventaire général Région Occitanie
2007
Vayssettes Jean-Louis
Sous-dossier
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