Prison
Ancienne prison de Dinan, 5 rue Gambetta (Dinan)
Bretagne ; Côtes-d'Armor (22) ; Dinan ; Gambetta (rue) 5
Dinan
Gambetta (rue) 5
En ville
20e siècle (?)
Signature
La décision de construire une prison cellulaire rue Gambetta à Dinan au début du 20e siècle est le fait de deux raisons majeures. Elle s'explique d'abord par un contexte législatif incitatif en faveur de la politique pénale en France dès le 19e siècle, et d'autre part par la situation affligeante de la prison historique de Dinan.En effet, depuis la fin du 18e siècle la ville de Dinan comptait déjà une prison installée dans le donjon du château. Toutefois, les détenus emprisonnés dans l'ancienne résidence des ducs de Bretagne construite au 14e siècle, vivent dans des conditions de rétention déplorables. Ces derniers n'occupent qu'une partie restreinte de l'édifice médiéval avec un étage dortoir attribué à chaque sexe. Cette grande promiscuité et l'absence d'accès sécurisé sur l'extérieur amènent bien évidemment des conditions d'hygiène désastreuses, où l'absence de latrines et l'eau impropre à la consommation participent grandement à ce triste constat. Ces manquements importants aux conditions minimales de détention sont régulièrement mis en évidence durant le 18e siècle par toute une série d'actes désespérés et de tentatives d'évasion.Dans le même temps que le développement du tourisme à Dinan au cours de la seconde moitié du 19e siècle, la prison installée dans le château devient un lieu à visiter. Pour les visiteurs avides de découvrir ce bel exemple d'architecture militaire médiévale, l'accès est bien évidemment possible dans les seules parties désaffectées de l'édifice et à la suite d'une autorisation préalable. Néanmoins, il faut attendre le tournant des 19e et 20e siècles pour que la décision soit prise de mettre fin à cette délicate situation carcérale. Le Conseil Général des Côtes du Nord fait donc le choix à cette époque, en tant que propriétaire et administrateur des prisons départementales, d'abandonner ce déplorable lieu d’incarcération et de construire une nouvelle prison adaptée aux exigences modernes de détention. Toutefois, cette décision importante n'est pas le fruit d'une simple motivation philanthrope de la part des autorités départementales, mais repose plus sous la contrainte d'un contexte législatif du monde carcéral en pleine évolution. En effet, la loi du 5 juin 1875 imposait alors que les prévenus et accusés soient individuellement séparés nuit et jour. L'emprisonnement individuel devient alors la règle. Toutefois, les conseils généraux rechignent à appliquer la mesure et il faut attendre la loi du 4 février 1893 pour que, sous la contrainte, un grand nombre de collectivités territoriales prennent enfin la décision de construire des prisons cellulaires. En 1899, le Conseil Général des Côtes d'Armor se retrouve dans l'obligation immédiate de construire une nouvelle maison d'arrêt lorsque le château de Dinan, faisant alors office de prison, est cédé par le Ministère de la Guerre à la municipalité. L'architecte départemental est alors chargé de concevoir un projet dans l'urgence. Bien que le tribunal soit situé intra-muros, le choix se porte sur une parcelle de 2 261 m2 appartenant au bureau de bienfaisance de la ville. Le projet est approuvé le 19 avril 1901 par un décret du président de la République et le chantier démarre le 26 juillet 1901. Et en 1903 le “château de l’Engoulevent” comme l’écrit L’Union malouine et dinannaise est inauguré.Pour des mesures de rigueurs budgétaires, la prison est évacuée de ses détenus et fermée le 28 juin 1934. Sans affectation particulière, elle servira dès 1937 à accueillir des réfugiés puis ceux fuyant l’occupation allemande à partir de 1939. Une fois la guerre terminée elle servira une nouvelle fois en 1962 de lieu d’accueil transitoire en accueillant des français d’Algérie fuyant la guerre. Désaffectée, la municipalité acquiert le bâtiment et la parcelle pour y construire un centre médico-social. La démolition de la prison de Dinan démarre en octobre 1974.
Granite (?) ; pierre de taille ; granite (?) ; moellon ; ciment (?)
Ardoise ; métal en couverture
Plan symétrique
Sous-sol ; rez-de-chaussée ; 2 étages carrés
Élévation ordonnancée
Toit à plusieurs pans
L'extérieur :La prison fut construite sur une parcelle de 2261 m² dans les prairies de l’Engoulevent. Elle reprenait le modèle des prisons cellulaires édifiées à cette époque. Ainsi elle était composée de deux corps de bâtiment avec une façade principale tournée vers le chemin de l’Écuyer (aujourd'hui la rue Gambetta). La parcelle était encerclée par un haut mur d'enceinte et un chemin de ronde. Son entrée était marquée par une porte cochère, elle même surmontée par un cartouche où était inscrit ""Maison d'arrêt"" et les Initiales ""R.F"".L'intérieur :Elle possédait 15 cellules, plusieurs salles communes comme le préau des hommes ou des femmes, des espaces de services (la cuisine,la laverie ...) et des espaces recevant du public comme le parloir. Elle pouvait contenir une vingtaine de personnes.
Sculpture
Représentation non figurative ; symbole républicain
"Cartouche au dessus de la porte principale avec inscrit ""Maison d'Arrêt"".La porte principale est encadrée par des pilastres au dessus duquel se trouvent des cartouches avec les initiales ""R.F"" pour ""République Française"". "
Détruit
Propriété du département ; propriété de la commune ; propriété de l'Etat
2017
(c) Région Bretagne ; (c) Ville de Dinan ; (c) Université de Rennes 2
2017
Huon Julien ; Le Goanvic Justine ; Le Bray Lucy ; Rondot Bérénice
Dossier individuel
Région Bretagne - Service de l'Inventaire du Patrimoine Culturel - 283 avenue du général Patton - CS 21101 - 35711 Rennes Cedex 7 - 02.22.93.98.35