Quartier
Quartier des Piches
Quartier des Piches
Provence-Alpes-Côte d'Azur ; Marseille 16e arrondissement ; Pichou (montée) ; Iris (montée des) ; Nerthe (chemin de la) ;
Grand Projet de Ville, l'Estaque-les Riaux
Estaque (l') ; Piches (quartier des)
Pichou (montée) ; Iris (montée des) ; Nerthe (chemin de la) ;
1978 Estaque R, N, O, P
En ville
2e moitié 19e siècle ; 1er quart 20e siècle ; 2e quart 20e siècle ; 3e quart 20e siècle
En 1819, les toponymes Piche et Piche-Riaux s'étendaient du versant nord du vallon du Marinier au versant sud du vallon des Riaux. Sur ces pentes boisées et broussailleuses, les rares constructions sont des maisons en pied de pente au lieu-dit le hameau des Riaux et des chazal (maisons rurales) le long du chemin du Rove - actuelle montée Pichou. Dans le dernier tiers du 19e siècle, des bâtiments industriels liés à la fabrication de la chaux et du ciments apparaissent en pied de pente, cependant que le long de la montée Pichou, sont construites des maisons de campagne bourgeoises. Au tournant du 20e siècle, le bâti commence à se densifier. Côté Pichou, immédiatement derrière la voie ferrée, naît un petit quartier d'habitat modeste, fait par des constructeurs qui sont également constructeurs en série du côté du vallon des Riaux, et au-dessus, sur la pente, suite à des morcellements de propriétés rurales (Puget, Fouque) apparaissent des maisons pavillonnaires et des cabanons de villégiature qui jouissent de vue dégagée sur la rade. Côté chemin de la Nerthe, autour du hameau des Riaux, de multiples constructions modestes apparaissent, à la suite de partages de terrain dans la famille Puget, dont la toponymie porte la trace : traverses Puget-Mitre et Puget-Bazile. Au-dessus du chemin de la Nerthe, quelques maisons bourgeoises, peut-être initialement destinées à la villégiature, sont construites dans ces années-là. Et loin de ce secteur de pied de pente, en discontinuité, au-delà des maisons de campagne du dernier tiers du 19e siècle, naît une petite agglomération de cabanons aux Abandonnés vers 1900-1910 (Référence IA13001435). Dans l'entre-deux-guerres, deux lotissements des campagnes densifient la construction : lotissement des Iris, en marge de la Campagne Galvé, lotissement Rivallant (Référence IA13001315) sur une partie de la Campagne Bellevue (Référence IA13001433). Mais surtout, les constructions de cités ouvrières liées à la cimenterie s'installent sur les premières pentes et des constructions ouvrières apparaissent aussi le long du chemin de la Nerthe. Le comblement se poursuit après guerre par la transformation de la Villa Miramar en cité ouvrière (Référence IA13001169) et par le remplissage du lotissement Rivallant. Dans les toutes dernières années du 20e siècle, les lotissements de la Campagne Bellevue et de Campagne Bleue viennent parfaire un continuum bâti jusqu'au secteur des Abandonnés qui longtemps resta isolé. Une nouvelle voirie relie la montée Pichou au vallon du Marinier, tracée au tout début du 21e siècle.
Quartier limités au sud, par la voie ferrée, à l'ouest par le chemin de la Nerthe, à l'est par la montée Pichou, au nord par la limite de l'urbanisation et les grandes carrières Lafarge qui interrompent l'ancien chemin du Rove. Le relief présente deux crêtes séparées par un vallon. Le tracé de la montée Pichou suit la crête sud, le chemin des Iris la crête nord. Entre les deux, le vallon est encore occupé par une vaste campagne, (la Campagne Galvé) et par la Campagne Bellevue et le lotissement Rivallant. Le chemin de la Nerthe est à flanc de pente du vallon des Riaux. L'absence de voies transversales rend la circulation interne du quartier difficile. Les voies existantes, qui finissent toutes en cul-de-sac (boulevard Alexandre-Rivallant, impasse Pichou, impasse des Iris, chemin des Iris, impasse des Chalets), sont de faible gabarit. La montée Pichou, dépourvu de trottoir, tient davantage des traverses de banlieues marseillaises traditionnelles avec les hauts murs de clôture des propriétés que de voie principale d'un secteur. La jonction avec l'Estaque-Plage passe obligatoirement par deux goulets que sont les ponts ferroviaires qui enjambent le chemin Pichou à l'est, le chemin de la Nerthe à l'ouest. Entre ces deux chemins, les seuls passages transversaux sont les escaliers de la traverse Chauffert. Le secteur est dépourvu d'espace public, hormis la Villa Bellevue (Référence IA13001167) transformée en maison des associations. Du côté du bas du chemin de la Nerthe, quelques rares anciens commerces ont fermé, hormis un bar. Le secteur est assez hétérogène. Le piémont est le plus densement bâti, avec les maisons anciennes du hameau des Riaux, les bâtiments liés à la cimenterie, des traces sans doute d'anciennes carrières. Le dénivelé au pied de l'impasse des Chalets est occupé par de l'habitat populaire. La pente est occupée par des maisons avec jardins. Le plateau côté Pichou par des restes de campagnes et des lotissements. Le versant, au-dessus du chemin de la Nerthe, est peu densement occupé (habitat populaire).
Ce quartier est exemplaire de la transformation d'un secteur de piémont de colline rural en quartier d'habitation, en passant par une première phase de colonisation par des maisons de campagne et des cabanons, puis par une phase de morcellement des propriétés rurales, enfin par le lotissement des jardins des maisons de campagne. Il est également marqué par l'industrie des chaux et ciments, qui localise là des cités ouvrières et des bureaux et logements, à proximité immédiate des usines.
Propriété publique ; propriété privée
2002
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
2006
Fuzibet Agnès ; Gontier Claudie
Dossier individuel
Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Direction Culture et Patrimoine - Service de l'Inventaire général du patrimoine culturel Grand Horizon, 11-13 boulevard de Dunkerque, 13002 Marseille - 04 88 10 76 66