A la fin du 17e siècle, les frères Picpus, installés jusqu'alors dans la grande rue, décident de construire hors les murs un nouveau couvent plus vaste, permettant de loger 60 religieux ; la chapelle est bénie en 1696 : l'entrée, précédée d'un parvis, donnait sur l'actuelle rue du palais ; son tracé figure, à gauche du jardin régulier, sur le plan d'alignement de la ville dressé en 1777 ; ce 2e couvent est en partie représenté sur un tableau de 1784 ; au 18e siècle, la chapelle des Picpus assure le service paroissial à plusieurs reprises, lors de travaux effectués dans la collégiale Saint-Symphorien ; au début de la Révolution, la municipalité de Trévoux se propose d'acquérir le couvent pour y établir un collège, de soustraire la chapelle de la vente des biens nationaux et d'en faire une église succursale ; ce projet est annulé en 1792 ; le couvent de 90 ares, déjà loti comme bien national, est vendu aux enchères en l'an XII (décembre 1803) ; la chapelle est probablement remaniée peu après pour être transformée en logement : sur le plan cadastral de 1823, le parvis a disparu et le bâtiment, aligné sur la rue du palais, est cadastré comme maison ; en 1847, son propriétaire, François Vignon, entrepreneur de bâtiments, reconstruit l'édifice et le transformé en immeuble ; dans la nouvelle construction, il conserve néanmoins et remploie une partie des élévations extérieures ouest de la chapelle et du couvent, dont les vestiges sont visibles dans la cour postérieure ; les boutiques sur rue, sans doute aménagées à cette époque, ont été remises au goût du jour dans le 4e quart du 20e siècle