Château
Château d'Artois (Mordelles)
Bretagne ; Ille-et-Vilaine (35) ; Mordelles
Rennes Métropole
Artois
Isolé
Chapelle ; communs ; orangerie ; moulin ; parc ; fossé
4e quart 17e siècle ; limite 18e siècle 19e siècle
Attribution par source ; attribution par source
La Porte d'Artois René de (commanditaire)
Le domaine d'Artois était une ancienne seigneurie qui appartenait dès le Moyen Age aux seigneurs du même nom. La seigneurie d'Artois possédait un droit de haute justice et jouissait également de droits seigneuriaux sur l'église Saint-Pierre-ès-Liens de Mordelles, au même titre que les seigneurs de la Haichois, de la Grigonnaye ou de la Motte. Les seigneurs d'Artois possédaient également un enfeu installé dans l'ancienne église paroissiale de Mordelles et les armes de la famille ornaient certains des vitraux de l'édifice aujourd'hui disparu.Au 15e siècle, la propriété du domaine passa par alliance aux le Vayer qui vendirent vers 1490 le manoir de la Rivière et sa seigneurie d'Artois à la famille Gougeon. Au milieu du 16e siècle, le domaine revint par alliance à la famille de la Porte dont certains des membres furent conseillers au Parlement de Bretagne. René de la Porte, issu du mariage de Jean de la Porte et d'Emmanuelle le Meneust de Bréquigny, hérita du domaine et fit construire le logis actuel durant la seconde moitié du 17e siècle sur les plans de l'architecte P. Lecompte. La seigneurie d'Artois fut érigée en vicomté en 1679 et le domaine appartenait alors à la famille de Rousselet, suite au mariage entre Marie-Anne-Renée de la Porte, dame d'Artois, et François-Louis de Rousselet, marquis de Châteaurenault, chevalier des ordres du Roi, vice-amiral et maréchal de France. Ce sont les constructeurs de l'actuel château. A partir du milieu du 18e siècle, le domaine d'Artois appartenu successivement aux Comtes d'Estaing, à la famille Visdelou de la Villethéart, de Rochemure et enfin aux Bourgeois du Marais qui possèdent le château depuis 1898. Dans la nuit du 29 au 30 janvier 1939 un incendie se déclenche dans le château, engendrant de nombreuses destructions dans l'aile ouest qui abritait alors la cuisine, le salon, la bibliothèque avec ses trente mille ouvrages et plusieurs chambres à coucher. L'ensemble du domaine d'Artois comprenant le logis et le bâtiment des communs en retour, la chapelle Sainte-Christine, l'ancien moulin, les communs à l'ouest du château, l'orangerie, les murs d'enceinte, les douves, la motte castrale située sur la commune de Talensac, est inscrit au titre des Monuments historiques depuis le 21 mai 2014.
Schiste ; calcaire ; enduit ; moellon ; pierre de taille ; granite
Ardoise
Plan régulier en H
2 étages carrés ; étage de comble
Élévation à travées
Toit à longs pans ; toit en pavillon ; toit à longs pans brisés ; croupe
Escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours
Le château d'Artois se situe à l'ouest de la commune de Mordelles, sur la rive orientale du Meu au creux d'une boucle que dessine la rivière sinueuse aux berges bordées d'arbres. Le domaine prend place sur un site d'occupation ancienne, comme en témoigne la motte castrale encore conservée de l'autre côté du Meu sur la commune de Talensac au lieu-dit "Le Mont"". L'actuel château d’Artois est une construction non fortifiée de la seconde moitié du 17e siècle à l’emplacement d'un ancien manoir appelé ""La Rivière"", siège de la seigneurie d'Artois. Un aveu du 5 mai 1556 nous renseigne sur l'organisation primitive du domaine. La terre se composait alors des ""manoir, motte ancienne, douves et pont-levis, colombier, rabines, bois et pourpris de la Rivière"". La construction moderne du château d'Artois et de ses dépendances (ailes de communs, douves, moulin, orangerie et chapelle) daterait de 1675. Le logis est composé d'un corps central à deux étages carrés et un étage de comble, flanqué de deux ailes saillantes. Le bâtiment est couvert d'un toit à croupes et à coyau. La façade principale du corps central aspectée au sud et la façade antérieure présentent chacune quatre travées. Sur la façade méridionale, l'une d'elles comprend la porte d'entrée dont l'encadrement en pierre calcaire est surmonté d'un fronton triangulaire sur lequel est gravé la date de 1645. Les ailes latérales ne présentent qu'une seule travée sur leur façade nord et sud. La façade est de l'aile orientale présente quant à elle deux travées. L'ensemble des murs du corps de logis sont maçonnés en moellons de schiste et enduits. Les encadrements des ouvertures sont harpés en pierre de taille de granite au rez-de-chaussée et en pierre calcaire pour celles des niveaux supérieurs. Les façades sont composées selon la même ordonnance : bandeaux horizontaux entre chaque niveau, corniche denticulée sous le toit, fenêtres des étages carrés couronnées d'un larmier. L'étage de comble est éclairé par des lucarnes à fronton triangulaire. Vers l'ouest et perpendiculairement au corps de logis principal, une aile de communs est construite. Cet élégant bâtiment de plan rectangulaire constitue probablement un vestige de l'ancien manoir de La Rivière habilement intégré à la composition d'ensemble du nouveau château. Constitué d'un rez-de-chaussée et d'un étage carré, ce bâtiment présente comme le logis un corps central flanqué de deux ailes plus hautes mais à l'alignement. Les façades présentent des travées régulières. Le toit à pan brisés des communs est percé de lucarnes à fronton triangulaire ou arrondi maçonné en pierre calcaire. Les piédroits de la lucarne aveugle à fronton arrondi qui surmonte la porte d'entrée de la façade orientale sont épaulés de volutes. Située au sud est de l'assiette du château, la chapelle est construite sur une petite colline, entre deux boqueteaux. Consacrée à Sainte-Christine, elle est orientée à l'ouest et le chœur est surmonté d'un clocheton. Reconstruite dans la première moitié du 19e siècle, elle accueille encore aujourd'hui les sépultures des propriétaires d'Artois. Le château d'Artois a conservé son orangerie. Il s'agit d'un petit bâtiment rectangulaire couvert d'un toit à croupes et léger coyau. La façade sud est percée de quatre fenêtres d'une grande hauteur en arc brisé et d'une porte centrale en plein cintre surmontée d'une lucarne à fronton triangulaire. Le domaine d'Artois comprend également un moulin. Construit en moellons de schiste, le bâtiment est installé perpendiculairement au tracé du Meu. Autrefois, un autre moulin était installé sur la rive gauche du biais, prouvant le droit pour la seigneurie d'Artois d'établir deux installations de ce type en cet endroit de la rivière.
inscrit MH
À signaler
Propriété d'une personne privée
1986
(c) Inventaire général ; (c) Région Bretagne ; (c) Rennes Métropole
1986 ; 2017
Huon Julien ; Tissier Anaïs ; Hamrani Lynda
Dossier individuel
Région Bretagne - Service de l'Inventaire du Patrimoine Culturel - 283 avenue du général Patton - CS 21101 - 35711 Rennes Cedex 7 - 02.22.93.98.35