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Plateforme ouverte du patrimoine

Paillotte dite Marina de Talaris

Désignation

Dénomination de l'édifice

Architecture de culture recherche sport ou loisir ; ensemble de culture recherche sport ou loisir ; village de vacances

Titre courant

Paillotte dite Marina de Talaris

Localisation

Localisation

Nouvelle-Aquitaine ; Gironde (33) ; Lacanau ; 1 place aux Pains

Lieu-dit

Hameau de La Boucane

Adresse de l'édifice

Pains (place aux) 1

Références cadastrales

CI 1

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

20e siècle

Siècle de campagne secondaire de consctruction

20e siècle

Année(s) de(s) campagne(s) de construction

1979

Auteur de l'édifice

Description historique

En 1958, alors que Michel Ecochard réalise en Guinée un quartier de logements de chantier, Pierre Lajus qui est son assistant, construit pour son propre usage une case traditionnelle en structure bois couverte d’un toit débordant en fibres végétales. Dotée de cloisons en nattes non jointives par rapport au couvert, elle offre une ambiance protectrice et un volume à vivre en lien étroit avec l’environnement. Cette expérience marque durablement l’architecte qui la prolonge en 1979 avec les paillottes de la Marina de Talaris et une étude sur les propriétés techniques de la brande commandée la même année par le PUCA. A compter de 1967, le promoteur Francis Bomsel et le groupe finlandais Otto Vurio Oy spécialisé dans la construction en polders, aménagent sur 130 hectares au bord du lac de Lacanau une marina sous les arbres sous la coordination du parisien Jean Ginsberg puis du bordelais Patrick Maxwell (agence Agora). En référence aux villages de pêcheurs, en maisons groupées, Maxwell façonne cette lagune sauvage par mouvements de terrain, creuse des canaux et sur des plans d’eau intérieurs, installe des embarcadères privés. Différents architectes interviennent pour réaliser 73 logements individuels sur 25 hameaux : Jean Ginsberg, les finlandais Heikki Siren et l’équipe de l’agence Agora (Jean-Claude Moreau, Patrick Maxwell, Francis Duclos, Jacques Debaig, Pierre Debaig, Jacques Heim). Pierre Lajus, sollicité dans un second temps pour dessiner le plan d’extension de la Marina de Talaris, propose également un groupe de cinq maisons sous forme de paillottes. Trois seront réalisées au final dont une occupée par Pierre et Madie Lajus de 1980 à 1990. Le projet est concomitant de la Mission interministérielle pour l’aménagement de la Côte Aquitaine (MIACA 1967-1988), « modèle historique de planification touristique »1 qui, en Gironde et dans les Landes, a pour objectif d’intégrer l’exploitation du tourisme dans le développement économique et social du territoire.

Description

Commentaire descriptif de l'édifice

Influencé par les cabanes ostréicoles construites en bois dans le souci d’économie de moyens mais aussi par les bergeries landaises implantées dans leur airial et les fermes finlandaises couvertes de chaume, Pierre Lajus imagine cette paillotte en 1979, telle une hutte. Il met à profit son expérience en Guinée sur la brande ainsi que celle autour de la Girolle qu’il a conçue en 1966 et dont 700 modèles sont réalisés en Aquitaine jusqu’au milieu des années 1980. Positionnée au bord d’une craste2 sur une parcelle de 765m², la maison présente une pente marquée. A partir d’une charpente en pin des Landes, elle est couverte de panneaux de brande tressée de Captieux (40) posés sur une sous toiture ventilée en tôles d’amiante-ciment. Grâce à des plots maçonnés et des pilotis en béton qui portent son plancher, elle limite son impact sur la topographie. En dessous est aménagé un sous-sol fermé de 10m² sous forme de cave. De plan allongé, la surface de la paillotte est de 96m² habitables dont 48m² en rez-de-chaussée. Entourée d’une galerie en platelage de bois protégée par les avancées de toitures, la paillotte, lieu de villégiature, invite à la vie à l’extérieur. Cette galerie est prolongée par une terrasse exposée au Sud-Est, ouverte sur la craste. Devant les baies en double vitrage, des panneaux coulissants font office de volets. L’espace traversant du rez-de-chaussée favorise la vie conviviale autour de la cuisine, du coin repas et du salon et donne à profiter de la forêt de pins environnante de même que l’arrière fond vitré placé derrière le poêle norvégien Jøtul, d’origine. L’exiguïté de la surface au sol est compensée par la précision et la rationalité des aménagements, la cuisine en particulier, exemple d’ergonomie. A l’étage, sous la charpente apparente, quatre chambres et une salle d’eau sont desservies par un couloir latéral. Si des châssis de toit éclairent la majorité des pièces, grâce aux cloisons non jointives qui bordent le couloir, de la lumière en second jour leur est apportée. L’optimisation de l’espace est obtenue par le mobilier dessiné par l’architecte : lits superposés en équerre sur le modèle du chalet de Barèges sous lesquels est glissée une penderie, caisson de rangement au sol sur la périphérie des chambres sous le rampant, … Le dessin en coupe, très précis, permet d’octroyer douze couchages à la maison.

Protection et label

Intérêt oeuvre

"Notoriété : la paillotte fait l’objet de travaux d’étudiants, publications dans des ouvrages et des revues d’architecture. La maquette du projet originel du hameau de cinq paillottes, non réalisé dans sa totalité, est exposé dans la galerie d’architecture moderne et contemporaine de la Cité de l’architecture et du patrimoine à Paris. Caractère expérimental au regard des techniques : l’utilisation de la brande au sein d’une architecte à ancrage moderne. Particularité régionale : utilisation du pin des Landes en charpente et de la brande de Captieux (40). Appartenance à un ensemble ou à une œuvre dont l’auteur fait l’objet d’une reconnaissance nationale ou locale : Pierre Lajus a contribué à faire émerger l’idée d’une « école bordelaise » d’architecture au travers de son association avec Yves Salier et Adrien Courtois, influençant de nombreuses générations d’architectes. Valeur manifeste : la paillotte traduit l’expression d’une modernité revisitée et assouplie au regard de préoccupations environnementale et d’usage plus affirmées. Elle s’inscrit en ce sens dans la tendance architecturale post moderne. - Appartenance à un ensemble ou à une œuvre dont l’auteur fait l’objet d’une reconnaissance nationale ou locale : réalisation de l’architecte Pierre Lajus, membre de l’Ecole bordelaise. "

Date de label

2021

Statut juridique

Statut juridique du propriétaire

Privé

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2021

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Mazel Caroline ; Caradec Loeiz

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vue partielle du bâtiment
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© Ministère de la Culture (France), Direction des Affaires Culturelles de Nouvelle-Aquitaine – Tous droits réservés
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vue partielle de la façade
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vue partielle de la façade
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