Architecture militaire ; édifice militaire ; édifice logistique ; station radar
Station radar Vogel
Nouvelle-Aquitaine ; Gironde (33) ; Le Verdon-sur-Mer
Anciennement commune de : Le Verdon
20e siècle
20e siècle
1941 ; 1943
La station radar Vogel est construite par la Luftwaffe pour surveiller l’espace aérien sur la façade atlantique et l’estuaire de la Gironde. Les travaux, menés par l’organisation Todt, sont effectués par des entreprises françaises et une main-d’œuvre requise ou volontaire entre 1942 et 1944. Sa construction découle de la directive de guerre n°40 du 23 mars 1942, par laquelle Hitler engageait la création du Mur de l’Atlantique. En 1943, la station reçoit le radar Mammut, dont la portée de 200 à 300 km permettait de détecter les escadrilles ennemies avant les équipements de portée moindre qui pouvaient ensuite prendre le relais. À la fin de la guerre, les Allemands résistent dans la Poche du Médoc. Leur capitulation n’intervient que le 20 avril 1945 suite à l’attaque de la brigade Carnot. Les traces de cette occupation et des affrontements sont particulièrement visibles sur la pointe de Grave et à Royan.
Située au sud de la Pointe de Grave, la station radar Vogel se compose de deux maillons. « Gi.305 », construit sur la dune la plus haute de la Pointe, à 34 m d’altitude, regroupe dix bunkers ainsi que le poste de commandement. « Gi.305a » dispose d’un radar type FuMG 52 Mammut, protégé par trois pièces de défense anti-aérienne, et dont l’imposant ouvrage semi-enterré pouvait abriter le personnel et les équipements assurant son fonctionnement. En outre, un radar FuSE65 Würzburg Riese est installé sur le cordon dunaire pour compléter le dispositif. Ces positions accompagnent le complexe de la batterie des Arros, ensemble défensif qui se déploie entre Soulac, l’estuaire de la Gironde et la Pointe de Grave. Le béton armé, qui a généralement conservé ses traces de coffrage, est le principal matériau utilisé dans ces constructions.
La station radar Vogel est la plus importante du Sud-Ouest. Par ses équipements et sa position, elle occupait une place centrale dans le contexte du Mur de l’Atlantique et s’ancrait dans ce dispositif permettant de surveiller et défendre la côte ouest. La complexité du dispositif, élaboré par l’organisation Todt, est perceptible à l’échelle de la station, qui se compose de nombreux éléments, mais également à l’échelle de la pointe de Grave, elle-même défendue par la batterie des Arros. Relativement bien conservée, la station radar Vogel constitue donc un témoignage des équipements du Mur de l’Atlantique et de la place qu’il a pu jouer jusqu’à la toute fin de la guerre.
2015
2020
Dossier individuel