Urbanisme et espaces aménagés ; secteur urbain ; secteur urbain concerté
Cité des Roses
Nouvelle-Aquitaine ; Corrèze (19) ; Brive-la-Gaillarde ; avenue Paul Doumer ; rue du Vialmur
Paul-Doumer (avenue) ; Vialmur (rue du)
20e siècle
20e siècle
1932 ; 1934
La mise en place d’une politique de logements sociaux en France connaît une avancée significative en 1912 avec la loi Bonnevay, qui permet aux communes de fonder des Offices d’Habitations à Bon Marché (HBM). Les citoyens peu fortunés peuvent ainsi accéder à un habitat digne et dont le coût locatif est garanti par la puissance publique. L’office municipal de Brive-la-Gaillarde est créé en 1925 : la cité des Roses, premier ensemble d’habitat collectif construit dans cette sous-préfecture de la Corrèze, est sa première réalisation. Il s’inscrit dans le cadre du plan d’Aménagement, d’Extension et d’Embellissement (PAEE) de la ville dans lequel les élus s’attachent en particulier à l’assainissement et à l’équipement des quartiers nord de la ville. C’est là, de part et d’autre de l’avenue Paul-Doumer, que l’architecte François Macary, secondé par son fils Louis, conçoit un ensemble de cinq bâtiments d’habitation.
Le programme comprend un total de 87 logements répartis dans des immeubles de quatre niveaux partageant une même conception. Construits à l’alignement de l’avenue, de taille différente, ils donnent sur rue et cour où se trouve un jardin. Ils présentent tous un plan quadrangulaire à l’exception de celui à l’angle de la rue du Vialmur qui forme un triangle aigu. Les façades mêlent les blocs de grès rouge au béton enduit ; quelques éléments préfabriqués (les portes, les fenêtres et leurs appuis) témoignent de la discrète modernisation des procédés de construction. Les élévations sur l’avenue Paul-Doumer sont rythmées en symétrie par des balcons qui accentuent l’effet de monumentalité. La rigueur géométrique des façades est adoucie par les portes d’entrée en plein-cintre, traitées en briques, ainsi que par les arcades en béton joignant les bâtiments entre eux : percées d’oculi, elles sont surmontées de pignons à gradins. Les logements offrent, à leur livraison, un niveau de confort très apprécié des locataires, puisqu’ils sont équipés de cuisinières à bois et charbon.
Symbolique par son rôle pionnier dans l’histoire locale du logement social, la cité des Roses constitue aussi un jalon important dans la production prolifique de François Macary. Sa composition urbaine annonce la politique des grands ensembles de l’après-guerre, de même que sa conception architecturale reposant sur les effets de répétition et la recherche de procédés constructifs standardisés : la rapidité, la facilité et l’économie de mise en œuvre seront des critères déterminants dans la montée en puissance du logement social après la Seconde Guerre mondiale.
2002
2021
La Manufacture du Patrimoine
Dossier individuel