Architecture religieuse ; partie d'édifice religieux ; partie d'église
Ensembles verriers de l’église Saint-Laurent
Grand Est ; Vosges (88) ; La Bresse ; 10 rue Mougel-Bey
Mougel Bey (rue) 10
20e siècle
20e siècle
1952 ; 1956
Situé dans les hauteurs de la vallée de la Moselotte, le village de La Bresse est totalement sinistré durant la Seconde Guerre mondiale. L’église, datée de 1752 et agrandie au XIXe siècle, est partiellement détruite. En 1951 et 1952, Gabriel Loire livre des maquettes pour la totalité des vitraux de l’église, soit vingt-trois verrières exécutées en dalle de verre entre 1952 et 1956, en collaboration avec l’architecte chargé de la restauration, Emile Deschler, et le sculpteur Lambert-Rucki. Parallèlement, il se voit également attribuer la commande, entre 1952 et 1956, du chemin de croix, des confessionnaux, des garnitures d’autels, des statues de Saint-Joseph et de la Vierge, des lustres, des autels secondaires et des tentures. Vitraux et mobiliers forment un des ensembles les plus complets de l’activité de décorateur d’église de Gabriel Loire durant l’Entre-Deux-Guerres.
D’inspiration médiévale, le programme iconographique est le fruit d’une collaboration approfondie avec le chanoine Laurent. Sur l’exemple de Cluny, chaque verrière présente un des apôtres, associé à un prophète, l’Ancien Testament n’étant que l’ombre du Nouveau Testament. Le principe liturgique retenu est d’atténuer la lumière excessive rendue par la blancheur des murs et de tamiser la lumière afin de concentrer l’attention des fidèles. Cette exigence donne lieu à la création, dans les anciennes ouvertures en plein cintre, de larges verrières. La taille franche des morceaux de verre, à la manière de pierres précieuses brutes, génère des gradations chromatiques plus irréelles et plus poétiques que dans les précédentes tentatives en dalle de verre. De larges réserves de ciment accentuent encore les qualités monumentales de ces vitraux qui s’apparentent à des panneaux muraux plutôt qu’à des fenêtres donnant le jour.
Gabriel Loire, créateur de l’atelier éponyme en 1946, est un maître verrier mondialement reconnu. Il rencontre Lambert-Rucki sur le chantier de l'église Notre-Dame-de-Consolation à Hyères, contemporain de celui de La Bresse, édifice pour lequel Loire réalise son premier mur-vitrail en dalle de verre, cherchant à fusionner architecture, verre, sculpture dans une création totale. Plus aboutis, les vitraux et le mobilier de l’église de la Bresse forment l’un des ensembles les plus complets de son activité de décorateur d’église.
2013
2020
Dossier individuel