Architecture de culture recherche sport ou loisir ; édifice et aménagement de culture recherche sport ou loisir ; palais des congrès
Palais des Congrès
Centre-Val de Loire ; Indre-et-Loire (37) ; Tours ; 26 bis boulevard Heurteloup ; rue Bernard-Palissy
Heurteloup (boulevard) 26 bis ; Bernard-Palissy (rue)
20e siècle
20e siècle
1989 ; 1993
En 1990, la Ville de Tours initie la construction d’un centre international des congrès au cœur du quartier administratif voisin de la gare. À cette fin, le parc de l’hôtel préfectoral et le jardin public sont amputés d’une partie de leurs terrains. La maîtrise d’œuvre est confiée à l’architecte Jean Nouvel associé à l’architecte Emmanuel Cattani, ainsi qu’au scénographe Jacques Marquet, collaborateur de longue date des deux architectes. Engagés en 1991 les travaux sont terminés deux ans plus tard.
Inscrit dans un tissu urbain dense, le palais des Congrès présente un plan allongé que Jean Nouvel décrit comme « une casquette géante » ouverte sur le boulevard Heurteloup et dont le profil fuselé se prolonge sur l’esplanade de la gare par un aménagement paysager. L’ouverture visuelle sur la ville est soulignée par l’importance conférée aux surfaces vitrées des façades traitées en murs-rideaux, jouant des reflets de l’environnement bâti et arboré. Réalisées en acier galvanisé et verre extérieur collé, elles habillent le pourtour du bâtiment, soulignant l’effet de masse de la toiture au large débord en acier nervuré anthracite. Ces parois transparentes laissent deviner le principe structurel de l’édifice : trois salles dont les volumes de béton sont suspendus à un portique et forment des coques lisses et laquées. À l’intérieur, cette disposition technique audacieuse se laisse apprécier depuis les espaces de circulation publique aux volumes généreux.
Voulu comme une « pièce urbaine majeure » par Jean Nouvel, le palais des Congrès de Tours marque une rupture visuelle dans le paysage du boulevard, en contrepoint de la gare du XIXe siècle. En cela, le bâtiment s’inscrit dans la démarche de l’architecte, adepte des constructions agissant comme des signaux forts dans l’espace urbain. Pour l’Opéra national de Lyon, construit dans le même temps, l’architecte adopte une démarche similaire. De forme architecturale imposante, le palais des congrès de Tours témoigne d’une prise en compte fine du contexte environnant, en corrélation avec les espaces attenants et ouvert sur la ville. L’architecte joue sur des volumes emboités et suspendus pour définir l’espace intérieur marqué par les jeux de lumière. Édifice représentatif de la tendance hi-tech de l'architecture française des années 1980-1990, le palais des Congrès Vinci marque également un temps important dans l'histoire architecturale de la Ville de Tours. Issu d'un concours très disputé, le projet de Nouvel et Cattani est remarquable par son travail contextuel sur la volumétrie et le rapport au grand paysage, apportant un métissage supplémentaire à un site se distinguant par sa diversité architecturale.
2016
2020
La Manufacture du Patrimoine
Dossier individuel