Ancienne station service dite Relais Charles-Martel

Dénomination de l'édifice

Architecture artisanale commerciale et tertiaire ; édifice artisanal commercial ou tertiaire ; station service

Titre courant

Ancienne station service dite Relais Charles-Martel

Localisation

Centre-Val de Loire ; Indre-et-Loire (37) ; Sainte-Maure-de-Touraine ; Lieu-dit de Bellevue

Lieu-dit

Lieu-dit de Bellevue

Adresse de l'édifice

Bellevue (lieu-dit de)

Siècle de la campagne principale de construction

20e siècle

Siècle de campagne secondaire de consctruction

20e siècle

Année(s) de(s) campagne(s) de construction

1955

Auteur de l'édifice

Description historique

Indissociable du développement de l'automobile, la station-service naît pourtant avec une trentaine d'années d'écart avec celle-ci : la distribution du carburant, en ville comme à la campagne, débute dans des échoppes d'épiciers, de quincailliers, de maréchaux-ferrants ou de carrossiers, qui mettent à disposition des clients des bidons de 5 litres des différents produits utilisés (essence ordinaire, alcool, etc.). La mise au point des bijaugeurs fait de la pompe un équipement fixe, placé en bord de route et faisant partie du paysage. L'apparition des stations-service dans les années 1920, jusqu'en rase campagne, est donc liée au changement du mode de distribution du produit ainsi qu'à l'offre de travaux mécaniques légers qui nécessitent un abri.

Commentaire descriptif de l'édifice

Programme neuf corrélé par sa fonction à la modernité, la station-service s'affranchit de toute tradition formelle : soumises aux effets de la mode, les constructions sont régulièrement renouvelées. La concurrence entre distributeurs étant particulièrement forte, l'attractivité de l'image est primordiale pour attirer l'automobiliste : les architectes sont ainsi, dès l'entre-deux-guerres, auteurs de projets évoquant le voyage par l'emploi d'un vocabulaire ornemental exotique, ou la vitesse, par des formes rappelant les avions ou les paquebots, s’inscrivant dans un courant dit streamline. La généralisation de l'utilisation du béton armé et du béton précontraint, surtout à partir des années 1950, permet la réalisation d'auvents ou de flèches protégeant les automobilistes des intempéries ou du soleil, tout en signalant la station-service depuis une distance éloignée. Construite pour le distributeur OZO, la station de Sainte-Maure-de-Touraine longe la nationale 10, route de Paris à l'Espagne fortement fréquentée. Son modèle, conçu par l'architecte Paul Lagneau, est employé à l'identique à Issoire, dans le Puy-de-Dôme, et à Neufchâteau, dans les Vosges (stations aujourd’hui disparues) : le local quadrangulaire du pompiste, généreusement vitré, est couvert par un toit en casquette prolongé par un auvent en béton couvrant l'aire de distribution du carburant. Cette avancée aboutit à un poteau biseauté de onze mètres de hauteur, évoquant la proue d'un navire.

Intérêt oeuvre

La station-service de Sainte-Maure-de-Touraine rend ainsi compte d'une histoire architecturale comme d'une histoire économique : l'évolution rapide des modes de déplacement est à l'origine de son programme comme de sa forme architecturale. L'ouverture de l'autoroute n° 10, en 1977, aura raison de sa rentabilité. Modeste par sa taille, la construction de Paul Lagneau montre comment les architectes ont, au XXe siècle, proposé des réponses artistiques aux besoins nouveaux de la société.

Date de label

2016

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2020

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

La Manufacture du Patrimoine

Cadre de l'étude

Typologie du dossier

Dossier individuel