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Hôtel des Postes

Désignation

Dénomination de l'édifice

Architecture civile publique ; édifice de l'administration ou de la vie publique ; bureau de poste

Titre courant

Hôtel des Postes

Localisation

Localisation

Centre-Val de Loire ; Indre (36) ; Châteauroux ; rue de la Poste ; 2 bis Palais de Justice ; rue Henri-Barboux

Adresse de l'édifice

Poste (rue de la) ; Palais de Justice (rue du) 2bis ; Henri-Barboux (rue)

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

20e siècle

Siècle de campagne secondaire de consctruction

20e siècle

Année(s) de(s) campagne(s) de construction

1912 ; 1927

Description historique

Mis en chantier sur la base d’un projet conçu en 1912 par Louis Suard – architecte municipal de Châteauroux –, l’Hôtel des postes est repris en profondeur et achevé par Paul Guadet après une longue interruption due à la guerre. Commandé initialement par la ville et encore en travaux en 1914, l’édifice est racheté par l’administration des Postes et Télégraphes en 1920. Alors que les murs et les planchers sont déjà édifiés, cette dernière fait modifier les plans ainsi que la répartition des fonctions. S’efforçant de composer avec des réalités matérielles parfois contraignantes, Guadet produit alors un édifice conforme à ses convictions, qui porte profondément la marque de son deuxième architecte.

Description

Commentaire descriptif de l'édifice

Installé sur un îlot bordé de quatre rues dont elle dispose en totalité, l’opération se compose de trois corps de bâtiments situés à l’alignement, la rue du Palais de Justice – où se situe la façade principale – les rues Condorcet et de la Poste. selon sa configuration d’origine, l’hôtel abritait le hall du public et les services de l’exploitation postale au rez-de-chaussée, les services de l’exploitation télégraphique et de l’exploitation postale au 1er étage, des appartements de fonction au 2e étage, le dernier niveau. L’édifice est couvert par une toiture-terrasse – là où Suard avait prévu un comble – un troisième étage partiel est constitué de locaux de services, rejetés aux extrémités. Selon une dispositions souvent en usage dans les édifices postaux, les deux accès se situent à l’angle des rues. I. Ainsi cet hôtel reflète en premier lieu les réflexions engagées juste avant le Première guerre mondiale concernant la conception de « plans-types », visant à rationaliser les programmes des édifices des PTT selon une typologie d’ordre architectural autant qu’administratif. Si quelques années plus tard, le contexte de la Reconstruction des régions libérées permet de mesurer les bénéfices de la démarche, Paul Guadet en fournit lui-même ici une illustration directe. Ce dernier se montre également attentif à garantir les possibilités de transformations futures ou de réaffectations des locaux, témoignant en cela de son interprétation d’un type de programme où les renouvellements sont fréquents, tant en raison de l’accroissement du trafic que des évolutions techniques ou organisationnelles. II. Parfois assimilé rapidement à une démarche « Art déco », l’édifice renvoie plutôt à une conception du rationalisme qui prévaut tant dans l’expression des techniques constructives que celle du programme. Si Paul Guadet ne bénéficie pas aujourd’hui d’une fortune critique comparable à celle de François Le Cœur comme figure emblématique de l’architecture postale des années Vingt, il partage toutefois une telle culture avec son confrère. Peut-être moins démonstratif que d’autres réalisations des deux hommes, l’hôtel de postes de Châteauroux illustre une posture durablement ancrée parmi les architectes du service au point d’être énoncée explicitement dans un guide élaboré par ces derniers, Conditions d’installation des bureaux de poste, de télégraphe et de téléphone, publié en 1923. Considérant que « les hôtels des Postes et des Télégraphes des grandes villes sont des monuments susceptibles de contribuer dans une certaine mesure à l’embellissement des cités », celui-ci prescrit « de les construire dans un style élégant et sobre, restant d’ailleurs entendu que leur destination proscrit la surcharge architecturale ». Héritant ici de murs de façade déjà construits en pierre de taille, Guadet est contraint de délaisser son mode d’expression de prédilection, faisant habituellement dialoguer ossature en béton armé, remplissages de briques et revêtements en céramique et grès flammé. Seuls les linteaux du premier étage présentent un traitement polychrome obtenu par l’incrustation de tels carreaux. Héritant de blocs laissés en attente en partie haute, vestiges du décor prévu par son prédécesseur, l’architecte en tire parfois partie mais bannit toute modénature convenue, préférant laisser lisses les pilastres comme les allèges. Ce jeu de relief fait d’autant mieux saillir le programme sculpté présent en partie haute, empruntant à l’armorial des communes de l’Indre ses figures, disposées sur les trumeaux de l’étage d’attique.

Protection et label

Intérêt de l'édifice

À plus d’un titre, l’hôtel des Postes de Châteauroux reflète des valeurs communes aux architectes du cadre des PTT, fixées en partie dans des documents prescriptifs que ces derniers élaborent collectivement et auxquels Paul Guadet prend une part active. À une date où une large part des édifices postaux sont produits par des architectes extérieurs, les principes énoncés par de tels outils visent à transmettre la « doctrine » de ce service, sans être pourtant toujours appliqués à la lettre. Seul hôtel des Postes conçu par Paul Guadet, plus coutumier du programme des centraux téléphoniques dont il réalise plusieurs exemples à Paris, l’édifice offre au fond une expression achevée des convictions de l’architecte concernant un programme qu’il a eu tant de fois l’occasion d’aborder en commission. Derrière son individualité créative, s’affirme aussi une conception de l’architecture postale qu’il défend de concert avec sa génération : les bâtiments des PTT doivent incarner « les besoins et les exigences d’un grand service moderne », comme l’écrivait François Le Cœur en 1919. L’attachement de ces architectes à un rationalisme privilégiant l’expression du programme traduit encore leur volonté d’affirmer l’unité géographique et administrative de ce service public jusque dans ses murs. Il faut en reconnaître ici une illustration aboutie, quelques années avant qu’intervienne au contraire un encouragement à trouver dans le régionalisme la manière d’ancrer ces constructions dans leur territoire.

Date de label

2014

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2020

Typologie du dossier

Dossier individuel

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36_Châteauroux, hôtel des Postes
36_Châteauroux, hôtel des Postes
© Ministère de la Culture (France), Direction des Affaires Culturelles du Centre-Val de Loire – Tous droits réservés
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