Architecture de culture recherche sport ou loisir ; édifice et aménagement de culture recherche sport ou loisir ; centre de loisirs
Mille-Club, salle Marcel Daisey
Bourgogne-Franche-Comté ; Côte-d'Or (21) ; Saint-Apollinaire
20e siècle
20e siècle
1972
En 1966, le ministère de la Jeunesse et des Sports lance un concours pour la création d’équipements socio-éducatifs appelés « Mille Clubs de Jeunes » que le gouvernement entend répartir sur l’ensemble du territoire. Ces structures doivent permettre la diffusion d’animations socio-culturelles à destination des adolescents de la première génération du Baby Boom. L’objectif du concours est de produire des modèles en série, économiques, adaptables à toutes les régions et communes de France. Le programme précise, en outre, que le montage de ces ensembles préfabriqués doit être aisé, rapide et ne nécessiter l’intervention d’aucun professionnel. En ce sens, chaque élément n’excédera pas 60 kilogrammes pour être facilement manipulable par les jeunes qui en assureront l’assemblage sous la direction d’un agent technique. Au cours de la première phase d’installation, de 1968 à 1972, la Bourgogne est dotée de trente-et-un locaux-clubs. Une deuxième vague de diffusion est amorcée à la fin de l’année 1972, après les résultats du second concours organisé par le ministère pour la création d’une nouvelle série d’équipements modulables. La commune de Saint-Apollinaire, dans la partie orientale de l’agglomération dijonnaise, fait alors la demande d’obtention d’une structure SEAL (Société d’Exploitation des Alliages légers) de deuxième génération.
Mis au point par les architectes Béchu, Bidault et Guillaume, le module SEAL 2e série (modèle CL480) est constitué d’une charpente de poutrelles métalliques fixée au sol par des plots de béton. La toiture est couverte de plaques de métal. Les parois sont composées de surfaces amovibles permettant de moduler l’espace. Cette couverture est en fait la partie la plus visible de l’édifice, des pans triangulaires descendant jusqu’aux différents points d’ancrage. Ce modèle est sans doute le plus connu du grand public des différents types développés dans le cadre du programme des « Mille Clubs ». Comme dans de nombreux cas en France, la commune de Saint-Apollinaire a posé son local-club sur un soubassement semi-enterré, permettant ainsi de développer davantage de surface intérieure.
Le local-club de Saint-Apollinaire, qui porte actuellement le nom de « salle Marcel-Daisey », illustre l’essor, au cours des Trente Glorieuses, d’une architecture en kit, modulable, à l’usage des loisirs. Il se situe non loin de Quetigny et de Ruffey-lès-Echirey, où se trouvent également des Mille-Clubs. Cet équipement témoigne, en outre, du rôle central de l’Etat dans l’instauration d’une politique socio-culturelle à destination de la jeunesse française, au tournant des mandats présidentiels de Valéry Giscard d’Estaing et François Mitterrand. Cette politique interventionniste s’inscrit dans le droit fil d’autres missions d’envergure, le plan des « Mille Piscines » lancé en 1969 étant un exemple d’équipements préfabriqués implantés sur tout le territoire national.
2015
2020
La Manufacture du Patrimoine
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