Urbanisme et espaces aménagés ; secteur urbain ; secteur urbain concerté ; lotissement
Cité de l'Ile-Verte (Tour Mont Blanc + Résidence Belledonne + Tour Vercors)
Auvergne-Rhône-Alpes ; Isère (38) ; Grenoble ; 15 avenue Leclerc
Leclerc (avenue) 15
20e siècle
20e siècle
1963 ; 1964
La construction de la résidence de l’Ile Verte est représentative de l’attitude nouvelle par rapport à la ville, qui se manifeste dans les années 1960. On y découvre une indépendance des volumes bâtis vis à vis du contexte immédiat, une ouverture de l’îlot, une affirmation croissante de la géométrie abstraite des façades. Ces tours ont été réalisées par un collectif d’architectes parisiens et grenoblois de 1962 à 1970, dans un jardin public au centre de la ville. Le principe en avait été imposé par le plan-directeur pour préserver le plus possible les arbres de l’Ile Verte. Avec leurs vingt-huit étages, se furent, en leur temps, les tours d’habitations les plus hautes d’Europe. Les architectes parisiens Roger Anger et Pierre Puccinelli (associés ici à Pierre Junillon et Charles Pivot) avaient déjà mis à profit leur imagination pour contribuer à une esthétique cinétique, en multipliant les effets de décrochements dans les immeubles édifiés à Paris, rue des Pyrénées (1959-1960) et rue des Flandres (1960-1962). « Les tours de l’Ile Verte à Grenoble articulent les balcons de façon dynamique, jusqu’à transformation des façades en jeux volumétriques abstraits où alternent l’ombre et la lumière ».(Monnier Gérard, 2000)
Il s’agit de trois tours de vingt-huit étages d’habitations desservant 500 logements. Les appartements, au nombre de quatre par étage, se répartissent de part et d’autre de la grande diagonale dans laquelle courent les escaliers, et le noyau central où circulent les ascenseurs. Haute de 100 mètres, chaque tour est bâtie selon un principe d’ossature qui met en œuvre des éléments de superstructure en béton armé et de refends porteurs. Les tours ont pour fondation un radier en béton précontraint. Sur ce radier des vérins annulent les efforts extérieurs (nappe phréatique, secousses sismiques). Le revêtement des façades est en pâte de verre blanche. Le plan d’implantation au sol est inscrit dans un losange tronqué à ses extrémités de 20 X 40 mètres. En effet, cette géométrie permet des décrochements successifs en façade qui définissent des cellules d’habitations articulées autour d’une loggia. De part et d’autre du noyau central, suivant l’axe Nord-Sud de la grande diagonale, deux failles permettent l’éclairage du centre de la tour, et les voiles de béton ainsi déterminés assurent le contreventement. Les appartements répartis autour du noyau central possèdent une loggia toutes les deux pièces, et chacune des pièces est en décrochement par rapport aux autres. Ce sont elles qui déterminent le plan en losange de la tour. Elles répondent à une organisation globale de l’espace et créent pour ces tours des rythmes variant suivant la position de l’observateur. Cette disposition permet d’atténuer l’effet de masse qui résulte de cette architecture et donne à l’ensemble une tectonique sculpturale particulière. Ces rythmes ne sont ni arbitraires, ni plaqués sur l’architecture pour tromper sa monotonie : ils sont architecture. Il y a symbiose entre l’architecture de l’intérieur vers l’extérieur et inversement. Le rez-de-chaussée de chacun des trois immeubles est entouré d’un “tore” en béton, évidé, servant de bassin et enveloppant l’étage technique. Des panneaux rectangulaires de 25 m² chacun ont été traités en mosaïque par l’Œuf Centre d’Etudes.
2003
2020
Rigot Joseph ; Vitali Françoise ; Chabal Anne-Sophie
Dossier individuel