D.948.3.1 ; R.F.35
Portrait de Charles Fourier (1772-1837)
Besançon, 1806 ; Paris, 1894
France, Franche-Comté
1835
l. 162 ; H. 235 ; TAIL. TG
signature
en bas, à gauche : J. Gigoux
L'homme âgé aux traits réalistes, est représenté assis sur un talus rocheux, les mains croisées sur une canne. Le format de la toile et surtout la façon de figurer le paysage assurent à la représentation un caractère héroïque : fidèle à une conception romantique et même néo-classique qui va de Gros (1771-1835) à Ingres (1780-1867), Gigoux tente de suggérer la personnalité de son modèle et la nature de ses idées par le décor qui l'environne et qui, bien plus que de l'accompagner, doit contribuer à mieux en cerner le caractère. Ici, tout concourt à exalter magistralement le génie de l'inventeur du phalanstère : le roc massif, rugueux et anguleux, le sentiment d'espace rendu par l'horizon lointain et surtout la forte présence du ciel, lourd de nuages prêts à se fendre sous l'effet d'un orage déclenché par quelque puissance céleste. L'objet de cette grande page quasi monochrome est aussi de magnifier l'alliance de l'homme avec la nature : le site qui 'ne tenvoie à aucun paysage précis ou caractéristique mais bien à une composition participant au portrait' (R. Marin) est le reflet des sentiments du grand théoricien qui est en même temps perçu comme se fondant au sein d'un univers omnipotent. [...] (in PINETTE Matthieu et SOULIER-FRANCOIS Françoise, 'Jean Gigoux, 1806-1894 : dessins, peintures, estampes, oeuvres de l'artiste dans les collections des musées de Besançon', Besançon : Musée des beaux-arts et d'archéologie, 1994, p. 88-90)
1772 né ; 1837 mort
commande, reproduit en gravure
Ce portrait romantique résulte d'une commande passée par l'une de ses plus proches disciples, Clarisse Vigoureux. Il existe une estampe (burin) de Luigi Calamatta (1801-1869) au Musée de Besançon (inv.Gr.165). On connaît une esquisse ou copie d'atelier au Musée Magnin à Dijon (1987, Marin, n°100, p.56).
propriété de l'Etat, musée du Louvre
donné par Victor Considérant (1808-1893) et Just Muiron au Musée du Luxembourg en 1872 ; transféré au Louvre en 1903
dépôt, Besançon, musée des beaux-arts et d'archéologie
1948
ESTIGNARD Alexandre, Jean Gigoux, sa vie, ses oeuvres, ses collections, Besançon, impr. de Delagrange-Louys, 1895, p. 39-40, 67 ; MAGNIN Jeanne, La Peinture et le dessin au Musée de Besançon, Dijon, Impr. Darantière, 1919, p. 69 ; HENRI-BOUCHOT Jacqueline, 'Jean Gigoux, 1806-1894', in Gazette des Beaux-Arts, 1921, p. 186-187 ; BENEZIT E., Dictionnaire critique et documentaire des Peintres, Sculpteurs, Dessinateurs et Graveurs de tous les temps et de tous les pays, Librairie Gründ, 1976, p. 718 ; PINETTE Matthieu, SOULIER-FRANÇOIS Françoise et al., Jean Gigoux. Dessins, Peintures, Estampes, Oeuvres de l'artiste dans les collections des musées de Besançon, Besançon, Ville de Besançon, 1994, p. 88-89 ; COLLECTIF, Les années romantiques : la peinture française de 1815 à 1850, cat. exp.[4 décembre 1995 - 17 mars 1996, Musée des Beaux-Arts, Nantes, 16 avril - 15 juillet 1996, Grand Palais, Paris, 6 septembre - 17 novembre 1996, Palazzo Gotico, Plaisance], Paris / Nantes, coéd. RMN / Musée des Beaux-Arts de Nantes, 1995, p. 33 ; RITTAUD-HUTINET, Jacques ; LECLERC Chantal, Encyclopédie des arts en Franche-Comté, Châtillon-sur-Chalaronne, La taillanderie, 2004, p. 180 ; L'écart absolu, Charles Fourier, Besançon (Musée des Beaux-arts et d'Archéologie de Besançon), Saint-Etienne, 2010, p.16