98.3.1
Bi
inconnu
3300 av. J.-C.-2200 av. J.-C.
néolithique
Diamètre : 20 cm ; Épaisseur : 0,5 cm
Objet de jade de forme circulaire très régulière avec une perforation centrale et appartenant au type connu, dans la terminologie traditionnelle, comme bi. A l'origine de couleur jaune, comme il est visible dans la partie proche de la perforation circulaire centrale, la pierre a évolué, devenant opaque et blanche. Cette altération, dans la langue chinoise connue sous le nom de jigubai ou xiangyabai et de "calcification" dans les ouvrages en langues occidentales, est typique des jades anciens qui ont souffert des changements chimiques dans la composition minéralogique de la pierre en conséquence d'un long enfouissement dans un sol avec une acidité très forte, ou des action rituelles humaines, comme l'exposition au feu. Les lignes et sections de couleurs différentes sont déterminées par les minéraux contenus dans la néphrite. Les deux côtés de l'objet ont été polis. Sur l'une des faces de l'objet est visible une ligne en relief déterminée par la façon dont le bi a été réalisé. L'objet a en fait été obtenu en taillant un bloc de jade avec une corde et des abrasifs, l'opération ayant été répétée des deux côtés de la pierre : la ligne résulte d'un rendez-vous manqué entre les deux coupes.
Chine (lieu de création), Chine (lieu d'exécution), Chine (lieu d'utilisation)
Delta du Yangzi, culture de Liangzhu
Les bi de cette dimension sont fréquents dans les sépultures élitaires de la culture de Liangzhu qui s'est développée à proximité du lac Tai et de la région du delta du Yangzi. La fonction exacte ou le symbolisme de ces objets ne sont pas encore connus avec précision, bien que des savant pensent que ces objets ont été utilisés comme symboles du ciel et ont été utilisés dans des contextes rituels, en basant leurs déductions sur des passages contenus dans des textes de la dynastie des Zhou de l'Ouest (1046 - 771 av. J.-C.). Les fouilles archéologiques ont permis d'établir que le nombre et la qualité des bi varient de tombe à tombe, reflétant le statut du défunt : les bi plus finis et faits avec la meilleure qualité de néphrite sont placés en proximité de la tête du défunt et sur le thorax, tandis que les autres, moins finis techniquement et faits avec des pierres de qualité inférieure, sont déposés en proximité des pieds. L'excellente qualité de la pierre et son exécution technique laissent penser que ce bi faisait partie du groupe d'objets placé dans la partie la plus noble de la tombe.
propriété du département, achat, Alpes-Maritimes, musée départemental des arts asiatiques
1998/05/07 acquis
Collection anonyme, Monaco.
L'Asie rêvée d'Yves Saint Laurent, musée départemental des arts asiatiques, Nice, 2019.
Corinne Debaine-Francfort, La redécouverte de la Chine ancienne, Paris : Gallimard, 1998, 159 p. Danielle Elisseeff, Art et archéologie : la Chine, du Néolithique à la fin des Cinq Dynasties, 960 de notre ère, Paris : Ecole du Louvre : Réunion des musées nationaux, 2008, 381 p. Gabriele Fahr-Becker (dir.), Les arts de l'Asie orientale, Cologne : Könemann, 2000, 740 p. Violette Fris-Larrouy, Arts de Chine : la collection chinoise du musée Georges Labit, Paris : A. Biro ; Toulouse : Musée Georges-Labit, 1999, 175 p. Gu Fang, Li Hongjuan, Chinese Jade: The Spiritual and Cultural Significance of Jade in China, Shanghai : Shanghai Press, 2012, 160 p. Li Liu, The Chinese Neolithic: Trajectories to Early States, Cambridge ; New York : Cambridge University Press, 2004, 332 p. Li Liu, Xingcan Chen, The Archaeology of China: From the Late Paleolithic to the Early Bronze Age, Cambridge ; New York : Cambridge University Press, 2012, 498 p. Anne P. Underhill (dir.), A companion to Chinese archaeology, Chichester ; Malden : Wiley-Blackwell, 2013, 640 p.