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de la Culture
POP | Plateforme ouverte du patrimoineLe Château-Gaillard et la place des Andelys
Le Château-Gaillard et la place des Andelys

Référence de la notice
07080000233
Nom de la base
Collections des musées de France (Joconde)
Date de création
5 avril 2024
Date de mise à jour
24 juillet 2024
Rédacteur de la notice
Rachalska Marine
Identification du bien muséal
Numéro d'inventaire
90.10.1
Domaine
Dénomination
Titre
Le Château-Gaillard et la place des Andelys
Précisions sur l'auteur
Vallotton Félix : Lausanne, 1865 ; Paris, 1925 ; nationalité : Suisse
Contexte de création - contexte historique
Période de création
Millésime de création
1924
Historique
oeuvre de la série des "paysages composés"réalisés après observation et séances en atelier
Description du bien muséal
Matériaux et techniques
Mesures
Hauteur en cm 100 ; Largeur en cm 73 ; Hauteur avec cadre en cm 110 ; Largeur avec cadre en cm 83,6
Précisions sur les inscriptions
En bas à gauche : F.Vallotton 24 [1924] ; Sur l'objet : au dos ; Sur l'objet
Description
Huile sur toile. ; Représentation de la forteresse de Château-Gaillard aux Andelys vue en contrebas, depuis la petite rue qui entoure l'église Saint-Sauveur.Maison au badigeon jaune au centre, deux piétons dont l'un avec un chien. Ce tableau peut a priori ressembler à un paysage exact des Andelys. Il s’agit en réalité d’un paysage dit « recomposé », terme employé par Félix Vallotton pour qualifier les paysages qu’il peint à partir de 1901-1902 à Locquirec, en Bretagne, et à Honfleur, et dont il a fait sa spécialité. A partir de 1909, Vallotton et sa famille passent leurs étés à la villa « Beaulieu », à Honfleur. Malgré les nombreux amis de passage et la tension familiale, le peintre profite d’un vaste atelier aménagé dans une ancienne grange. C’est là qu’il élabore définitivement et radicalement sa conception synthétique du paysage. Il écrit : « Je rêve d’une peinture dégagée de tout respect littéral de la nature, je voudrais reconstituer des paysages sur le seul secours de l’émotion qu’ils m’ont causée, quelques grandes lignes évocatrices, un ou deux détails choisis, sans superstition d’exactitude d’heure ou d’éclairage ». Il travaillera, jusqu’à la fin de sa vie, à ce rêve. L’objectif principal est de traquer la permanence de la nature, de l’être, de l’observé dans le cadre rigoureux de la forme et du trait. Le fugitif lui est insupportable. Il prend donc de la distance par rapport à la réalité, supprime les détails superflus, au profit des grandes formes, des contours précis et de l’immobile, stylise et repousse l’anecdotique, à la recherche du calme, de la sérénité, de l’ordre et de l’équilibre qu’il admirait chez Holbein ou Ingres . Pour les ombres et les lumières, sans doute influencé par son travail de xylogravure, il travaille sur des contrastes violents et une délimitation nette des plages. A partir d'émotions ressenties sur place, Félix Vallotton médite un paysage, l'élabore à partir d'une documentation et de croquis réalisés sur place. Si on compare le tableau avec la réalité et avec le croquis préparatoire élaboré pour cette œuvre, on comprend comment le peintre a procédé : il conserve chaque élément avec ses caractéristiques mais les comprime pour remplir le champ défini. Ici, la monumentalité du château, en réalité petit et éloigné, est ainsi accentuée. Il observe exactement la réalité qu’il transforme déjà dans l’esquisse. Ses croquis, détaillés, annotés d’un code chiffré pour les couleurs, sur de minuscules carnets achetés pour un sou. Tout y est posé : délimitations, zones d’ombres et de lumière. Dans le calme de son atelier, à l’abri du motif, il transcrit ensuite en couleurs. Celles-ci, appliquées finement, lisses mais couvrantes, sans dégradé, sont traitées d’une manière très particulière. Aucune illusion de perspective aérienne : les couleurs sont aussi intenses à l’arrière-plan qu’au premier. Par leur traitement, elles accentuent les contours simplificateurs et sont choisies librement ; cette liberté par rapport aux couleurs naturelles est directement héritée des Nabis tout comme les aplats et la stylisation des volumes. Par sa technique, il modifie totalement les effets de perspective, de cadrage et de composition. Le choix iconographique, entre plissement géologique et édifice médiéval, vient renforcer le souci de permanence et d’universalité exprimé par Félix Vallotton, au rebours du fugace de l’Impressionnisme. Cette œuvre de maturité, caractérisée par son rendu irréel, est très représentative du paysage « recomposé » de Vallotton et constitue une synthèse des expériences passées. Le peintre y exprime une vision intérieure et personnelle de la réalité dont le traitement abstrait contribue à la modernité.
Sujet représenté
(Les Andelys, château, maison, colline)
Statut juridique
Statut juridique
propriété de la commune ; achat avec participation du FRAM ; Vernon ; musée Alphonse-Georges Poulain
Date d'acquisition
1990 acquis
Anciennes appartenances
Collection privée (Ancienne collection J.Rodriguès Henriquès. Achat après arrêt en douane,à Paris, avec l'aide du F.R.A.M.)
Lieu de conservation
Vernon ; musée Blanche Hoschedé-Monet
Informations complémentaires
Exposition
cat.expo."F.Vallotton"Munich 1995, Essen,1996, n°94
"Félix Vallotton", Lyon (69) (Musée des Beaux-Arts - Palais Saint-Pierre à Lyon de février à mai 2001 puis au musée Cantini à Marseille de juin à septembre 2001)
Bibliographie
"F.Vallotton",Marina Ducrey,Edita Lausanne,1989, p.52, analyse détaillée.
Référence de la notice
07080000233
Nom de la base
Collections des musées de France (Joconde)
Date de création
5 avril 2024
Date de mise à jour
24 juillet 2024
Rédacteur de la notice
Rachalska Marine
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Localisation
Vernon ; musée Blanche Hoschedé-Monet