18036 ; 5002 (Inventaire Saint-Raymond)
Cor de Roland
Longueur en cm 52 ; Diamètre ouverture en cm 9,5
Sculpté dans une défense d'éléphant, le décor qui recouvre l'olifant est réparti en cinq registres séparés par des bagues de perlage ou de rinceaux à pommes de pin et feuilles de vigne. Des sujets animaux se répartissent sur chacun des registres divisés en panneaux par des palmiers, des colonnes et des arches. Premier registre (le plus évasé) : Deux oiseaux buvant dans une coupe; sphinx et griffon affrontés. Second registre : Lion et licorne au pied d'un arbre, un chacal, un aigle aux ailes déployées, un aigle dévorant une antilope. Troisième registre : Un homme portant un agneau sur les épaules; combats d'animaux (Lion et biche, lion et oiseau à tête humaine) Quatrième registre : Combats d'animaux (panthère, chiens, lion) et aigle aux ailes déployées. Cinquième registre : Chameau , combat d'un griffon et d'une antilope; deux autres quadrupèdes dévorant des branches et un serpent.
objet en rapport
en rapport avec : Olifant de la chartreuse de Portes (Aisne) Oeuvre en rapport ; Autres olifants provenant sans doute du même atelier : Olifant de la Chartreuse de Portes (Aisne) actuellement à la Bibliothèque Nationale. Cor de Saragosse Cor d'Ulph à la cathédrale d'York Cor de Muri à Vienne Olifant du Musée des Beaux-Arts de Boston.
Europe, Italie, Campanie, Salernes (province de), Salerne (lieu de création)
propriété de la commune, changement d'affectation, Toulouse, musée Paul Dupuy
1961 acquis
Trésor, Abbaye De Saint-Sernin, Toulouse (Signalé pour la première fois en 1246 dans l'inventaire du Trésor de la basilique Saint-Sernin)
Objet profane utilisé pour la chasse comme pour la guerre, un olifant est un cor taillé dans une défense d’éléphant. L’exemplaire conservé au musée Paul-Dupuy provient du trésor de l’église Saint-Sernin où sa présence est attestée depuis le XIIIe siècle. Il était alors présenté comme une précieuse relique, puisqu’il passait pour être le célèbre cor utilisé par Roland, neveu de Charlemagne, lors de la bataille de Roncevaux. Son pavillon se serait même fendu par la force du souffle du héros dont l’épopée est popularisée au XIIe siècle par la Chanson de Roland. En réalité, l’objet date du XIe siècle et ne peut avoir appartenu à un personnage ayant vécu au VIIIe siècle. Il est attribué aux ateliers de Salerne, en Italie méridionale, véritable relais entre l’empire byzantin, le monde musulman et l’occident chrétien. L’inspiration orientale se ressent d’ailleurs dans les lions, sphinx, panthères, chameaux et autres animaux sculptés sur cet objet initialement profane. Associant la rareté de l'ivoire à la qualité de la matière, ces objets précieux étaient particulièrement appréciés de l'aristocratie. A la fin du XIe siècle, des alliances matrimoniales se tissent entre la famille comtale de Toulouse et la famille de Robert Guiscard, normand conquérant de Salerne en 1076. On pourrait donc imaginer que l'olifant soit arrivé à Toulouse à l'occasion de quelque échange de cadeaux puis offert à l'église Saint-Sernin par la famille comtale. Saisi à la Révolution française, le cor a été dépouillé de ses garnitures en argent avant de rejoindre les collections municipales. (Marie-Pierre Chaumet-Sarkissian) ; Inscrit en 1489 dans l'inventaire du Trésor de Saint-Sernin sous le nom de "Corn de Rollan". D'après la tradition, cet olifant aurait appartenu à Roland, neveu de Charlemagne. La "Chanson de Roland" raconte son dernier combat contre les sarrazins dans le défilé de Roncevaux et sa mort héroïque après avoir essayé d'alerter les troupes de son oncle en soufflant dans son olifant.. Ce cor aurait été donné par Charlemagne à l'abbaye Saint Saturnin de Toulouse.
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