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Plateforme ouverte du patrimoine

Tête de femme d'époque sévérienne ; Portrait d'une princesse ou d'une impératrice

Identification du bien culturel

N°Inventaire

Ra 75 ; 30132 (Ancien numéro)

Dénomination

Appellation

type Hanovre- Palazzo Corsini

Titre

Tête de femme d'époque sévérienne ; Portrait d'une princesse ou d'une impératrice

Période de création

Epoque

Epoque sévérienne

Matériaux - techniques

Mesures

Hauteur en cm 27,7 ; Largeur en cm 18 ; Profondeur en cm 19 ; Hauteur tête en cm 20,5

Description

Cette œuvre ne provient pas du site de Chiragan comme l'ont écrit tous ceux qui l'ont étudiée de 1865 à 1995. Une critique des différents catalogues des collections toulousaines montre que la tête fut acquise par le musée de Toulouse en 1830, grâce à Bernard Lange qui, malheureusement, n'en indiqua pas l'origine à Alexandre du Mège, alors conservateur des antiques. Ce dernier lui trouvait beaucoup de ressemblance avec Julia Mammaea, mère d'Alexandre Sévère, empereur de 222 à 235 après J.-C., en admettant toutefois qu'il puisse s'agir d'une autre femme, mais qui aurait alors vécu à peu près à la même époque. Espérandieu la vit plus proche de Julia Domna, épouse de Septime Sévère, empereur de 193 à 211 après J.-C., et, dans les années 1950, Robert Mesuret y reconnut plutôt un portrait de Julia Soaemias, mère d'Élagabal, empereur de 218 à 222 après J.-C. Enfin, Jean Charles Balty m'a amicalement signalé que Käte Buchholz en avait fait Fulvia Plautilla, la jeune femme de Caracalla, et que Jutta Meischner avait opté pour Julia Maesa, soeur de Julia Domna, grand-mère d'Élagabal et d'Alexandre Sévère, qui vécut à Rome, à la cour de son beau-frère, jusqu'à ce qu'elle en fût chassée par Macrin, et y revînt avec Élagabal. Quoi qu'il en soit, la coiffure permet bien de situer le personnage représenté dans les années 190-220 après J.-C. La chevelure ondule en une succession de sillons crantés, puis est ramenée sur la nuque où elle est nouée, générant un grand chignon tressé et aplati. C'est bien ainsi que sont représentées les " impératrices syriennes " évoquées ci-dessus, les quatre Julia : Domna, Maesa, Mammaea et Soaemias, dont l'action, d'une certaine manière, a montré l'importance politique et religieuse de la Syrie romaine à la fin du IIe siècle et dans le premier tiers du IIIe siècle après J.-C. Ces quatre femmes, cultivées, passionnées de philosophie, douées d'un sens politique peu commun qui agit tant sur la destinée d'un empire affaibli, appartenaient à la puissante famille du grand prêtre héréditaire du dieu Baal d'Émèse (l'actuelle ville d'Homs en Syrie). Dans l'atmosphère d'un syncrétisme religieux qui associait alors les plus vieux cultes orientaux aux pratiques officielles gréco-romaines comme aux philosophies et religions nouvelles, les ordonnant sous une prééminence solaire, les quatre Julie, à des degrés divers, imprégnèrent tous leurs actes de ce mysticisme mouvant mis au service de la politique impériale romaine. Varius Avitus Bassianus, devenu Marcus Aurelius Antoninus par la volonté de sa grand-mère J. Maesa et de sa mère J. Soaemias qui le déclarèrent fils de Caracalla, exerça même le sacerdoce suprême d'Émèse et prit le nom d'Élagabal, celui de son dieu dont il essaya d'imposer à Rome le culte extravagant et débridé. Transportant en grande pompe dans la ville éternelle la fameuse pierre noire (un aérolithe) qui en était l'objet et l'installant dans un temple magnifique édifié sur le Palatin auprès du palais impérial, il semblait consolider dans sa demi-folie les assises d'une sorte de monarchie de droit divin. Celle-ci fut violemment rejetée à la fois par le peuple, l'armée, le Sénat, les chevaliers, Julia Maesa, Julia Mammaea et Alexandre Sévère. Le jour tragique du 13 mars 222, Élagabal et Julia Soaemias, qui avait été promue au rang de reine mère et de conseillère de l'Empire, furent sauvagement assassinés et traînés sur les pavés de Rome. Plus petit que nature, le portrait de Toulouse est d'une grande finesse d'exécution. Sa sculpture évoque la taille délicate de la glyptique romaine. L'impression de luxe, d'étrangeté même, dépend aussi de l'emploi d'un matériau assez rare qui, par certains effets de brillance, apparente l'œuvre aux bronzes. Daniel Cazes, 2003

Sujet représenté

femme ; tête

Contexte historique

Découverte / collecte

(Provenance inconnue, lieu de découverte)

Précisions découverte

Envoyée de Paris, en 1830, au musée de Toulouse par le sculpteur-restaurateur du musée du Louvre Bernard Lange.

Informations juridiques

Statut juridique

propriété de la commune, achat, Toulouse, musée Saint-Raymond

Date acquisition

1830 acquis

Ancienne appartenance

Lange Bernard

Informations complémentaires

Exposition

Syrie. Mémoire et civilisation, Institut du Monde Arabe, Paris, 15/06/1993 - 04/1994 Le regard de Rome, museu nacional arqueoliogic, Tarragone, 31/03/1995 - 18/06/1995 Le regard de Rome, muséo nacional de arte Romano, Mérida, 07/07/1995 - 24/09/1995 Le regard de Rome, musée saint-Raymond, Toulouse, 13/10/1995 - 31/12/1995 Le regard de Rome, Rome, 09/02/1996 - 24/04/1996 I marmi colorati della Roma imperiale, marchés de Trajan, Rome, 28/09/2002 - 19/01/2003 Périple méditerranéen, musée Saint-Raymond, Toulouse, 28/11/2003 - 04/04/2004 Périple méditerranéen, musée archéologique de Tarragone, 04/2005 - 08/2005 Périple méditerranéen, musée archéologique de Barcelone, 09/2005 - 01/2006

Bibliographie

Alexandre Du Mège, Description du Musée des Antiques de Toulouse, Toulouse, Douladoure Jean-Matthieu, 1835, une autre édition du même catalogue, en 1835, chez F. G. Levrault à Paris (p. 122, n° 218) Ernest Roschach, Catalogue des musées archéologiques de la ville de Toulouse : musée des Augustins, musée Saint-Raymond, Toulouse, Roux et Cléder, 1892 (p. 38, n° 75) Léon Joulin, "Les établissements gallo-romains de la plaine de Martres-Tolosane" dans Mémoires présentés par divers savants à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1ère série, tome XI, 1ère partie, Paris, 1901 (p. 338 et pl. XXII, n° 295) Emile Espérandieu, Recueil général des bas-reliefs de la Gaule romaine, t. I, Paris, 1907 (p. 77-78, n° 979) Henri Rachou, Catalogue des collections de sculpture et d'épigraphie du musée de Toulouse, Toulouse, Editions Privat, 1912 (p. 50, n° 75) Buchholz (Käte), Die Bildnisse der Kaiserrinnen der severischen Zeit nach ihren Frisuren (193-235 n. Chr.), Frankfurt am Main, 1963, (p. 41 et 150) Meischner (Jutta), Das Frauenporträt der Severerzeit, Berlin, 1964, (p. 69 et 72, n° 48, fig. 49 a-b) Mitten (Gordon David) et Doeringer (Suzannah F.), Master bronzes front the classical world, catalogue d'exposition, The Fogg Art Museum-City Art Museum of Saint Louis-The Los Angeles County Museum of Art, 1967-1968, Mainz am Rhein, 1967, (n° 234 (oeuvre en rapport)) Wegner (Max) et al., "Gordianus III.bis Carinus", Berlin, 1979 (Das römische Herrscherbild, III,3), Cazes (Daniel), "Les sarcophages sculptés de Toulouse", dans Antiquité tardive, 1993, 1, p. 65-74. (p. 12-13) Catalogue d'exposition Syrie. Mémoire et civilisation, Paris, Institut du Monde arabe, août 1993-mars 1994, (p. 328-329, n° 279) Le regard de Rome. Exposition Tarragone, Mérida, Toulouse et Rome, 1995, Toulouse, Musée Saint-Raymond, 1995 (p. 144, n° 103) Catalogue d'exposition I marmi colorati della Roma imperiale, Rome : marchés de Trajan, 28 septembre 2002-19 janvier 2003, éd. Marsilio, Venise, 2002. (p. 327-328, n° 25) Périple méditerranéen. Antiquités d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient au musée Saint-Raymond, musée des Antiques de Toulouse. Exposition, musée Saint-Raymond, Toulouse, 2003 (p. 123-124, n° 224) Trébuchet (Emilie) , Jacquet (Claudine), Catalogue d'exposition "Dans l'oeil du viseur" La photo révèle l'Archéo. Musée Saint Raymond, musée des Antiques de Toulouse. Toulouse, Mai-septembre 2015, p.19. (p. 108) Jean-Charles Balty, Daniel Cazes, Sculptures antiques de Chiragan (Martres-Tolosane) : Les portraits romains , 1 : L'époque des Sévères, 1.3, Toulouse, Musée Saint-Raymond, 2021 (Fig. 16, p. 24-27, 258-262)

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