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Plateforme ouverte du patrimoine

Femme drapée ; Muse

Identification du bien culturel

N°Inventaire

99.2.1

Dénomination

Titre

Femme drapée ; Muse

Epoque

Haut-Empire

Matériaux - techniques

Mesures

Hauteur en cm 60 ; Largeur en cm 39 ; Profondeur en cm 25

Description

La femme représentée est debout, accoudée sur le bras gauche qui prend appui sur un support grossièrement mouluré à sa partie supérieure. Cette position du corps au repos, la jambe gauche en avant, et sans doute fléchie, provoque un fort déhanchement du côté droit. Deux excavations piquetées du marbre présentant en leur centre un trou de scellement montrent que tout le bras droit et la partie terminale du bras gauche étaient formés de pièces séparées du reste de la statue et rapportées. On ne sait s'il s'agit de l'agencement originel de la statue ou du résultat d'une restauration de l'oeuvre faite dans l'Antiquité. Le personnage est vêtu d'une longue tunique serrée au-dessous des seins par un cordon ceignant le corps. Un manteau sans manches (himation) l'enveloppe en partie, au-dessus de la tunique, en décrivant des jeux de draperie complexes, tels qu'on les aima à l'époque hellénistique. En une ample courbe ce manteau remonte en effet sur le bras gauche, dont il retombe ensuite, le long du support en une chute sinueuse. Les jambes, la tête et les éventuels attributs portés par les mains ayant disparu, la reconnaissance du sujet traité par le sculpteur est aujourd'hui fort difficile. Sa féminité et son attitude appellent toutefois quelques comparaisons. Aphrodite-Vénus est parfois représentée ainsi du Ve siècle avant J.-C. à l'époque romaine et l'on pourrait en voir dans les musées d'antiquités de nombreux exemples. Il est aussi une autre direction possible pour l'identification de ce personnage probablement mythologique. Trois des neuf Muses sont souvent figurées le bras gauche en appui sur un pilier. Elles portent, soit un codex ou des tablettes de cire (Clio, l'Histoire, s'apprête à écrire, la main droite levée et tenant une plume ou un stylet), soit une flûte (Euterpe, la Musique), soit un globe (Uranie, l'Astronomie). D'autres interprétations d'une statue aussi incomplète pourraient être faites, mais la prudence nécessaire en un tel cas lui conservera une grande part de son mystère. Le contexte archéologique de sa découverte demeure tout autant inconnu. Les dimensions moyennes de la sculpture laissent penser à une statue domestique ou destinée à orner un espace assez intime, plutôt qu'à un grand monument public. Daniel Cazes, dans Périple méditerranéen, 2003 ; Les attributs qui auraient permis d'identifier l'une des neuf muses ont disparu. Trois muses sont souvent représentées le bras gauche en appui sur un pilier, d'où leur fort déhanchement, favorable à un beau jeu de draperie. Elles portent, soit un codex ou des tablettes de cire (Clio, l'Histoire, qui s'apprête à écrire, de sa main droite levée et tenant une plume ou un stylet), soit une flûte (Euterpe, la Musique), soit un globe (Uranie, l'Astronomie). Des trous de goujons et un aménagement du marbre permettaient, dès l'origine ou lors d'une restauration, de fixer le bras droit et l'avant-bras gauche qui tenaient ces objets. Daniel Cazes, dans Marbres cachés, 2001 ; "Ce fragment de statue que vous a donné Mme Rousset est en marbre à grains très fins. Il s'agit très vraisemblablement d'une déesse ou d'une divinité dont le drapé se rapproche de celui très sophistiqué de la statuaire féminine grecque, telle l'orante de l'acropole d'Athènes (Ve-IVe s. av. J.-C.) ? Considérant cette orante qui est au musée d'Athènes, son bras droit qui manque montre l'ouverture de raccordement. Comme je vous l'ai dit, ces statues, placées dans des lieux de culte, pouvaient recevoir des bras interchangeables qui montraient aux visiteurs des offrandes ou des attitudes composées pour la circonstance. C'était une des astuces des prêtres antiques qui recherchaient sinon à donner la vie du moins à mettre en exergue un symbolisme varié et circonstanciel. La statue de Mme Rousset, rapportée du Liban, m'a-t-elle dit, avec soin, peut très bien se rapporter à la civilisation grecque malgré l'éloignement car elle fut imitée, importée sur le pourtour du bassin méditerranéen dans cette partie assez voisine. D'autre part, il est vraiment difficile d'identifier ce personnage divin ou cette orante, elle peut être une Mnémosyne dont l'attitude et l'importance du bassin déporté rappelle un peu la maternité en puissance (mère des Muses) ou bien tout simplement la placide Déméter... Je laisse ces suppositions à votre goût. Toujours est-il que c'est une belle sculpture classique drapée avec soin, dont les bras interchangeables en font une pièce cultuelle. La couleur rouge qui reste est un témoin fragile de sa coloration qui était très répandue sur la statuaire et s'est mal conservée. Tout cela est bien loin de notre archéologie indigène, aussi je vous prie de considérer mes hésitations qui me font rechercher dans les souvenirs qui me restent de cette histoire de l'art grec mais le culte et la divinité font partie des croyances humaines qui recherchent à matérialiser ! Leur agencement montre l'astuce et la crédulité antiques. C'est tout de même une belle pièce, mutilée mais explicite." Commentaire de Monsieur Gabriel Manière

Sujet représenté

femme ; tunique ; himation

Contexte historique

Historique

Copie d'un original hellénistique ?

Découverte / collecte

Asie, Proche-Orient, Liban (Liban (aménagement route), lieu de découverte) ; (20e siècle, date de découverte) ; (Rousset Eugène, découvreur)

Précisions découverte

Oeuvre découverte fortuitement, lors de travaux de terrassement liés à l'aménagement d'une route, à l'époque du Mandat français au Proche-Orient (1920-1941). Puis, collection d'Eugène et Juliette Rousset. Enfin, collection de M. et Mme Chappuis qui l'ont donnée au musée en 1999.

Informations juridiques

Statut juridique

propriété de la commune, don manuel, Toulouse, musée Saint-Raymond

Date acquisition

1999 acquis

Ancienne appartenance

Collection privée, Rousset Eugène;Collection privée, Chappuis

Informations complémentaires

Commentaires

?

Exposition

Marbres cachés, musée Saint-Raymond, Toulouse, 20/06/2001 - 16/09/2001 Périple méditerranéen, musée Saint-Raymond, Toulouse, 28/11/2003 - 04/04/2004 Périple méditerranéen, musée archéologique de Tarragone, 04/2005 - 08/2005 Périple méditerranéen, musée archéologique de Barcelone, 09/2005 - 01/2006 Marbres cachés, musée du Biterrois, Béziers, 22/06/2009 - 20/09/2009 Marbres cachés, musée de Bram , 01/07/2008 - 15/12/2008 Marbres cachés, musée archéologique de Gijon, 03/08/2006 - 14/01/2007

Bibliographie

Catalogue d'exposition Marbres cachés, Toulouse, musée Saint-Raymond, 2001, (p. 42, n° 37) Périple méditerranéen. Antiquités d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient au musée Saint-Raymond, musée des Antiques de Toulouse. Exposition, musée Saint-Raymond, Toulouse, 2003 (p. 122, n° 223)

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