82.2.1
Tête d'une statue d'homme
Epoque chypro-archaïque II
Hauteur en cm 45 ; Largeur en cm 18,2 ; Epaisseur en cm 19,5
Tête d'homme appartenant à une grande statue, façonnée au moyen de différentes : tournage, puis modelage à la main, détails par moulage ou estampage et collage de petits éléments. Une fois achevé le façonnage de la tête, le potier a terminé son œuvre à la peinture : on voit des traces très importantes de peinture noire, rouge, brun-rouge aux pigments d'ocre et de manganèse assez résistants), mais aussi des traces de jaune, de blanc, de vert foncé ... , beaucoup plus fragiles (peut-être y avait-il encore d'autres couleurs qui ont disparu totalement). Visage au nez assez fort. Yeux en amande dessinés par de très fins bourrelets en relief, à l'arc supérieur très incurvé ; la pupille est peinte. Sourcils épais. Bouche surmontée d'une moustache peinte. Barbe couvrant les maxillaires et faite de rangées de bouclettes en relief, marquée de petits traits incisés. Comme les sourcils, elle est en forme de trapèze et exécutée au moyen de bandes disposées en oblique et composées de motifs triangulaires hachurés régulièrement afin de donner une impression de pilosité qui reste néanmoins très graphique. Si ces motifs semblent peints, et non estampés, au niveau des sourcils, ils ont été, en revanche, travaillés en relief pour la barbe où chaque petit segment ainsi créé est formé de trois sections parallèles et obliques. Ce décor cannelé donne à l'ensemble un aspect moutonnant. Le personnage est coiffé d'un bonnet en forme de cône pourvu de couvrejoues (paragnathides). Ces dernières sont ici relevées et attachées au sommet du couvre-chef par de petits rubans qui, à l'arrière, se terminent en pompons en encadrant la pointe retombante du bonnet qui doit certainement beaucoup à certains modèles procheorientaux, phéniciens notamment. li est décoré de motifs peints : une ligne brun-bordeaux à la base, surmontée d'une série de barres verticales réunies, de manière régulière, par groupe de trois, évoquant ainsi les triglyphes situés dans les parties hautes des temples grecs. Un motif de lignes sinueuses entrecroisées ou guillochis rappelle certains motifs proche-orientaux que l'on retrouve dans la céramique chypriote du VIIe siècle avant J.-C. On distingue enfin une autre frise, beaucoup plus épaisse, décorée de motifs végétalisés entrecroisés, qui se retrouvent dans la céramique mycénienne des XIVe et XIIIe siècles avant J.-C., et dont les losanges ainsi formés servent de cadre à des fleurs de lotus qui s'appuient elles-mêmes sur des demi-cercles. La fleur de lotus se retrouve sur la céramique chypriote du VIIIe siècle avant J.-C. Sur la partie arrière du bonnet, sous les pompons, apparaît également, mais beaucoup moins clairement, un ensemble de trois frises : guillochis, triglyphes et rosettes à huit pétales blancs, circonscrites par des rectangles noirs. La chevelure frisée, de type assy rien, est visible au niveau de la nuque. Elle est constituée de petites boucles spiralées en forme de coquilles d'escargot. La peinture noire qui les recouvrait est conservée. Marguerite Yon, Périple méditerranéen, 2003
Chypre (lieu de découverte)
(Salamine ? Kazaphani ?)
propriété de la commune, achat, Toulouse, musée Saint-Raymond
1982 acquis
Collection publique, Musée Pitt Rivers ; Galerie Antonovitch
Périple méditerranéen, musée Saint-Raymond, Toulouse, 28/11/2003 - 04/04/2004 Périple méditerranéen, musée archéologique de Tarragone, 04/2005 - 08/2005 Périple méditerranéen, musée archéologique de Barcelone, 09/2005 - 01/2006
Gjerstad (E.), The Swedish Cyprus Expedition. Vol. IV, part 2 : The Cypro-Geometric, Cypro-Archaic and Cypro-Classical Periods, Stockholm, 1948, (p. 105-107) Périple méditerranéen. Antiquités d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient au musée Saint-Raymond, musée des Antiques de Toulouse. Exposition, musée Saint-Raymond, Toulouse, 2003 (p. 46-49, n° 60)