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Plateforme ouverte du patrimoine

Fragment de dédicace funéraire

Identification du bien culturel

N°Inventaire

Ra 16 b ; 31013 (Ancien numéro)

Titre

Fragment de dédicace funéraire

Période de création

Matériaux - techniques

Mesures

Hauteur en cm 29,4 ; Largeur en cm 29 ; Profondeur en cm 6

Précisions inscriptions

(latin) : , CVPITVS . TOLOSANI FIL . TOLOSANO PATRI CORN DOMESTICAE . MATRI - [I]VLIAE . GRAPHIDI SORORI . - SIBI . ET . SVIS . POSTE[...] QVE . EORV[...], Cupitus, Tolosani/ fil (ius), Tolosano patri, Corn(eliae)/ Domesticae, matri/ [I]uliae Graphidi,/ sorori,/ sibi et suis poste[ris]/ que eoru[m], traduction : Cupitus, fils de Tolosanus, à Tolosanus son père, à Cornelia Domestica sa mère, à Julia Graphis sa soeur, à lui-même, à tous les siens et à leurs descendants.

Description

Cette plaque ornait un monument funéraire, comme en témoigne la formule finale, traditionnelle dans ce genre d'inscription. La dédicace est l'œuvre d'un homme de condition libre qui porte un seul nom, d'étymologie latine mais répandu surtout dans les pays de langue celtique (1). Le père porte, lui, un nom moins répandu, indice d'une fort probable origine toulousaine (2). Il est curieux de constater que, alors que les deux hommes ne portent qu'un surnom, ce qui en fait vraisemblablement des pérégrins, les femmes ont une onomastique romaine traditionnelle, avec gentilice et surnom. L'une et l'autre portent un surnom, latin pour la mère, grec pour la fille, assez répandu dans les milieux serviles et affranchis (3). 1. Cupitus : 13 exemples en Narbonnaise, (CIL, XII), 11 exemples dans les Trois Gaules (CIL, XIII), 30 exemples dans les provinces danubiennes (CIL, III) 4 exemples dans la Péninsule Ibérique (CIL, II), 8 exemples en Cisalpine (CIL, V). Autres exemples : 5 en Italie (CIL, IX, X et XI), 9 à Rome dont 2 soldats (CIL, VI) et 4 en Afrique (CIL, VIII). 2. Seul autre exemple du surnom : un sevir augustalis de Narbonne (CIL, XII, 4395), lui aussi sans doute originaire de Toulouse. 3. Domestica : sur 17 exemples attestés, 7 appartiennent à des esclaves ou des affranchies (Kajanto (I.), The Latin Cognomina, p. 314). Graphis : le surnom n'est guère répandu en dehors de Rome (10 exemples dans le CIL, VI, dont 6 esclaves ou affranchies) : 1 exemple en Narbonnaise (CIL,XII), 2 en Cisalpine (2 affranchies, CIL, V), et 6 exemples en Italie (CIL, X et XI). Robert Sablayrolles, dans Palladia Tolosa, 1988 ; Les lettres CORN, à la fin de la ligne 2, ont été généralement identifiées comme l'abréviation Corn(elia), qui serait celui de la mère Cornelia Domestica. Le mariage d'un pérégrin libre avec une femme issue de famille citoyenne, dont le gentilice aurait été curieusement abrégé et dont le surnom est, ay demeurant, fréquent, comme celui de la fille, dans les milieux serviles et affranchis (3), est cependant peu vraisemblable. Il vaut mieux, en conséquence, supposer pour CORN une abréviation de corn(icen), de corn(icularius) ou, éventuellement, d'un autre de terme de ce gnere ( ?) et en faire une fonction exercée par le père (joueur de cor, attaché, etc.). Ces fonctions de type militaire (cornicen ou cornicularius) sont cependant difficiles à attribuer à un pérégrin et il vaut mieux songer à des fonctions exercées dans le cadre d'une cité ou d'un collegium, bien que des exemples de ce type ne soient guère attestés dans ce cadre-là. La fille, dont le surnom est typique, comme celui de la mère, des milieux affranchis ou serviles, porte bien, elle, gentilice et surnom, conséquence d'un affranchissement ou d'une adoption, peut-être parce qu'elle n'était qu'une demi-sœur, par la mère, de Cupitus. Robert Sablayrolles, «  Toulouse, parcelles de mémoire », 2005

Contexte historique

Utilisation / Destination

Découverte / collecte

Europe, France, Occitanie, Haute-Garonne, Toulouse (Saint-Roch-du-Férétra (église), lieu de découverte) ; Fouilles archéologiques ; (1776, date de découverte) ; (Carbon de, découvreur)

Précisions découverte

Découvert à proximité de la chapelle Saint-Roch-du-Férétra

Informations juridiques

Statut juridique

propriété de la commune, mode d'acquisition inconnu, Toulouse, musée Saint-Raymond

Ancienne appartenance

Collection privée, Montégut de

Informations complémentaires

Exposition

Toulouse antique, musée Saint-Raymond, Toulouse, 04/1978 - 12/1978 Palladia Tolosa, musée Saint Raymond, Toulouse, 10/1988 - 02/1989 Toulouse et l'Antiquité retrouvée..., musée Saint-Raymond, Toulouse, 06/1989 - 08/1989 Toulouse, parcelles de mémoire, couvent des Jacobins, Toulouse, 05/12/2005 - 06/03/2006

Bibliographie

Magi (abbé), Remarques d'un russe, sur la colonie et le capitole de Toulouse, s. l., 1781, (p. 45) De Montégut (Jean-François), "Recherches sur les antiquités de Toulouse", dans Histoire et Mémoires de l'Académie royale des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, t. I, 1782, (pl. IV, fig. 7) Corpus Inscriptionum Latinarum, vol. XII, 1888, (5375) Sacaze (Julien), Inscriptions antiques des Pyrénées, Toulouse, 1892, (p. 69, n° 25) Lucas (Jean-Paul), Catalogue critique et historique des tableaux et autres monumens des arts du Musée de Toulouse, Toulouse, 1806, (n° 172) Du Mège (Alexandre), Notice des tableaux, statues, bustes, bas-reliefs et antiquités composant le Musée de Toulouse, Toulouse, s. l. n. d., 1818, (n° 95) Alexandre Du Mège, Notice des monumens antiques et des objets de sculpture moderne conservés dans le Musée de Toulouse, Toulouse, 1828 (n° 180) Alexandre Du Mège, Description du Musée des Antiques de Toulouse, Toulouse, Douladoure Jean-Matthieu, 1835, une autre édition du même catalogue, en 1835, chez F. G. Levrault à Paris (n° 420) Ernest Roschach , Musée de Toulouse. Catalogue des antiquités et des objets d'art, Toulouse, Imprimerie Viguier, 1865 (n° 16 b) Rachou, Henri, Catalogue des collections de sculpture et d'épigraphie du musée de Toulouse, Toulouse, Editions Privat, 1912 (n° 16 b) Toulouse antique. Dix ans de recherches officielles. Exposition, Toulouse, Musée Saint-Raymond, 1978 (n° 460) Musée Saint-Raymond, Palladia Tolosa. Toulouse romaine, Musée Saint-Raymond, 1988 (notice 262 de Robert Sablayrolles) Toulouse et l'Antiquité retrouvée au XVIIIe siècle, exposition, Toulouse, Musée Saint-Raymond, 8 juin-27 août 1989 (n° 40) Daniel Cazes, Le Musée Saint-Raymond, Musée des Antiques de Toulouse, Paris, Somogy, 1999 (p. 160)

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