25541 ; Ro 591 b (Numéro Roschach)
enduit peint ; Tête féminine
romain
Hauteur en cm 13,5 ; Largeur en cm 13
Parmi les membres de l’expédition d’Égypte franco-toscane, organisée par J.-F. Champollion en 1828 avec l’accord du roi Charles X, se trouvait l’architecte toulousain Antoine Bibent. Il quitta l’aventure rapidement et mourut trois ans plus tard, à l’âge de 38 ans. C’est par son travail sur les ruines de Pompéi qu’il bénéficia d’une renommé certaine et des félicitations des cercles académiques, à Paris comme à Toulouse. Bibent avait en effet dressé, deux ans avant le voyage oriental, un plan de la cité antique sur « seize feuilles de papier grand aigle qui, réunies, forment un parallélogramme de 4 mètres sur 2 1/2 »1. Le jeune architecte, membre de l’École royale des Beaux-Arts de Paris, innove alors en tout point par ce plan dont les cuivres offrent la possibilité d’être enrichis au fur et à mesure des mises au jour spectaculaires de la cité campanienne. Plusieurs documents conservés à l’Archivio di Stato di Napoli témoignent du soutien financier dont a bénéficié le géomètre-topographe, en relation directe avec le duc de Blacas, ambassadeur de France au Royaume de Naples et des Deux-Siciles2. Comme en témoigne ce plan, seuls sont découverts en 1826, à partir de la Porta Ercolano, la Regio VI, la partie orientale de la Regio VII (quartier du Forum), quelques habitations de la Regio VIII et les maisons bordant la rue de l’Abondance dans sa partie est, jusqu’au quartier des théâtres. Les descendants d’Antoine Bibent ont fait don au musée de Toulouse de petits objets antiques manufacturés (céramiques, bronzes et bijoux en or) et de ces deux fragments peints, demeurés depuis dans les réserves. S’il est impossible d’affirmer que celui qui fut donc un collectionneur se soit procuré ces enduits peints précisément à « Pompeia » (nom « à la grecque » privilégié par l’architecte), l’activité acharnée dont il fit preuve au quotidien dans les rues et les bâtiments de la ville, progressivement ressuscités, autorise au moins une telle hypothèse. La tête féminine, d’une belle qualité, rend compte d’une technique rapide, nerveuse et de nature presque « impressionniste », la compendiaria via évoquée par Pline au sujet du tableau laissé inachevé et qui pourtant forçait l'attention. Quelques ateliers de fresquistes se sont plu à composer de belles scènes mythologiques, entre autres genres, à l'aide de cette touche fluide et légère. S'il est difficile de reconnaître, à partir de ce seul détail, la scène dont dépendait cette jeune fille à l'apparence effrayée, le visage brusquement tourné vers sa gauche, on se plairait à croire à une Diane surprise au bain par Actéon ou à une quelconque héroïne de tragédie grecque, qu'elle soit Jocaste, Hélène ou Électre. Pascal Capus
Europe, Italie (Pompéi, lieu de découverte)
Musée des Augustins
Collection privée, Bibent Antoine, 1831
Toulouse, musée Saint-Raymond
L'Empire de la couleur, de Pompéi au sud des Gaules, musée Saint-Raymond, Toulouse, 15/11/2014 - 22/03/2015
Alexandre Du Mège, Description du Musée des Antiques de Toulouse, Toulouse, Douladoure Jean-Matthieu, 1835, une autre édition du même catalogue, en 1835, chez F. G. Levrault à Paris (n° 347) Ernest Roschach , Musée de Toulouse. Catalogue des antiquités et des objets d'art, Toulouse, Imprimerie Viguier, 1865 (n° 591 b) Ernest Roshach, Antiquités : musée des Augustins, Objets d'art : musée Saint-Raymond, Toulouse, Toulouse, Imprimerie Viguier, 1865 (n° 591 b) Ernest Roschach, Catalogue des musées archéologiques de la ville de Toulouse : musée des Augustins, musée Saint-Raymond, Toulouse, Roux et Cléder, 1892 (n° 591 b)