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Plateforme ouverte du patrimoine

Deux Amazones au combat

Identification du bien culturel

N°Inventaire

Ra 2 b ; 30032 (Ancien numéro)

Dénomination

Titre

Deux Amazones au combat

Epoque

Auguste

Matériaux - techniques

Mesures

Hauteur en cm 58 ; Longueur en cm 140 ; Profondeur en cm 37

Description

En 1609, on crut avoir trouvé le temple de Minerve, dans une situation des plus curieuses : au milieu de la Garonne, environné d'eau, sur l'emplacement de la chaussée du Bazacle ! En fait, celle-ci avait été bâtie en remployant quantité d'éléments lapidaires arrachés à divers monuments antiques. Beaucoup d'entre eux ont aujourd'hui disparu ; d'autres, très usés par les eaux, sont dans les réserves du musée et l'on portera surtout son attention sur le plus connu : un bloc de marbre dont le haut-relief représente deux Amazones au combat. À droite, la première est vêtue d'un chiton serré à la taille par une ceinture, dont l'étoffe adhère au corps et se soulève vers le bas au cours de l'action. Le sein droit est dénudé. De son bras gauche élevé, elle se protège derrière un bouclier-pelte. Du droit abaissé, elle tient une épée dont le type lancéolé appartient au monde grec. À gauche, la seconde Amazone est prise dans une ample draperie qui s'agite et s'envole. De sa main gauche, elle saisit vigoureusement la chevelure d'un homme terrassé. Celui-ci est vêtu d'une chlamyde rejetée sur le dos et se défend de son bras gauche levé. L'Amazone s'apprête à le frapper d'une arme tenue du bras droit. Les qualités monumentales de la sculpture, pleine d'animation et dont les figures sont cernées d'une rainure qui le détache du fond, sont évidentes. Il faut restituer au moins trois blocs superposés tels que celui-ci pour que la scène soit complète, constituant un relief d'environ 1,80 m de haut, les personnages étant à peu près de grandeur naturelle. La lutte des héros grecs (le plus souvent Hercule, Thésée et leurs compagnons) et des Amazones est l'un des sujets de prédilection de la sculpture grecque classique des Ve et IVe siècles av. J.-C. Les frises du temple de Phigalie-Bassae (fin du Ve siècle av. J.-C.) ou du mausolée d'Halicarnasse (vers 353 av. J.-C.) en sont des exemples célèbres. Le thème rappelait la victoire des Grecs civilisés sur les peuples barbares du Nord et de l'Orient, dont les sauvages Amazones étaient l'image. Rome le reprit à son compte : est significatif le transfert, autour de 30 av. J.-C., dans le tympan du temple d'Apollon Sosien, d'un groupe d'iconographie semblable sculpté pour un temple grec des années 450-425 av. J.-C. Ces figurations métaphoriques furent fréquemment utilisées par la propagande augustéenne après la bataille d'Actium (31 av. J.-C.). Le morceau toulousain s'inscrit probablement dans ces perspectives idéologiques et politiques : son appartenance à l'un des monuments majeurs - un temple ?- de la ville antique ne fait aucun doute. Daniel Cazes

Contexte historique

Utilisation / Destination

Découverte / collecte

Europe, France, Occitanie, Haute-Garonne, Toulouse (Bazacle (chaussée), lieu de découverte) ; (1609, date de découverte)

Précisions découverte

dans la Garonne, peut-être au Bazacle ; Garonne (rivière) (coordonnées de l'objet)

Informations juridiques

Statut juridique

propriété de la commune, saisie révolutionnaire, Toulouse, musée Saint-Raymond

Date acquisition

1789 acquis

Ancienne appartenance

Collection privée, Chevalier Rivalz ; Académie royale de peinture, sculpture et architecture de Toulouse

Informations complémentaires

Exposition

Palladia Tolosa, musée Saint Raymond, Toulouse, 10/1988 - 02/1989

Bibliographie

Différens morceaux antiques, que l'on voit à Toulouse chez M. Rivalz, professeur de l'Académie Royale des Arts, s.n.l.d., 1784. (frontispice et pl. XXVI (inversée) et XXVII) Lucas (Jean-Paul), Catalogue des tableaux et autres monumens des arts formant le museum provisoire établi à Toulouse, Toulouse, an V = 1797, (à peu près certainement le n° 96, p. 60) Du Mège (Alexandre), Notice des tableaux, statues, bustes, dessins, etc., composant le Musée de Toulouse, Toulouse, an XIII, 1805, (n° 95) Du Mège (Alexandre), Notice des tableaux, statues, bustes, dessins, etc., composant le Musée de Toulouse, Toulouse, 1813, (n° 100) Du Mège (Alexandre), Monumens religieux des Volces Tectosages..., Toulouse, 1814, (p.286 et pl. V, n° 8) Du Mège (Alexandre), Notice des tableaux, statues, bustes, bas-reliefs et antiquités composant le Musée de Toulouse, Toulouse, s. l. n. d., 1818, (n° 55 (biblio. indiquée par H. Rachou dans son catalogue de 1912)) Du Mège (Alexandre), Notice des monumens antiques et des objets de sculpture moderne conservés dans le Musée de Toulouse, Toulouse, 1828, (n° 96 (biblio. indiquée par H. Rachou dans son catalogue de 1912)) Alexandre Du Mège, Description du Musée des Antiques de Toulouse, Toulouse, Douladoure Jean-Matthieu, 1835, une autre édition du même catalogue, en 1835, chez F. G. Levrault à Paris (n° 169 (biblio. indiquée par H. Rachou dans son catalogue de 1912)) Ernest Roschach , Musée de Toulouse. Catalogue des antiquités et des objets d'art, Toulouse, Imprimerie Viguier, 1865 (n° 2 (c)) Espérandieu (Emile), Recueil général des bas-reliefs de la Gaule romaine, t. I, Paris, 1907, (p. 476-477, n° 824) Rachou (Henri), Catalogue des collections de sculpture et d'épigraphie du musée de Toulouse, Toulouse, éd. Privat, 1912, (n° 2 (b)) Labrousse (Michel), Toulouse antique des origines à l'établissement des Wisigoths, Paris : Ecole Française de Rome, 1968 (Bibliothèque des Ecoles Françaises d'Athènes et de Rome), Paris, 1968, (p. 432-433) Musée Saint-Raymond, Palladia Tolosa. Toulouse romaine, Musée Saint-Raymond, 1988 (n° 211) Cazes (Daniel), Le Musée Saint-Raymond, Musée des Antiques de Toulouse, éd. Somogy/Musée Saint-Raymond, Toulouse/Paris, 1999, (p. 39) L'incoronazione di Poppea, opéra de Busenello et Montverdi, Théâtre du Capitole, saison 2005-2006, imprimerie Ménard, Toulouse, (p. 23)

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