Vénus

N°Inventaire

Ra 151-Ra 114 ; 30341 (Ancien numéro)

Domaine

Dénomination

Titre

Vénus

Période de création

Epoque

romain

Matériaux - techniques

Mesures

Hauteur en cm 77,5 ; Hauteur avec socle en cm 79.2 ; Largeur en cm 28,5 ; Profondeur en cm 20

Description

L'Aphrodite de Cnide, illustre sculpture née dans l'atelier du sculpteur grec Praxitèle, vers 360 avant notre ère, généra une production infinie de copies et dérivés. Ce modèle montre cependant des discordances vis-à-vis du prototype : proportions ingrates, corps plat, écrasement du fessier, dos sans relief, cou semblable à un long cylindre, trop large vu depuis le côté. Elongations et déformations pourraient bien répondre ici à un style mis en place au sein de certains ateliers orientaux durant les derniers siècles de l'Antiquité. Cartel exposition Wisigoths, Rois de Toulouse, 2020 ; En appui sur sa jambe gauche qui était elle-même stabilisée par l'intermédiaire d'un sujet latéral disparu (trois points de contact sur la hanche pourraient correspondre à la queue d'un dauphin ou aux doigts d'un Éros ?), Vénus est totalement nue selon une iconographie marine ou du bain traditionnelle. Les traces sur le marbre des cinq points d'attache de la main gauche largement ouverte au niveau du sexe attestent, malgré la disparition presque totale de celle-ci et du bras correspondant, un geste de pudeur également courant. Fort bien conservée, la tête est coiffée d'un diadème lisse. Deux mèches s'échappaient librement d'un chignon pour revenir sur l'épaule gauche et sur le bras droit. Le buste étroit et les petits seins contrastent avec l'ampleur du bassin, dans un système de proportions qui étire toutes les formes et ne maîtrise pas bien les données des canons classiques des statues de Vénus. Il en est également ainsi du long cou qui prolonge l'ovale du visage. Ces caractéristiques rattachent cette sculpture à la " réaction classique ", païenne et antichrétienne, de la seconde moitié du IVe siècle, qui prend un caractère officiel sous l'empereur Julien l'Apostat (361-363). Daniel Cazes, 2004 ;

Découverte / collecte

Europe, France, Occitanie, Haute-Garonne, Martres-Tolosane (Villa de Chiragan, lieu de découverte) ; Fouilles archéologiques ; (1890-1891, date de découverte) ; (Lebègue Albert, découvreur)

Précisions découverte

Villa romaine de Chiragan. Les deux morceaux formant le corps ont été découverts lors des fouilles dirigées par le professeur Albert Lebègue en 1890-1891. La tête se trouvait alors depuis longtemps dans les collections du musée et l'on ne sait trop les circonstances de sa découverte, probablement dans la première moitié du XIXe siècle. Le raccord du corps et de la tête, qui étaient inventoriés séparément, n'a été fait qu'en 1948 par Paul Mesplé.

Statut juridique

propriété de la commune, mode d'acquisition inconnu, Toulouse, musée Saint-Raymond

Localisation

Commentaires

Ra 151 : la tête-Ra 114 : le corps.

Exposition

Le triomphe de l'Amour : Éros en guerre, Hôtel de Sade, Avignon, 24/06/2004 - 03/09/2004 Marbres cachés, musée archéologique de Gijon, 03/08/2006 - 14/01/2007 Marbres cachés, musée de Bram , 01/07/2008 - 15/12/2008 Dieux du Ciel ! L'irruption de l'espace musée Saint-Raymond, Toulouse, 13/05/2010 - 31/10/2010 Grèce & métamorphoses, l'héritage d'Ovide, Musée de l'Ephèbe, Agde, 19/05/2012 - 23/09/2012 Age of classics ! L'Antiquité dans la culture pop, musée Saint-Raymond, Toulouse, 22/02/2019 - 22/09/2019 Wisigoths, Rois de Toulouse, Musée Saint-Raymond, Toulouse, 27/02/2020 - 27/12/2020

Bibliographie

Registre d'inventaire, musée des Augustins, 1831-1916. (n° 669 (corps) et n° 705 (tête)) Perrot (Georges), "Rapport sur les fouilles de Martres", dans Revue archéologique, 3e série, t. XVIII, juillet-décembre 1891, Paris, 1891. (p. 64) Léon Joulin, "Les établissements gallo-romains de la plaine de Martres-Tolosane" dans Mémoires présentés par divers savants à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1ère série, tome XI, 1ère partie, Paris, 1901 (p. 95-96 et pl. X, n° 123 D et 128 E le n° 123 D correspond au numéro d'inventaire Ra 114 (le corps) le n° 128 E correspond au numéro d'inventaire Ra 151 (la tête)) Emile Espérandieu, Recueil général des bas-reliefs de la Gaule romaine, t. II, Paris, 1908 (n° 903 (corps) et 905 (tête)) Rachou, Henri, Catalogue des collections de sculpture et d'épigraphie du musée de Toulouse, Toulouse, Editions Privat, 1912 (n° 114 (corps) et 151 (tête)) Mesplé (Paul), "Raccords de marbres antiques", dans Musées de France, juillet 1948, (p. 156) L.M. Stirling, « Gods, Heroes, and Ancestors : Scuptural Decoration in Late-Antique Aquitania », La Civilisation Urbaine de l’Antiquité Tardive Dans Le Sud-Ouest de La Gaule. Actes Du Ille Colloque Aquitania et Des XVIe Journées d’Archéologie Mérovingienne Toulouse 23-24 M. Bergmann, Chiragan, Aphrodisias, Konstantinopel : zur mythologischen Skulptur der Spätantike (Palilia), Wiesbaden, 1999 D. Cazes, J.-E. Guilbaut, M. Martinaud, « Martres-Tolosane », Direction Régionale des Affaires Culturelles (Midi-Pyrénées), Service Régional de l’Archéologie (éd.), Bilan scientifique de la région Midi-Pyrénées: 2001, Paris, 2005, p.74 L.M. Stirling, The Learned Collector : Mythological Statuettes and Classical Taste in Late Antique Gaul, Ann Arbor, 2005 Dieux du Ciel ! L'irruption de l'espace, catalogue de l'exposition présentée au musée Saint-Raymond, musée des Antiques de Toulouse, 13 mai-31 octobre 2010, (p. 49) Age of Classics ! L'Antiquité dans la culture pop, Toulouse, Musée Saint-Raymond, 2019 (repr. p. 225) L. Barthet (dir.) , Wisigoths, Rois de Toulouse. Exposition, musée Saint-Raymond, Toulouse, 2020, Toulouse, Musée Saint-Raymond, 2020 (p. 169-179 (notice P.Capus)) Pascal Capus, La minceur de Vénus. Une statue oubliée de la villa de Chiragan dans Maigreur et minceur dans les sociétés anciennes. Grèce, Orient, Rome. p. 163-170, Bordeaux, Ausonius, 2020 Pascal Capus, Les sculptures de la villa romaine de Chiragan. Catalogue numérique, Toulouse, Musée Saint-Raymond, 2019 Pascal Capus, Les sculptures de la villa romaine de Chiragan (Les guides du MSR 2), Toulouse, Musée Saint-Raymond, 2020 (p. 160)