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Plateforme ouverte du patrimoine

Maximien Hercule (?) donnant le signal d'ouverture des jeux

Identification du bien culturel

N°Inventaire

Ra 50 bis-Ra 97-Ra 98 ; 30325 (Ancien numéro)

Dénomination

Titre

Maximien Hercule (?) donnant le signal d'ouverture des jeux

Période de création

Mesures

Hauteur en cm 30 (tête) - 51 (bras) - 35 (main gauche) ; Largeur en cm 22,5 (tête) - 23,5 (bras) - 19 (main gauche) ; Profondeur en cm 16,5 (tête) - 17,5 (bras) - 14,5 (main gauche) ; Epaisseur en cm plaque du fond 3 à 4 cm ; Epaisseur en cm encadrement latéral (au niveau du bras et de la main gauche) 4 à 5 cm

Description

Marbre de Saint-Béat (Haute-Garonne) Grâce à deux statues conservées à Rome, dans les musées du Capitole, on peut restituer ici l'attitude du personnage comme ses vêtements : tunique à manches longues qui descend jusqu'aux chevilles, recouverte par une seconde tunique un peu plus courte, sans manches et une toge pourpre (toga picta). Il tient dans sa main droite une étoffe (la mappa). Ce tissu blanc était jeté par l'editor (magistrat qui ordonnait les jeux dans l'arène ou le cirque) afin de donner le signal du début des combats ou le départ de la course de chars. Aussitôt, la tuba (longue trompe en bronze) sonnait et les compétitions débutaient. La main gauche tient un sceptre (scipio), insigne du pouvoir. On reconnaît ici l'empereur Maximien Hercule dont un autre portrait a été découvert à Chiragan. Dans les années 293/296, des invasions de peuples migrateurs en Afrique du Nord et des razzias de pirates francs sur les côtes espagnoles, obligent Maximien à se rendre dans ces provinces. La construction du palais de Cercadilla, près de Cordoue, est d'ailleurs à rattacher à cette période. Les Pyrénées centrales ont dû alors servir de passage pour les légions venues de Germanie et de Gaule. C'est justement à partir de cette époque de la Tétrarchie (gouvernement de l'Empire à quatre têtes), à la fin du IIIe siècle, que la villa de Chiragan connut une période de très grande activité et d'importantes transformations architecturales. L'extraordinaire décor conçu dans ces années-là est sans doute destiné à célébrer les combats de l'empereur, comparables à ceux menés par Hercule, le patron divin de Maximien. ; La pointe du nez, brisée, a été en partie égalisée en vue d'une restauration qui n'a apparemment pas été réalisée (le fragment a cependant été exposé, comme en témoignent les deux trous et traces de goujons, visibles sur le dessus du crâne et sous le menton, qui devaient le fixer au mur ou sur une plaque). Les deux touffes de poils centrales de la moustache sont, elles aussi, en partie brisées. Un gros éclat a emporté, du côté gauche, presque tout le menton et une partie du maxillaire inférieur, ainsi que le départ du cou - visible, en revanche, du côté droit. De longues fissures parsèment le visage : deux autres, plus importantes encore, du côté droit, ont bien failli détacher le visage de la plaque de fond du relief. Chevelure et visage très épaufrés du côté gauche ; épaufrures également sur l'ourlet du pavillon des deux oreilles. Travail extrêmement soigné. De vigoureux canaux de trépan séparent les unes des autres les mèches de la frange et les détachent du front ; les deux boucles de la tempe gauche sont percées d'un coup de foret. De profonds sillons partent également des ailes du nez et s'amenuisent progressivement jusqu'aux pointes de la moustache. Des canaux plus fins détaillent les mèches du restant de la chevelure et les touffes de poils de la moustache et de la barbe (quelques boucles de celle-ci, du côté droit, sont soulignées, elles aussi, d'un coup de foret) ; quelques traits effleurent les arcades sourcilières pour dessiner la pilosité des sourcils. La pupille est rendue par un canal de trépan en arc-de-cercle, l'iris délimité par un trait plus fin, le creux de la paupière supérieure et la glande lacrymale ponctués à nouveau au trépan. La tête se détache en assez fort relief sur le fond de la plaque puisque, du personnage représenté de face, les deux oreilles sont entièrement visibles ; on observera cependant une minime différence d’épaisseur entre les deux moitiés du visage, comme s’il était très légèrement tourné vers la gauche. En dépit de quelques divergences de détail, on reconnaîtra le même homme que sur la tête quasi colossale inv. 30.306. Le dessin des mèches de la frange frontale n’est identique que dans ses grandes lignes : la fourche centrale, très légèrement décalée vers l’œil gauche, et la fourche latérale droite correspondent à celles du portrait en ronde bosse ; mais la pince se forme plus tôt sur la moitié droite de la frange et a été escamotée sur la moitié gauche, où la fourche latérale est, elle aussi, absente. Aux extrémités du front, ce sont ici deux grosses boucles coquillées qui marquent le passage avec les tempes, et non une seule mèche enroulée vers le haut et dépassant quelque peu du reste de la chevelure. Sur les tempes elles-mêmes, il en résulte qu’on ne rencontre plus que deux longues mèches horizontales au lieu de trois. Mais ce ne sont que vétilles, libertés d’interprétation d’un même modèle ; on ne saurait s’y arrêter. Deux grandes rides horizontales traversent le front ; en-dessous d’elles, une troisième ride, beaucoup plus courte, reprend au-dessus de chaque œil la courbe des arcades sourcilières, dont elle renforce l’expression. Ces dernières sont moins violemment arquées que sur le portrait en ronde bosse et la paupière supérieure est ici presque évanescente - ce qui montre bien que son accentuation sur l’œuvre précédente est un effet du style de l’atelier, non un caractère somatique du personnage représenté. Mais la « surface oculaire » est tout aussi ouverte et le regard tout aussi fixe : un recreusement de l’iris « en haricot » rappelle également celui de la ronde-bosse. Le nez est conservé plus bas que sur celle-ci, et la narine droite est ici entièrement conservée, ce qui confirme ses proportions courtes et un peu épatées ; il forme, au demeurant, un angle assez fort avec le front, après une réelle dépression, refendue de deux petits plis horizontaux - que l’on retrouve sur la tête en ronde bosse. Les plis naso-labiaux sont tout aussi marqués, les joues tout aussi creuses. La moustache, un rien plus courte, a exactement la même forme. La lèvre inférieure, un peu moins courte, est ici recouverte des premières touffes de poils de la barbe. Le maxillaire inférieur est toujours très puissant ; la barbe y a la même forme que sur la ronde-bosse, mais les boucles y sont moins arrondies : plus longues et plus souples, elles s’apparentent davantage à celles de la crinière de la léontè sur les reliefs des Travaux d’Hercule. À ces quelques différences près, qui tiennent plus à la technique sculpturale - celle du relief en regard de celle de la ronde-bosse - qu’à l’iconographie, c’est bien au même personnage que l’on a affaire ici ; on ne peut en douter. D. Cazes, 2008.

Sujet représenté

Maximien Hercule ; mappa ; cirque

Contexte historique

Découverte / collecte

Europe, France, Occitanie, Haute-Garonne, Martres-Tolosane (Villa de Chiragan, lieu de découverte) ; Fouilles archéologiques ; (1826-1830, date de découverte)

Informations juridiques

Statut juridique

propriété de la commune, mode d'acquisition inconnu, Toulouse, musée Saint-Raymond

Informations complémentaires

Commentaires

Ra 50 bis, Ra 97 et Ra 98 font partie d'un même haut-relief. Les éléments ont été retrouvés séparés lors de la fouille. Ils ont été rassemblés sur la même plaque dans la muséographie mise en place en 2015.

Bibliographie

Léon Joulin, "Les établissements gallo-romains de la plaine de Martres-Tolosane" dans Mémoires présentés par divers savants à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1ère série, tome XI, 1ère partie, Paris, 1901 (n° 114 B p. 92 (308), p. 108 et fig. 220 B pl. XIV et pl. XIV, n° 201 B) Emile Espérandieu, Recueil général des bas-reliefs de la Gaule romaine, t. II, Paris, 1908 (n° 895.2.) Rachou, Henri, Catalogue des collections de sculpture et d'épigraphie du musée de Toulouse, Toulouse, Editions Privat, 1912 (n° 50 bis, n°97 et 98.) Marianne Bergmann, Chiragan, Aphrodisias, Konstantinopel. Zur mythologischen Skulptur der Spätantike (Palilia, vol. 7), Wiesbaden, Reichert, 1999 (n° 9 p. 34, pl. 13.1-3.) Jean-Charles Balty, Sculptures antiques de Chiragan (Martres-Tolosane) : Les portraits romains, 1 : La Tétrarchie, 1.5, Toulouse, Musée Saint-Raymond, 2008 (p. 24, 25, 54, 56, 71, p.26 fig.22, 58, 59, 71 et p. 26 fig.23, 60, 61, 71.) Pascal Capus, Les sculptures de la villa romaine de Chiragan. Catalogue numérique, Toulouse, Musée Saint-Raymond, 2019 Pascal Capus, Les sculptures de la villa romaine de Chiragan (Les guides du MSR 2), Toulouse, Musée Saint-Raymond, 2020 (p. 161) Sarah Elizabeth Beckmann, The Idiom of Urban Display : Architectural Relief Sculpture in the Late Roman Villa of Chiragan (Haute-Garonne) dans American Journal of Archaeology, vol. 124, n°1, janvier 2020, p. 133-160 (p. 149-154, fig. 14)

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