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Plateforme ouverte du patrimoine

Buste cuirassé de Septime Sévère

Identification du bien culturel

N°Inventaire

Ra 66 b ; 30114 (Ancien numéro)

Dénomination

Appellation

type Sérapis

Titre

Buste cuirassé de Septime Sévère

Période de création

Millésime de création

201-211

Mesures

Hauteur en cm 78 ; Largeur en cm 64 ; Profondeur en cm 33 ; Hauteur tête en cm 30

Description

La cuirasse de cet imposant buste est couverte d'un paludamentum (grand manteau impérial), retenu par une fibule sur l'épaule. Les quatre longues boucles, parallèles, sur le front, se rapprochent de celles du dieu sauveur gréco-égyptien Sérapis. On a tenté d'expliquer cette coiffure particulière par le voyage en Égypte de l'empereur et de sa famille, en 199. Ces mèches frontales feraient-elles ainsi allusion au sauveur ou au nouvel instaurateur de paix, que représentait l'empereur ? La grande et rare couronne civique rappelle, comme ce fut le cas pour Auguste en 27 avant notre ère, que Septime avait, lui aussi, mis fin à une guerre civile, celle des années 193-197, qui avait suivi l'assassinat de Commode. Pascal Capus, 2015. ; Le siècle des Antonins s’achève en 192 avec l’assassinat de l’empereur Commode. Après les courts règnes de Pertinax et de Didius Julianus, Septime Sévère inaugure une nouvelle dynastie. Originaire de Leptis Magna, en Afrique romaine, il favorisera tout particulièrement cette cité, considérablement restructurée dans son urbanisme et parée de monuments fastueux. Septime Sévère, l’Africain, est décrit comme un individu petit, au cheveu frisé et au fort accent punique. Il épouse en seconde noce Julia Domna, fille d’un grand prêtre du dieu Baal d’Emèse, en Syrie (actuelle Homs). Avec l’impératrice et sa cour, l’Orient pénètre ouvertement à Rome et dans la religion, les coutumes et la mode vestimentaire en sont profondément marquées. Leurs deux fils, Lucius Septimus Bassianus (surnommé Caracalla) et Lucius Septimus Geta, destinés à régner conjointement, seront séparés par la jalousie et la mort du second, assassiné par son propre frère. Les portraits de ces deux enfants sont d'ailleurs présentés à proximité de ce buste de Septime Sévère. Les portraits de Septime Sévère reprennent des caractéristiques de ceux de la dynastie précédente. Il cherche ainsi à se légitimer. Ce grand buste couronné de chêne est l’un des quatre portraits de cet empereur découverts à Chiragan. Drapé dans le paludamentun, le grand manteau des généraux, Septime arbore surtout, à l’image du portrait d’Auguste, la couronne de chêne dite couronne civique. Par cette référence, il se pose comme le nouveau Sauveur de l’État. Cette qualité est peut-être confirmée par les quatre mèches verticales qui se détachent sur le front. Elles seraient une assimilation ou un hommage au dieu gréco-égyptien Sérapis, souvent représenté avec cet attribut capillaire qui symbolise le renouveau et dans le temple duquel l’empereur s’était rendu lors de son voyage en égypte. Parallèlement, vers 200, les monnaies confirment cette association de Septime Sévère au dieu du Delta du Nil. ; Septime Sévère (146 - 211) Empereur de 193 à 211 Type « Sérapis » Marbre d'Afyon (Turquie) La cuirasse de cet imposant buste est couverte d'un paludamentum (grand manteau impérial), retenu par une fibule sur l'épaule. Les quatre longues boucles, parallèles, sur le front, se rapprochent de celles du dieu sauveur gréco-égyptien Sérapis. On a tenté d'expliquer cette coiffure particulière par le voyage en Égypte de l'empereur et de sa famille, en 199. Ces mèches frontales feraient-elles ainsi allusion au sauveur ou au nouvel instaurateur de paix, que représentait l'empereur ? La grande et rare couronne civique rappelle, comme ce fut le cas pour Auguste en 27 avant notre ère, que Septime avait, lui aussi, mis fin à une guerre civile, celle des années 193-197, qui avait suivi l'assassinat de Commode. ; Le portrait appartient au "type Sérapis" des effigies de Septime Sévère, qui paraît dater des années 200/201 et sera très largement diffusé durant la seconde décennie du règne. La dénomination est de H.P. L'Orange, qui, étudiant, dans un ouvrage devenu célèbre (Apotheosis in Ancient Portraiture, Oslo, 1947), les processus de divinisation de l'empereur par l'image, avait noté l'étroit parallélisme existant entre ces Septime Sévère et l'image de Sérapis - dont les quatre mèches tire-bouchonnées de la frange frontale sont ici reprises. Cette thèse a parfois été combattue, aucune émission monétaire par exemple ne justifiant semblable assimilation iconographique (alors même qu'Hercule, Bacchus ou Jupiter apparaissent en revanche avec une certaine récurrence) ; mais le nom est resté, qui rend commodément compte, il faut bien l'avouer, du détail le plus caractéristique de ce type. C'est donc lui que l'on conservera, jusqu'à plus ample informé. Y verra-t-on, à l'image même du dieu alexandrin, le manifeste d'un empereur-sauveur, restitutor Urbis et fundator Pacis (McCann, 1968, p. 69), ou un hommage particulier rendu à un dieu de salut, ainsi qu'il se faisait assez couramment depuis plus d'un siècle ? On ne peut en décider. Ce buste est particulièrement imposant par l'ampleur du torse cuirassé, revêtu du paludamentum. La couronne civique renvoie à celui qui a su rétablir l'ordre dans l'Etat et la concorde entre les citoyens au terme d'une guerre civile. Les événements de 193-197 sont encore bien présents, on le voit, dans la thématique de l'oeuvre. (Jean-Charles Balty)

Précisions sujet représenté

Septime Sévère (146 - 211) Empereur de 193 à 211 La cuirasse de cet imposant buste est couverte d'un paludamentum (grand manteau impérial), retenu par une fibule sur l'épaule. Les quatre longues boucles, parallèles, sur le front, se rapprochent de celles du dieu sauveur gréco-égyptien Sérapis. On a tenté d'expliquer cette coiffure particulière par le voyage en Égypte de l'empereur et de sa famille, en 199. Ces mèches frontales feraient-elles ainsi allusion au sauveur ou au nouvel instaurateur de paix, que représentait l'empereur ? La grande et rare couronne civique rappelle, comme ce fut le cas pour Auguste en 27 avant notre ère, que Septime avait, lui aussi, mis fin à une guerre civile, celle des années 193-197, qui avait suivi l'assassinat de Commode.

Contexte historique

Historique

peut-être dès 1999/200

Découverte / collecte

Europe, France, Occitanie, Haute-Garonne, Martres-Tolosane (Villa de Chiragan, lieu de découverte) ; Fouilles archéologiques ; (1826-1830, date de découverte)

Informations juridiques

Statut juridique

propriété de la commune, mode d'acquisition inconnu, Toulouse, musée Saint-Raymond

Informations complémentaires

Commentaires

145 - 211 Empereur de 193 à 211

Exposition

Le regard de Rome, museu nacional arqueoliogic, Tarragone, 31/03/1995 - 18/06/1995 Le regard de Rome, muséo nacional de arte Romano, Mérida, 07/07/1995 - 24/09/1995 Le regard de Rome, musée saint-Raymond, Toulouse, 13/10/1995 - 31/12/1995 Le regard de Rome, Rome, 09/02/1996 - 24/04/1996 Sculptures antiques de Château Gontier, musée archéologique départementa, Jublains, 15/06/2015 - 17/12/2015

Bibliographie

Alexandre Du Mège, Description du Musée des Antiques de Toulouse, Toulouse, Douladoure Jean-Matthieu, 1835, une autre édition du même catalogue, en 1835, chez F. G. Levrault à Paris (p. 120, n° 213.) Du Mège (Alexandre), Description du Musée des Antiques de Toulouse, catalogue manuscrit, Paris, 1844, (n° 373.) Ernest Roshach, Antiquités : musée des Augustins, Objets d'art : musée Saint-Raymond, Toulouse, Toulouse, Imprimerie Viguier, 1865 (n° 66 b.) Ernest Roschach , Musée de Toulouse. Catalogue des antiquités et des objets d'art, Toulouse, Imprimerie Viguier, 1865 (n° 66 b.) Ernest Roschach, Catalogue des musées archéologiques de la ville de Toulouse : musée des Augustins, musée Saint-Raymond, Toulouse, Roux et Cléder, 1892 (p. 35, n° 66 b.) J.-J. Bernoulli, Römische Ikonographie. II : Die Bildnisse der römischen Kaiser. 3 : Von Pertinax bis Theodosius, Stuttgart, 1894 (p. 26, n° 58.) Léon Joulin, "Les établissements gallo-romains de la plaine de Martres-Tolosane" dans Mémoires présentés par divers savants à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1ère série, tome XI, 1ère partie, Paris, 1901 (p. 337, n° 293 et pl. XXII.) Emile Espérandieu, Recueil général des bas-reliefs de la Gaule romaine, t. II, Paris, 1908 (p. 75, n° 976.) Rachou, Henri, Catalogue des collections de sculpture et d'épigraphie du musée de Toulouse, Toulouse, Editions Privat, 1912 (p. 45, n° 66 b.) François Braemer, "Les portraits antiques trouvés à Martres-Tolosane" dans Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France, 1952-1953 (p. 146.) Heintze (H. von), "Studien zu den Porträts des 3. Jahrhunderts n. Chr., 7. Caracalla, Geta, Elagabal und Severus Alexander", dans MDAI(R), 66, 73-74, 1966-67, p. 190-231. (p. 198, n° 42, n° 2.) McCann (Anna Marguerite), The portraits of Septimus Severus, Rome, American Academy in Rome, 1968 (Memoirs of the American Academy in Rome ; XXX), (p. 172-173, n° 84 et pl. LXXVa.) Soechting (Dirk), Die Porträts des Septimius Severus, Bonn, 1972 (Habelts Dissertationsdrucke. Reihe Klassische Archäologie ; 4), (p. 213, n° 118.) Lexicon Iconographicum Mythologiae Classicae. Vol. VII, Zürich, Artemis (p. 692) Le regard de Rome, Tarragone, Mérida, Toulouse et Rome, 1995, Toulouse, Musée Saint-Raymond, 1995 (p. 177.) Daniel Cazes, Le Musée Saint-Raymond, Musée des Antiques de Toulouse, Paris, Somogy, 1999 (p. 128.) Julie Massendari, Carte Archéologique de la Gaule, pré-inventaire archéologique publié sous la resp. de Michel Provost. La Haute-Garonne (hormis le Comminges et Toulouse), 31/1, Paris, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 2006 (fig. 108 p. 245.) Rosso, Emmanuelle, L'image de l'empereur en Gaule romaine. Portraits et inscriptions, Paris, Editions du Comité des travaux historiques et scientifiques, 2006 (p. 473-474, n° 228.) "Die kaiserzeitlichen Porträts der Villa von Chiragan:Spätantike Sammlung oder gewachsenes Ensemble?" dans Statuen in der Spätantike, p. 323-340, Wiesbaden, Reichert, 2007 (p. 332) L'essentiel des collections 2011, Musée Saint-Raymond, musée des Antiques de Toulouse (Les guides du MSR.1) (p. 46, 47.) Jean-Charles Balty, Daniel Cazes et Emmanuelle Rosso, Sculptures antiques de Chiragan (Martres-Tolosane) : Les portraits romains, 1 : Le siècle des antonins, 1.2, Toulouse, Musée Saint-Raymond, 2012 (p. 43; fig. 41. p. 265, 268; fig. 197, 203.) Joachim Raeder, Das Bildnis des C. Fulvius Plautianus und Andere Durch Umarbeitung Entstandene Bildnisse des Septimius Severus dans Jahrbuch des Deutschen Archaologischen Instituts, nº 134, 2019, p. 279-309 Pascal Capus, Les sculptures de la villa romaine de Chiragan. Catalogue numérique, Toulouse, Musée Saint-Raymond, 2019 Pascal Capus, Les sculptures de la villa romaine de Chiragan (Les guides du MSR 2), Toulouse, Musée Saint-Raymond, 2020 (p. 157) Jean-Charles Balty, Daniel Cazes, Sculptures antiques de Chiragan (Martres-Tolosane) : Les portraits romains , 1 : L'époque des Sévères, 1.3, Toulouse, Musée Saint-Raymond, 2021 (Fig.3, 4, 5, p. 12-14, 106-116) Faure Patrice, Hurlet Frédéric (dir.) , En quête de pouvoir. De Rome à Lugdunum. Exposition Lugdunum, musée et théâtre romains, Lyon, 6 octobre 2021-27 février 2022, Gand, Snoeck, 2021 (p. 216, n°126)

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