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Plateforme ouverte du patrimoine

Tête féminine d'époque théodosienne ; Portrait d'époque théodosienne

Identification du bien culturel

N°Inventaire

Ra 82 ; 30139 (Ancien numéro)

Dénomination

Titre

Tête féminine d'époque théodosienne ; Portrait d'époque théodosienne

Millésime de création

375-425

Mesures

Hauteur en cm 33,5 ; Largeur en cm 30 ; Profondeur en cm 30 ; Hauteur tête en cm 31,5

Description

Ce portrait se distingue de tous les autres visages qui furent mis au jour à Chiragan, site exceptionnel dont le musée Saint-raymond conserve la très importante collection de sculptures. La femme ayant ici servi de modèle devait être un personnage éminent, appartenant au milieu impérial romain. Son identité reste un mystère mais le nom de Galla Placidia a pu être avancé. Soeur de l'empereur romain Honorius, Galla Placidia fut prise en otage par le goth Alaric 1er lors du sac de Rome, puis épousée à Narbonne par son successeur Athaulf. Ce portrait montre qu'à l'époque de l'entrée en Gaule des Wisigoths, la villa de Chiragan était encore un lieu de grand prestige, destinataire de portraits officiels venus d'Italie. Cartel de l'exposition Wisigoths, Rois de Toulouse, 2020 ; Seul un buste byzantin de jeune femme du Metropolitan Museum of Art de New York, est véritablement comparable à ce portrait. L’oeuvre est à la croisée de la sculpture romaine et de l'art byzantin. Elle pose la question du rapport artistique entre l’Empire romain d’Orient et l’Empire romain d’Occident, définitivement séparés après la mort de Théodose en 395. Les analyses révèlent que ce portrait fut taillé dans un marbre de Saint-Béat (Haute-Garonne). Cette seule information prouve que non seulement la villa de Chiragan était encore en activité durant cette époque tardive mais qu'elle représentait encore un lieu de prestige au service duquel des ateliers venus d'Italie concevaient toujours des portraits officiels. Une tête de même type, mais maladroite et taillée par un sculpteur local dans du calcaire, a été mise au jour, en 2005, lors d'une fouille à Beauzelle, aux portes de Toulouse. Elle témoignerait de la notoriété de ce personnage ou au moins de ce type de portrait. Celle qui pour nous aujourd'hui est une inconnue devait être un personnage éminent, appartenant au milieu impérial. Pascal Capus, 2015 ; La modernité des volumes de cette tête exceptionnelle a, depuis toujours, forcé l’admiration. La coiffure de ce portrait n’a pas d’équivalent connu. Les cheveux, très longs, sont ramenés sur la nuque en couvrant les tempes et les oreilles. Presque toute la chevelure est enfermée dans un voile, probablement épais car ni les mèches, ni les tresses ne sont visibles à travers le tissu. Ce voile semble plus fin à l’avant, au-dessus du front, où il laisse deviner la raie médiane. Sous les oreilles, une petite mèche rebelle apparaît. Cette coiffure volumineuse est asymétrique, déportée vers la gauche. Le regard, très particulier, nous empêche d’entrer en réelle communication avec ce personnage à l’aspect sévère et presque dédaigneux, qui semble tourné vers son monde intérieur. Les pommettes et le menton sont saillants et se détachent sur la forme ovale du visage. Les yeux cernés, les paupières lourdes et les traits marqués encadrant la bouche donnent l’impression d’une femme d’âge mur. Néanmoins, la stylisation de ce portrait est forte, surtout au niveau des arcades sourcilières et du nez. Ce mélange de réalisme et d’abstraction renvoie aussi bien au portrait romain traditionnel qu’au style oriental byzantin. L’Empire romain est définitivement divisé en deux après la mort de l’empereur Théodose en 395. Mais alors que l’Empire romain d’Occident connaît une fin rapide, l’Empire romain d’Orient survit encore près de onze siècles, sous l’autorité de Byzance. Le portrait de Chiragan a peut-être été élaboré en Occident par un sculpteur d’origine orientale ou en Orient. Doit-on y reconnaître une impératrice ou une fille d’empereur ? Certains y verraient bien Galla Placidia, fille de l’empereur Théodose. Elle avait été enlevée à Rome par les Goths et mariée à Narbonne à leur roi, Athaulf. Mais rien, à ce jour, ne permet de conforter cette hypothèse. Cette œuvre conserve donc encore son mystère mais elle nous livre une information précieuse : la villa de Chiragan est toujours occupée à cette période par des personnes capables d’acquérir des œuvres aussi prestigieuses.

Sujet représenté

femme ; tête

Contexte historique

Découverte / collecte

Europe, France, Occitanie, Haute-Garonne, Martres-Tolosane (Villa de Chiragan, lieu de découverte) ; Fouilles archéologiques ; (1826-1830, date de découverte)

Précisions découverte

1826-1830. découverte avant 1828, Villa romaine de Chiragan

Informations juridiques

Statut juridique

propriété de la commune, mode d'acquisition inconnu, Toulouse, musée Saint-Raymond

Informations complémentaires

Exposition

Rome face aux Barbares, Abbaye de Daoulas, 20/06/1993 - 30/09/1993 Le regard de Rome, museu nacional arqueoliogic, Tarragone, 31/03/1995 - 18/06/1995 Le regard de Rome, muséo nacional de arte Romano, Mérida, 07/07/1995 - 24/09/1995 Le regard de Rome, musée saint-Raymond, Toulouse, 13/10/1995 - 31/12/1995 Le regard de Rome, Rome, 09/02/1996 - 24/04/1996 Musées en ballade, musée Toulouse-Lautrec, Albi, 11/1997 - 12/1997 Périple méditerranéen, musée Saint-Raymond, Toulouse, 28/11/2003 - 04/04/2004 (n° 364.) Périple méditerranéen, musée archéologique de Tarragone, 04/2005 - 08/2005 Périple méditerranéen, musée archéologique de Barcelone, 09/2005 - 01/2006 Rome et les Barbares, Palazzo Grassi, Venise, 26/01/2008 - 20/07/2008 Wisigoths, Rois de Toulouse, Musée Saint-Raymond, Toulouse, 27/02/2020 - 27/12/2020

Bibliographie

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Exposition, Abbaye de Daoulas, 1993 (n° 85.07) Le regard de Rome, Tarragone, Mérida, Toulouse et Rome, 1995, Toulouse, Musée Saint-Raymond, 1995 (p. 45, n° 7) Baratte (François), Histoire de l'art antique : l'art romain, Paris, coll. "Manuels de l'Ecole du Louvre", 1996, (p. 250-251) Daniel Cazes, Le Musée Saint-Raymond, Musée des Antiques de Toulouse, Paris, Somogy, 1999 (p. 145-147) Archistra, n° 184-185, juin-juillet 1999. (n° 184-185) Mussot-Goulard (Renée), Les Goths, éd. Atlantica, Biarritz, 1999, (p. 114) Bergmann (Marianne), dans le catalogue de l'exposition Aurea Roma. Dalla città pagana alla città cristiana, éd. L'erma di Bretschneider, Rome, 2000, (p. 243) S. Ensoli, E. La Rocca (éd.), Aurea Roma : dalla città pagana alla città cristiana. Exposition, Palazzo delle esposizioni, Roma, 22 dicembre 2000-20 aprile 2001, Rome, 2000 Meischner (Jutta), "Das porträt der theodosianischen epoche II (400 bis 460 N. 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