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2020-2-1

beaux-arts ; sculpture

Petit sphynx

Dampt Jean Auguste (1854-1945) ; Müller Henri (céramiste)

Dampt Jean Auguste : Vénarey-les-Laumes, 1853 ; Dijon, 1946 ; nationalité : Française

France

1898 vers

Dimensions Hauteur : 26 cm ; Largeur : 40 cm ; Pofondeur : 20 cm ; Hauteur (en cm) 26 ; Largeur (en cm) 40 ; Profondeur (en cm) 20

sur la terrasse, devant : J. DAMPT GRES Emile Muller ; dessous : marque déposée par Muller en 1895, IVRY MULLER EMILE PARIS ; dessous : gravé, ALL

Grès émaillé ; Ce Petit sphinx en grès émaillé est issu d'une collaboration bien connue entre Emile Muller et le sculpteur Jean Dampt. La maison Muller, créée par Emile Muller (1823-1889) en 1854 sous le nom de « Grande Tuilerie d'Ivry, E. Muller et Cie ». Devenue «E. Muller et Cie» la société expose aux Expositions Universelles de Philadelphie en 1876, à celle de Paris en 1878 où elle reçoit des prix et médailles pour ses productions en terre cuite émaillée. La véritable innovation d'Emile Muller sera de se tourner vers le grès, en mettant au point une recette spécifique le rendant parfaitement adapté à la décoration architecturale (imperméable et dur). Dès lors, le grès s'émancipe et peut devenir le matériau principal dans la construction d'éléments architectoniques. Son fils, Louis, qui lui succède, est sculpteur de formation et crée un département objets d'art au sein de l'entreprise. Il approche les sculpteurs contemporains et leur propose d'éditer leurs oeuvres en grès, nombre d'entre eux acceptent volontiers. En 1896, Muller publie son Catalogue de l'exécution en grès d'un choix d'oeuvres des maîtres de la statuaire contemporaine. Fremiet, Barye, Injalbert, Dampt, parmi une quarantaine d'autres sculpteurs voient ainsi leurs productions transcrites dans le grès. Ce catalogue illustré de 1896 propose pour les oeuvres de Dampt le Chat caressant et un encrier représentant une femme. On peut donc supposer que la production du Petit sphinx est postérieure, d'autant qu'il figure au Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts de 1898, sous le numéro 42. Les signatures du sculpteur et du céramiste sont toutes deux présentes sur la terrasse. Sous la sculpture, la marque brevetée et deposée par Emile Muller en 1895 est apposée, associée aux lettres ALL (?). L'inspiration égyptisante, relativement étonnante de la part de Dampt, se retrouve quelques années plus tard en 1901, lorsqu'il expose au Salon un nouveau sphinx, en granit cette fois (non localisé), dont on sait que le socle était aménagé sous la forme d'encrier. Ces deux travaux autour de la figure du sphinx pourraient alors indiquer une collaboration étroite avec Muller à deux reprises. En effet, on trouve dans le catalogue de 1904 (Produits céramiques pour constructions et industries – céramique d'art, 1904), un sphinx en grès émaillé sous forme d'encrier, qui semble être la synthèse du sphinx de 1898 et de celui de 1901 (nuances de vert, d'ocre, de brun et de violet, pattes qui enserrent un récipient). Dans les collections dijonnaises, la production dite «décorative » de Dampt, est illustrée par un exemplaire de son Chat caressant, présent au catalogue de Muller de 1896 à 1904, et largement répandu sous différentes teintes. (Naïs Lefrançois, 2020)

figure mythologique (sphynx)

propriété de la commune ; achat avec participation du FRAM ; Dijon ; musée des beaux-arts

2020 entrée matérielle

Collection privée, Perrin Sheryl

Dijon ; musée des beaux-arts

Achat avec participation du Fonds Régional d'Acquisition des Musées, 2020

Salon, Paris, Société Nationale des Beaux-Arts, 1898 (n° 42)

Revue des Arts Décoratifs, janvier 1898, tome XVIII (non paginé, repr. dans la section Portefeuille, Salon de 1898) Proust (Antonin), "Le Salon de 1898 : 100 planches en photogravure et à l'eau-forte et un fac-similé en couleur par Goupil et Cie", Société des artistes Français, 1898 (p.95) Leprieur (Paul), "La sculpture décorative aux Salons", Art et décoration, juin 1898, n° 6, p. 179-188 (p. 185) Germain (Alphonse), "Artistes contemporains : Jean Dampt", Gazette des Beaux-Arts, T.2, 1912, [p.173-194] (p. 182) Blache-Boisserolles (Claire), Recherches sur un sculpteur du XIXe siècle : Jean Dampt, Université de Dijon, 1985 (n°66)