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Plateforme ouverte du patrimoine

La Ville dorée ; Port illuminé

Identification du bien culturel

N°Inventaire

DG 240 ; 603 (DG 1976)

Domaine

Dénomination

Titre

La Ville dorée ; Port illuminé

Précision auteur

Lisbonne, 1908 ; Paris, 1992 ; femme

Genre

féminin

Ecole-pays

France

Période de création

Millésime de création

1956

Matériaux - techniques

Mesures

Hauteur (en cm) 81 ; Largeur (en cm) 100 ; Hauteur avec cadre (en cm) 99 ; Largeur avec cadre (en cm) 119 ; Epaisseur (en cm) 6

Inscriptions

signature, date

Précisions inscriptions

signature, date en bas à droite : Vieira da Silva 56

Contexte historique

Historique

Deux tendances s'opposent dans nombre de 'paysages abstraits' des années 1950 et 60 de l'artiste : un dessin qui construit, un chromatisme qui déconstruit, voire efface ('Les Sirènes', inv. DG 359). Dans ce tableau, l'élaboration par petits carreaux est renforcée par un usage incisif du trait noir, dont l'orthoganalité assure une fonction constructive. Les plages colorées qui forment traditionnellement le fond, paraissent envahir la composition et prendre le pas sur le 'motif' architectural. La luminosité de l'ocre jaune - plus explicitement associé aux effets du soleil, dans d'autres toiles - est renforcée par le gris terreux, et contraste avec les accents noirs, comme les vitraux colorés et leurs cernes de plomb. Au jeu du dessin et de la couleur qui imprime une demi-profondeur volontairement ambigüe, se superpose ici une opposition chromatique qui évoque la présence des éléments (l'air, la pierre, la lumière). L'envahissement de et par la couleur suggère la prégnance du sensible sur l'intelligible. ; Ce tableau, réalisé en 1956, suffirait à prouver -s'il en était besoin- la maîtrise accomplie de Vieira da Silva à cette époque dans le maniement de son art. Usant des seuls moyens plastiques mis à la disposition du peintre (couleurs, valeurs, arabesques) et sans recours à aucun subterfuge littéraire, Vieira da Silva parvient à rendre visible un je ne sais quoi de mystérieux et d'évident qui n'appartient qu'à elle, mais que chacun a cependant déjà ressenti à la vue de tel spectacle. L'harmonie colorée, tout à fait unique dans son oeuvre, avec sa dominante de jaunes dorés, attentivement tempérée par quelques touches de blanc et structurée par l'architecture des lignes noires, atteint à un raffinement qui n'est pas exempt ici d'une délectable sophistication. Une nouvelle fois, c'est un paysage réel qui est donné, mais qui ne peut être décrit : les deux titres en témoignent. Ce tableau restera sans contexte l'une des meilleures réussites de ce qu'on a appelé le 'paysagisme abstrait', qui a représenté une bonne part de l'Ecole de Paris des années 50. Extrait de : Serge Lemoine, 'musée des beaux-arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures', tome 2 : oeuvres réalisées après 1900, Ville de Dijon, 1976

Informations juridiques

Statut juridique

propriété de la commune, donation, Dijon, musée des beaux-arts

Date acquisition

1969 acquis ; 1976 entrée matérielle

Ancienne appartenance

Collection privée, Granville Pierre et Kathleen, 1956, (offert par l'artiste)

Informations complémentaires

Exposition

Vieira da Silva, Hanovre : Kestner Gesellschaft, Brême : Kunsthalle, Wuppertal : Kunst-und-Museumverein, 1958 VIe Biennale, Sao Paulo, 1961 (Cat. n° 71) Vieira da Silva, Grenoble, Musée de Peinture et de Sculpture, 1964 (n° 42) Vieira da Silva, Turin : Galleria civica d'arte moderna, 1964 (n° 71, reprod. p. 149) Vieira da Silva, Montpellier, Musée Fabre, Galerie Frédéric Bazille, 1971 (n° 37) Vieira da Silva, Colmar, Musée d'Unterlinden, 1972 (n° 15) Deux volets de la Donation Granville : Jean-François Millet, Vieira da Silva, Dijon : musée des beaux-arts, 1974 (n° 44, reprod.) Marie-Hélène Vieira da Silva, Invitée d'Honneur du XXVIIIe Salon de Beaux-Arts du Gâtinais, Montargis : Salle des Fêtes, 14 - 29 mai 1983 (ill.) Paysages, naturellement, Beaune, musée des beaux-arts et Musée du Vin de Bourgogne, 2000 Maria Helena Vieira da Silva, Il labirinto del tempo, Reggio Emilia : Palazzo Magnani, 2003 (p. 86)

Bibliographie

França (José-Augusto), Vieira da Silva, Lisbonne, 1958 (pl.16) Weelen (Guy), Vieira da Silva, Paris, 1960 (pl.10) Kochnitzky (Léon), 'Maria-Helena Vieira da Silva', Quadrum, n°12, Bruxelles, 1961 (p.57 reprod.) Pernes (Fernando), 'Vieira da Silva pintor de Portugal e de Paris', Vida Mundial, n°1623, Lisbonne, 17 juillet 1970 (p. 32) Vallier (Dora), Vieira da Silva, Paris, 1971 (p.148 reprod.) Lemoine (Serge), musée des beaux-arts de Dijon : Donation Granville : catalogue des peintures, dessins, estampes et sculptures, tome 2 : oeuvres réalisées après 1900, Ville de Dijon, 1976 (n°603, reprod.) Terrasse (Antoine), L'Univers de Vieira da Silva, Paris, 1977 (p. 88) Lassaigne (Jacques) et Weelen (Guy), Vieira da Silva, Barcelone,1978 (ill. n° 284) Muller (Joseph-Emile) et Bellido (Ramon Tio), Cent ans de peinture moderne, Paris, 1979 (ill. p. 193) Bonet Correa (Antonio), Vieira da Silva, Barcelone, 1980 (livre paru à l'occasion de l'exposition 'Vieira da Silva, temperas et gouaches') (ill. n° 50) Lassaigne [Jacques] et Weelen [Guy], Vieira da Silva, Paris, Cercle d'art, 1987 (Fig. 284, p.248) Hubert Lepicouché (Michel), 'Conversacion con Marie-Hélène Vieira da Silva', Espacio/Espaço escrito, n° 6-7, Badajoz, hiver 1991, pp. 153-159 (ill.) Weelen (Guy), Jaeger (Jean-François), Duval (Virginie) et Daval-Béran (Diane), Vieira da Silva. Catalogue raisonné, Genève : Skira, 1994 (n°1354 reprod.) Passeurs d'art : Hommage à Pierre et Kathleen Granville donateurs du musée des Beaux-Arts de Dijon, Dijon : musée des beaux-arts, 2006 (fig. 41 p. 49)