Ministère
de la Culture
POP | Plateforme ouverte du patrimoineLe Jugement dernier
Le Jugement dernier


Référence de la notice
00980006108
Nom de la base
Collections des musées de France (Joconde)
Date de création
27 mars 2009
Date de mise à jour
26 novembre 2024
Rédacteur de la notice
SAVES Manoli
Crédits photographiques
POUMEYROL
Identification du bien muséal
Numéro d'inventaire
2008.2.1
Domaine
Dénomination
Titre
Le Jugement dernier
Auteur
Précisions sur l'auteur
ELIASZ : Amsterdam, 1588 ; Amsterdam, 1655
École (pays)
Pays-Bas
Contexte de création - contexte historique
Période de création
Millésime de création
1606
Historique
Fils d'un peintre d'enseignes originaire d'Anvers, Pickenoy a probablement été formé par Cornelis van der Voort ( 1576 - 1624 ), artiste qui s 'était fait une spécialité à Amsterdam du portrait réaliste et sévère alors très en vogue dans les milieux bourgeois.. Il existe peu de mentions dans les archives qui permettraient d'éclairer le déroulement de la carrière de Pickenoy. Toutefois, les nombreuses commandes qu'il honora à compter des années 1625 prouvent que sa réputation de portraitiste était solidement établie dans la capitale des Provinces-Unies. L'année 1656 assigne un terminus ad quem à la carrière du peintre car il est fait mention à cette date du veuvage de sa femme.
Signant seulement par un monogramme, sa production , hormis pour les portraits, a sombré dans un relatif anonymat. Ce n'est qu'au début du XXe siècle et plus récemment(1) que plusieurs historiens ont relevé la présence de sujets mythologiques ou religieux dans le corpus de Pickenoy. On a ainsi pu identifier un grand Jugement dernier conservé aujourd'hui au musée des beaux-arts de Cadix ( 2) et qui se distingue de celui-ci non dans l'esprit mais par la disposition totalement différente des élus et des damnés.
L'oeuvre présentée à Pau apparaît sans conteste comme une illustration particulièrement éloquente des évolutions que connaît la peinture aux Pays-Bas au cours des années 1600-1620. En effet, ce Jugement dernier offre ,sur un plan stylistique, une passionnante interprétation des mouvements picturaux italiens en général et plus particulièrement du caravagisme. Cependant, il s'agit d'un caravagisme totalement assimilé et qui reflète surtout la connaissance des peintres de l'école d'Utrecht comme Gerrit van Honthorst ou Jan van Bijlert. Le naturalisme appuyé de la plupart des corps est particulièrement révélateur à cet égard. On ajoutera à ces observations le raccourci stupéfiant en même temps qu'incongru des deux pieds sales jaillissant de la pénombre sur le bas à droite, véritable citation que n'aurait pas renié Le Caravage lui-même.
A ce constat, il convient toutefois d'apporter quelques nuances. En effet, la persistance de certaines formules maniéristes traduit bien le caractère encore composite de l'oeuvre. Ces dernières s'incarnent tant dans le traitement des zones du fond, fourmillant de personnages, que dans la figure de la femme dressée sur la gauche, dont le corps résonne encore des influences d'un Joachim Wtewael (3).
Sur un plan iconographique, ce tableau est également riche d'enseignements et permet notamment d'aborder la problématique d'une peinture au sujet connoté ( catholique) dans un environnement à dominante protestante. On soulignera, pour mémoire, que de nombreux peintres des Pays-Bas du Sud ( Flandres, Brabant,...) avaient abordé ce thème dans la seconde moitié du XVIe siècle. Ce tableau était-il destiné à un édifice religieux d'une ville restée majoritairement catholique comme Utrecht ou bien devait-il décorer la salle d'un établissement civil invoquant la justice divine ? Par exemple, l'immense Jugement dernier peint au milieu du XVIIe siècle par Jacob Jordaens était destiné à l'hôtel de ville de Furnes (4).
Quoiqu'il en soit, ce sujet semble avoir particulièrement réussi au talent de Pickenoy qui organise sa composition selon des dynamiques opposées. La cohérence de cet extraordinaire enchevêtrement de corps est toutefois assurée par de subtiles trouvailles. Ainsi, l'axe central qui, de haut en bas, mène de Dieu le Père à l'archange saint Michel pour enfin atteindre Marie-Madeleine structure habilement la disposition des plans. Particulièrement heureuse, cette présence de Marie-Madeleine, ancienne pécheresse repentie, affermit cet axe en séparant symboliquement le monde des élus du monde des damnés.
Ce thème, dont le modèle universel demeure à juste titre la célèbre fresque de Michel-Ange, ne survivra guère au delà de la première moitié du XVIIIe siècle (5). Cette dernière remarque n'en donne que plus de valeur au brill ant tableau de Pickenoy qui apporte un éclairage inédit sur sa carrière. Notes: (1)Voir notamment K.J. Müllenmeister, Gemälde und Zeichnungen alter Meister, Solingen, 1990-1991, pp. 18-19. (2)Il s'agit d'une huile sur toile mesurant 1,88m de haut par 1,92m de large (3)On songe par exemple au tableau de Persée et Andromède conservé au Musée du Louvre ( RF 1982-51). (4)Tableau aujourd'hui dans les collections du Musée du Louvre ( inv. 1403 ). (5)On peut citer par exemple un Jugement dernier peint en 1712-1714 par Arnould de Vuez appartenant aux collections du musée des beaux-arts de Lille. (GA. 15 ans. 09/2008)
Description du bien muséal
Matériaux et techniques
Mesures
H. 103 ; L. 105.5 ; H. avec cadre 133 ; L. avec cadre 138.5 ; P. avec cadre 13.5
Inscriptions
signature ; date ; inscription
Précisions sur les inscriptions
signé et daté au milieu en bas : 1606 NE...S ; sur le cadre : EBAD ; sur le châssis : EBAD
Description
huile sur panneau de chêne
Sujet représenté
scène biblique (Jugement dernier, homme, femme, Paradis, Enfer, jugement, ange, nuée)
Source de la représentation
Bible
Statut juridique
Statut juridique
propriété de la commune ; achat avec participation du FRAM ; Pau ; musée des beaux-arts
Date d'acquisition
2008
Anciennes appartenances
Galerie Loevenbruck
Lieu de conservation
Pau ; musée des Beaux-Arts
Informations complémentaires
Bibliographie
Le Festin 2008 Trésors du musée des Beaux-Arts de Pau, 15 ans d'acquisitions, Le Festin, hors-série, Bordeaux, octobre 2008. (Le Festin, repr. p. 65)
Voir aussi
Lien de commande de la photographie
Référence de la notice
00980006108
Nom de la base
Collections des musées de France (Joconde)
Date de création
27 mars 2009
Date de mise à jour
26 novembre 2024
Rédacteur de la notice
SAVES Manoli
Crédits photographiques
POUMEYROL
Contactez-nousEnvoyer un courriel
Localisation
Pau ; musée des beaux-arts