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Plateforme ouverte du patrimoine

Les armoiries au coq

Identification du bien culturel

N°Inventaire

77.006.0.39 ; CE XIV.237 (a) (Ancien inventaire CE) ; 77.R.2009.0054 (N° récolement) ; B 100

Domaine

Titre

Les armoiries au coq

Précision auteur

Dürer : Nuremberg, 1471 ; Nuremberg, 1528 ; nationalité : Allemande

Ecole-pays

Allemagne

Période de création

Millésime de création

1500

Matériaux - techniques

Mesures

Hauteur de l'oeuvre en cm 18.2 ; Largeur de l'oeuvre en cm 11.8 ; Hauteur de la feuille en cm 18.3 ; Largeur de la feuille en cm 11.8

Inscriptions

monogramme, inscription

Précisions inscriptions

monogramme, devant en bas à droite : AD ; filigrane : ' couronne ' in Briquet, 1907, tome II, n° 4899. ; inscription manuscrite, derrière, au crayon : P à la grande couronne ; deux références au crayon : B 100.

Contexte historique

Genèse

œuvre en rapport

Historique

Dürer, à quelques trois années de distance -vers 1500 et 1503-, livre deux chefs d'oeuvre de la gravure sur cuivre, conjointement rattachés à l'art du blason : Les Armoiries au coq et les Armoiries de la Mort. Les Armoiries au coq et les Armoiries de la Mort (Karlsruhe, Kupferstichkabinett de la Staatliche Kunsthalle, inv. n° I 871). L'intérêt de l'artiste pour les heaumes apparaît déjà vers 1495 environ, dans un magnifique dessin à la plume, gouache et aquarelle, intitulé Les Trois Heaumes (Paris, musée du Louvre) et dont les deux motifs supérieurs sont étroitement apparentés aux casques gravés ; celui de profil à gauche sera repris dans les Armoiries de la Mort et celui taré des deux tiers à droite, se retrouve dans la première gravure. Dès le début du XVe siècle, en fait, tout graveur se devait d'inclure dans ses devoirs traditionnels la création d'images héraldiques et d'apporter ainsi sa contribution à l'art du blason, comme en témoignent les oeuvres gravées des devanciers de Dürer, Martin Schongauer, le Maître du Livre de raison et Israël van Meckenem. Les représentations de blasons réels côtoyaient celles qui, sous un aspect allégorique ou satirique, émanaient de la seule fantaisie de l'artiste. Ainsi en est-il vraisemblablement des Armoiries au coq, dont les figures dominantes -le heaume, le lion et le coq-, n'ont pu être identifiées à aucun blason de famille. Dans ce prodigieux ' exercice de style ', Dürer a réuni librement des motifs héraldiques à forte symbolique. Pièce la plus noble dans un blason, le casque occupe la place centrale de l'image et, venant de la part d'un Nurembergeois, prend une connotation autre, puisqu'il évoque le rôle essentiel des villes de Nuremberg et d'Augsbourg dans l'armurerie. Le coq dominant le registre supérieur de l'image, symbolise la vigilance et la conscience, et se trouve être le seul animal capable de faire peur au lion, tandis que ce fauve incarnant la force, le courage et l'orgueil, apparaît en pleine exhibition narcissique sur la surface de l'écu. Les rinceaux qui offrent un foisonnement de courbes et de contre-courbes évoquent ceux de Schongauer et révèlent simultanément l'exultation du graveur à traduire les moindres gradations d'ombres et de lumière faisant vibrer ce débordement de feuillage. A partir de 1500, en effet, Dürer affine toujours davantage la technique lui permettant un rendu subtil des différences de texture selon les objets. La deuxième gravure procédant de la même sophistication graphique, atteint à un aspect sensuel troublant étant donné la mise en exergue de ces effets tactiles, mais à partir d'éléments qui généralement ne sont pas associés. Un homme sauvage souffrant d'hirsutisme, censé être le tenant d'armoiries, tente d'embrasser une jeune femme à la peau laiteuse, en habit de fête et portant une couronne de fiançailles, qui, par coquetterie, semble se dérober tout en se prêtant aux manoeuvres de séduction. La figure féminine reprend un dessin préparatoire de 1501 montrant une jeune Nurembergeoise en costume de danse (Bäle, Öffentliche Kunstsammlung). Le fait de placer visuellement sur une même trajectoire la jeune femme à l'épaisse chevelure et vêtue de ses atours de patricienne, et la tête de mort lisse, véritable memento mori présenté avec la même inclinaison de côté que la jouvencelle, corrobore l'effet grinçant produit par ce couple mal assorti, où le ' galant ' en guise de gala offre à sa cavalière une danse ultime, une danse macabre; voir aussi : Les armoiries au coq (CE XLVIII.11)

Informations juridiques

Statut juridique

propriété de la commune, achat, Strasbourg, cabinet des estampes et des dessins

Date acquisition

1916

Ancienne appartenance

BASTIAN

Informations complémentaires

Exposition

STRASBOURG, Attraits subtils, 2007-2008 (Palais Rohan, galerie Heitz)

Bibliographie

cat. expo STRASBOURG, Attraits subtils, 2008 (p. 99) SCHOCH, et al., Dürer Drückgraphische Werk, 2001 (Schoch, tome I, p. 101, n° 35 (a).) catalogue établi par Sophie Renouard de Bussiere (Paris, Petit Palais, 1996, p. 190, n° 148, ill. et pp. 202-203, n° 157.) cat. expo KARLSRUHE, A. Dürer .Druckgraphik, 1994 (Karlsruhe, Staatliche Kunsthalle, 1994, p. 12, ill. et p. 98, n° K 66.) MEDER, J., Dürer-Katalog, 1932 (97 (a)) BRIQUET C. M., Les Filigranes, 1907 (Briquet, 1907, tome II, n° 4899.) Adam BARTSCH, Le Peintre graveur, Leipzig, 1866-1876 20, in 12° (100)

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